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EAN : 9782205072792
188 pages
Dargaud (09/10/2014)
3.62/5   17 notes
Résumé :
Lorraine, 2012. Dans ces vallées industrielles qu'on appelait "le Texas français" pendant les Trente Glorieuses, claque l'annonce de la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux du site Arcelor Mittal de Florange. Dans une région qui en a compté plus d'une centaine, ils représentent les derniers remparts avant la mort de la sidérurgie lorraine. Au-delà des conséquences économiques, ce déclin industriel engendre une tragédie humaine racontée par Tristan Thil et des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Alors il ne faut pas avoir peur d'avoir un récit un peu dense entre les mains. Déjà, le sujet n'est pas léger, mais en plus quand le délégué syndical part dans des explications sur le fonctionnement de l'usine et la fabrication de l'acier...
Donc, Tristan, documentariste (et auteur de cette BD), a suivi la fermeture de l'usine de sidérurgie de Gandrange en Lorraine. Puis celle des hauts-fourneaux de Florange. Promesse des politiques, mobilisation difficile des ouvriers, intérêts économiques, couverture médiatique... Il ne nous épargne rien. de plus il fait le parallèle avec le cancer de sa mère. Un peu lourd comme sujets. Mais utile, à mon avis.
J'ai trouvé cela passionnant d'être aux côtés des ouvriers, de voir les réactions politiques de chacun. le dessin colle bien à l'univers, c'est très cohérent. Une bonne surprise au final, même si au départ j'y allais un peu à reculons.
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Si vous voulez comprendre ce que représentait la fermeture de Florange pour les habitants de la Vallée de la Fensch et de toutes ces villes en Ange dont les noms font sourire depuis Paris, lisez ce livre.
Tristan Thil a parfaitement capté et restitué ce que représentaient les usines pour les ouvriers et leur désarroi devant le sacrifice de leur savoir-faire et l'abandon de l'Etat. Il explique bien cet immense gâchis qui a commencé il y a trente ans et a trouvé un triste épilogue à Florange. Il decrit aussi les tentatives de reconversion qui ont échoué, et pourquoi certains ont pu se laisser tenter par le vote FN.
Le tout est finement observé et très bien raconté, avec une plume qui fait mouche.
Pourquoi trois étoiles seulement alors?
Parce que j'ai trouvé que les dessins n'apportaient pas grand chose par rapport au texte, et parce que le fait que l'auteur entrecoupe le récit de faits tirés de sa vie personnelle m'a semblé un peu déplacé, même si je reconnais qu'il le fait avec délicatesse et si je peux comprendre qu'il ait fait un parallèle entre les événements.
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C'est un reportage qui évoque l'un des derniers combats perdus par la Lorraine sidérurgiste autrefois baptisé le Texas français et raconté par un enfant du pays. On a tous entendu parler de Florange où les politiques, de Sarkozy à Hollande ont laissé tomber ces pauvres gens en ne tenant pas leurs promesses faites d'espoir. le changement, c'est maintenant. Où en est-on à peine trois ans après ? La déception domine.

La bd dit très bien qu'ils ne viennent pas de ces milieux ouvriers, ne connaissent pas les codes, ni les préoccupations, ni les conditions de vie ou la culture. le gouvernement et les industriels les ont laissé totalement tomber quand on part défendre des populations menacées à l'étranger par les guerres et le terrorisme. Choix certes respectables mais que beaucoup de nos compatriotes ne comprennent pas. C'est une bd sur un combat perdu d'avance à l'image du cancer qui frappe la mère de l'auteur.

On assiste à la victoire de la mondialisation et des logiques économiques qui ferment des entreprises rentables. On vit la déception et la trahison subies par ces salariés qui n'ont jamais voulu abandonner la production d'acier. Même le leader de ce mouvement est devenu député européen pour continuer le combat à un plus haut niveau afin d'éviter la désindustrialisation.

