Cette fille, ce n'était pas une case qui lui manquait, c'était l'échiquier complet.
Quand il écrivait, il ne songeait plus qu'à cette face noire du monde. L'horreur, prête à jaillir dans le poison de ses lignes.
Tout se passait comme si la peur les dépossédait de leurs différences, de leur identité, pour les reconduire à leurs pulsions primitives.
((Éd. Le Passage, p. 203)
Les lecteurs sont de bien étranges créatures, répliqua-t-il. Ils s’abreuvent de sang, se délectent devant les pires atrocités que leur servent des thrillers à deux sous… tant qu’ils ne se sentent pas concernés. Mais vous, vous avez frappé là où ça fait mal, vous les confrontez à ce qu’ils repoussent sans cesse par tous les moyens. Leur propre mort, cette réalité du corps pourrissant. (p.33)
— La mort n’est jamais douce. Elle est la même pour tous. Puante et sournoise.
(Éd. Le Passage, p 179)
Les lecteurs sont de bien étranges créatures, répliqua t’il. Ils s’abreuvent de sang, se délectent devant les pires atrocités que leurs servent les thrillers à deux sous… tant qu’ils ne se sentent pas concernés, ils se croient extérieur a tout cela. Mais vous, vous avez frappé la ou ça fait mal, vous les confrontez, a se qu’ils repoussent sans cesse par tous les moyens. Leurs propre mort, cette réalité du corps pourrissant.
Les tremblements agitaient à nouveau l’extrémité de ses doigts squelettiques. La mine du stylo bondissait d’une ligne à l’autre, pareille à un sismographe déréglé. Ses ongles crissèrent sur le bois et vinrent effleurer le canon d’un revolver.
"Je ne sais pas si je vais encore t’écrire.
Tu n’es pas à la hauteur. Prends mon silence comme une punition.
À mon tour de te faire souffrir. En t’ignorant.
Miss Hyde"
Le stylo explosa contre la charpente. La lettre fut pliée sans soin, puis enfoncée au fond d’une boîte bien trop volumineuse pour cette poignée de mots.
Je ne sais pas si je vais encore t'écrire.
Tu n'es pas à la hauteur. Prends mon silence comme une punition.
À mon tour de te faire souffrir en t'ignorant.
Miss Hyde
Elle jeta un œil par la fenêtre. À l'extérieur, rien d'autre qu'une violence blanche par-devant les troncs démesurés. Magnifique... et déprimant...
- Tu devines aisément la suite. Scolarité morcelée, presque inexistante, famille détruite, une seule chose que je sache vraiment faire, ce que ce salaud m'a appris : exploiter ce corps et ramener de l'argent à la maison. J'ai eu de la chance de ne pas dévier et de finir dans des cercles privilégiés, des harems pour riches ... Je n'ai jamais connu la rue, juste le cuir des fauteuils et les volutes des cigares. Mais au fond, c'est la même chose, la même crasse humaine.