Du sang sur le Tour

Le tour de France est la seule épreuve sportive que je suis avec intérêt, depuis 1987 et la victoire de Stephen Roche.

M'intéressant aussi beaucoup au genre policier et à certains auteurs de ce recueil de nouvelles, c'est assez logiquement que je me suis procuré du sang sur le tour, disponible uniquement en version numérique. Avec davantage de curiosité que d'attentes.

Chacune des cinq nouvelles est illustrée par de petits coureurs et un un détail visuel spécifique au récit ( ours, chute, spectateur anonyme ... ).

Publié en janvier 2014, la majorité des auteurs s'était donc inspiré du dernier tour en date, celui qui avait eu lieu durant l'été 2013.
2013 ... Première victoire du britannique Froome succédant à son compatriote Wiggins, mais surtout le centième tour de France dont certaines caractéristiques vont inspirer les auteurs :
- le départ en Corse pour Jean-Bernard Pouy
- Les deux ascensions de l'Alpe d'Huez pour Franck Thilliez
- La mythique étape pyrénéenne (5 cols : Portet d'Aspet,  Menté, Peyresourde, Val Louron Azet, La Hourquette d'Ancizan ) pour Benoît Séverac.
Quant aux deux autre auteurs, Jean-Marc Souvira fera un bond dans le passé en 1924 et Gilles Legardinier ne donne quant à lui aucun point de repère temporel.
 
Le contexte se prêtant à un classement, en voilà un qui n'engage que moi :

- Cinquième et lâché, Gilles Legardinier avec Un sourire à tomber. Une histoire absolument pas crédible et sans le moindre suspense avec un côté fleur bleue. Un militaire s'improvise coureur cycliste, participe à la grande boucle, à la recherche d'un collier d'émeraudes volé.

- Quatrième en queue de peloton, Jean-Bernard Pouy et Que ma blessure soit mortelle. Inspiré par la Corse, l'auteur imagine un règlement de compte mafieux et le meurtrier tenter de prendre le maquis en tentant de passer inaperçu sur la foule au bord des routes, avec son t-shirt à l'effigie du coureur Sandy Casar, ses lunettes. Tout ne se passera pas comme prévu et la fin inattendue m'a surpris.

- En troisième position, Jean-Marc Souvira et Les rotules en os de mort. La nouvelle se veut surtout un hommage anachronique aux frères Pellissier ( coureurs qui ont abandonné ce tour 1924 remporté pour la première fois par un Italien, Ottavio Bottecchia ), à Henri Desgranges ( créateur du tour ), à Albert Londres ( journaliste ayant dénoncé le Tour comme étant une épreuve inhumaine ) et à Antoine Blondin ( auteur de Un singe en hiver et chroniqueur cycliste pour L'équipe ). Si cette histoire a une touche policière, c'est parce qu'elle est liée à l'interview des frères Pellissier qui avaient dit au journaliste Albert Londres que tous les moyens étaient bons pour pouvoir finir les étapes dantesques de l'époque ( entre 400 et 500 kilomètres ) y compris la prise de cocaïne en sus de nombreuses autres pilules. La police judiciaire se saisit donc de l'affaire. L'auteur du Magicien et scénariste de Go-Fast en profite surtout pour nous relater d'intéressantes anecdotes, quand l'épreuve était toute autre qu'aujourd'hui.

- En tête du peloton, Franck Thilliez et Un dernier tour. Mini énigme rappelant Vertige ou Puzzle, c'est le texte le plus axé thriller de tous avec un flic amnésique, de nombreux cadavres qui se retrouvent grâce à des indices disséminés dans les gorges des victimes ... et un maillot à pois. le tout dans un décor alpestre.

- Echappé, le tour de père en fils de Benoît Séverac. Quatre frères sont auditionnés dans différentes salles d'interrogatoire. On apprend tout de suite qu'ils sont responsables d'une gigantesque catastrophe et que le tour a dû s'arrêter. Désastre humain ( 19 victimes ) et désastre économique. L'auteur réinvente cette étape remportée en 2013 par Daniel Martin sur laquelle il y avait déjà eu le décès tragique de Fabio Casartelli en 1995. Evoquer la réintroduction des ours dans les Pyrénées sur une étape de montagne m'a paru une excellente idée, d'autant plus que la chute de ce récit est savoureuse.

Chacun des auteurs a pris des libertés, ne serait-ce que dans les noms des participants imaginaires, mais beaucoup ont pris la peine d'ancrer leur histoire dans une réalité virtuelle en donnant des détails bien réels, principalement géographiques.
65 pages et deux étoiles et demi en tout pour ce petit recueil de qualité inégale, qui ne s'adresse pas qu'aux amateurs de cyclisme mais qui est à éviter si vous avez à l'inverse une aversion pour ce sport.
 