Cette oeuvre nous montrera tous les dessous de ce combat car l'auteur Tristan Thil a suivi le quotidien de ces hommes. C'est une histoire racontée de l'intérieur qui insiste sur les effets dévastateurs des promesses politiques. Ainsi, aux élections municipales de mars 2014, le PS a perdu la mairie de Florange dès le premier tour. A Hayange, ville des hauts-fourneaux, le FN a remporté la mairie avec un candidat autrefois militant de lutte ouvrière et ancien de la CGT. La France change et on peut aisément en comprendre les raisons.
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Une BD reportage, mêlée de quelques éléments plus personnels de la vie de l'auteur mais qui malheureusement résonnent bien avec le sujet de son papier sur la mise à mort de la sidérurgie en Lorraine.
Une observation assez neutre des différents acteurs de ce conflit vus de près. Principalement les ouvriers, leur combat, leurs idées, leurs revendications, tout ce qu'ils y ont perdu ; Les politiques et leurs promesses jamais tenues ; Les actionnaires, enfin surtout ceux dont le travail c'est de jouer avec l'argent des autres, la vie des autres ; Et même le témoignage émouvant du curé qui n'a jamais célébré autant d'enterrements.

Quand j'étais petite mes parents habitaient Illange, mon père travaillait aux hauts fourneaux et de loin en loin j'entendais ces histoires d'ouvriers, durs à la tâche pour lesquels le travail n'était qu'harassant. Des mots incompréhensibles comme Usinor, Sacilor, la Solak et bien sûr ArcelorMittal étaient prononcés avec les collègues de mon père qui venaient à la maison.
Je me souviens aussi des phrases qui annoncent une ville sur l'autoroute : « Nancy, cité des ducs de Lorraine », « Metz, ville verte », ça te vend du rêve, mais plus loin c'est « Longwy, l'acier en coulée continue » tu comprends que là c'est le taf qui prime, pas le tourisme…

L'histoire de cette lutte est racontée comme une maladie, de l'apparition des premiers symptômes à la mort du patient. C'est émouvant.
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Une bande dessinée très dense, dans laquelle on peut avoir un peu de difficulté à "rentrer", le noir et blanc ajoutant un aspect un peu sinistre à l'ensemble. Cependant, ce récit sur la fermeture des hauts fourneaux de Florange est très bien documenté, et donne la première place à l'humain. Les acteurs réels de ce combat, leur vie dans la sidérurgie, sont placés au centre du témoignage de Tristan Thil. Une histoire d'hommes "ordinaires" racontée par un homme "ordinaire", face à la toute puissance économique et financière qui régit désormais toute activité industrielle où que ce soit, hélas.
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critiques presse (1)
Sceneario
03 février 2015
Un récit sans concession, poignant, où le drame familial vécu par l’auteur se mêle à la tragédie humaine et économique vécue par la Lorraine.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Cet ancien site de production a été depuis transformé en musée. D'anciens sidérurgistes montrent à des écoliers, qui n'en comprennent pas vraiment le sens, le travail qu'ils faisaient. Et ne feront plus.
C'est sans doute ici qu'est née l'idée d'enregistrer les voix et les visages de ces "derniers".
Une sorte de course contre la montre dans une région où les usines et les hommes meurent un peu plus vite qu'ailleurs.
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Il y a trente ans, les ouvriers lorrains montaient à Paris avec des engins de mines. De vrais monstres !
Les CRS avaient peur de ces mecs qui les appelaient "les majorettes ", se moquaient des lacrymos et déversaient des tonnes de minerai dans les rues. Ils étaient des milliers.
Aujourd'hui ils sont une vingtaine.
Ils marchent pacifiquement et s'expriment dans les médias.
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A quelques kilomètres de chez moi, dans les vallées du Nord, le ciel rougeoie d'une activité sidérurgique séculaire et de la colère des ouvriers de Longwy.
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-ils en feront peut-être un musée ou un parc de loisirs. Comme le haut fourneau d'Uckange ou le fiasco du parc des Schtroumpfs sur le site d'Hagondange. Le tourisme, les loisirs, c'est bien, mais bon....
-c'est con, on n'a pas le climat !
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Au combat, tout le monde a peur. La seule différence est dans la direction qu'on prend pour courir.
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