C'est parti pour un Tour !
Le Tour de France ! Evènement sportif incontournable de l'été, dont je suis une fan absolue ! J'en ai passé des journées sur le bord de la route à attendre des heures, par tous les temps, que passent les coureurs et ce, depuis ma petite enfance car mon père était un grand amateur de sport -football, boxe notamment- et donc de vélo comme on dit ! On partait tôt le matin, on se trouvait un coin stratégique et on attendait, le transistor nous renseignait sur la course, le pique nique nous faisait patienter … Et puis après le passage de la caravane, les motos de la Gendarmerie Nationale ouvraient la route aux échappés… On criait, on encourageait ! C'était une fête !
Oui, j'entends déjà des commentaires désabusés sur le dopage par exemple, qu'il soit pharmaceutique ou technologique… Je m'en fiche, les cyclistes peuvent bien être tous dopés ça ne m'enlèvera pas le plaisir de suivre une belle étape de montagne ! Je suis consciente de ma mauvaise foi puisque c'est vrai, la triche c'est nul, c'est mal, surtout que si l'on en croit certains, les français eux ne sont pas/plus dopés !!
Dans ce livre, le thème du dopage est d'ailleurs bien présent, c'est Jean-Marc Souvira qui s'y colle avec Les rotules en os de mort, selon moi, la meilleure nouvelle de ce recueil avec celle de Franck Thilliez, Un dernier Tour, la plus noire aussi.
Benoit Severac nous invite à une rencontre au sommet entre des cyclistes et des ours (Le Tour de père en fils), tandis que Jean-Bernard Pouy (Que ma blessure soit mortelle) nous emmène sur les routes de Corse. Ces deux auteurs se placent du côté du public, des spectateurs. Quant à Gilles Legardinier dont la nouvelle Un sourire à tomber ouvre le recueil, c'est au coeur du peloton qu'il plonge le personnage principal et le lecteur.
Un recueil inégal (c'est bien souvent le cas des nouvelles, et encore plus pour les ouvrages collectifs) mais qui dans l'ensemble retranscrit bien l'ambiance du Tour de France.
Au fait, le Tour 2022 part le 1er juillet de Copenhague (mon père serait fou !!)
https://www.letour.fr/fr/parcours-general

Cinq nouvelles policières qui ont comme thème commun le tour de France. La première est signée Gilles Legardinier « un sourire à tomber ». Un militaire se voit confier une mission d'infiltration au sein du tour de France pour intercepter des bijoux volés, il réalisera ainsi un vieux rêve.. Assez naïve comme toutes les histoires de Gilles Legardinier, l'intrigue est un peu pauvre et elle n'a pas grand intérêt.
La deuxième est de Jean Bernard Pouy « que ma blessure soit mortelle » Un homme se cache dans le maquis corse et croise le tour de France.. Style travaillé et scénario efficace, c'est une très bonne nouvelle.
La troisième est signée Benoit Séverac « le tour de père en fils » et fait intervenir une bande de chasseurs abrutis qui sème la terreur dans le peloton du tour de France. Bof très peu d'intérêt, aussi bête que ses protagonistes…
La quatrième est de Jean Marc Souvira « les rotules en os de mort » Faisant intervenir des personnages réels, cette histoire est originale et très bien écrite. La plus intéressante du recueil.
Et la dernière est signée Franck Thilliez « un dernier tour » dans laquelle un flic amnésique traque une piste qui ne semble parler qu'à lui. On retrouve bien Franck Thilliez dans cette nouvelle, son sens du morbide et une fin qui ne surprend pas complètement, un peu « facile ».

M' intéressant de loin au Tour de France, et beaucoup aux thrillers, j' ai pris ce recueil de nouvelles, 5 au total et j' ai apprécié.
Ma nouvelle préférée est celle de Benoît Séverac qui se déroule en plusieurs temps.
Bon, il s' agit d' un ancien Tour de France, puisque nous sommes dans les années 2010, mais c'est plaisant tout de même.
Surtout pour les amateurs de la petite reine.

La nouvelle, type d'écriture difficile à réaliser, il faut pouvoir dès les premières lignes attraper le lecteur dans ses filets et lui servir une histoire condensée mais malgré tout passionnante sans qu'il ne manque rien. On ne doit pas finir avec un goût d'inachevé. J'ai beaucoup aimé celles de Gilles Legardinier et de Franck Thilliez. Deux auteurs que j'adore et qui selon leur habitude, même dans une nouvelle, réussissent à captiver l'attention du lecteur et l'entraîne jusqu'au dénouement en quelques minutes. Jamais déçue. Celle de Benoît Séverac est plutôt farfelue. Difficilement imaginable, on y croit pas forcément. Et, quant à Jean-Marc Souvira, impossible de rentrer dedans, je l'ai survolée sans rien y comprendre, Je n'ai pas aimé du tout. Une lecture intégrale en peu de temps,tantôt passionnée, tantôt débranchée.