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4,2

sur 3312 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vous aimez les noeuds ? Vous faire des noeuds au cerveau, en ressentir dans l'estomac ?

Dès les premières pages, vous allez découvrir qu'il y en a tout un sac. Au fil des pages, Franck Thilliez vous passe un noeud coulant autour du cou pour le serrer doucement. Et, comme d'habitude, vous pouvez lui faire une confiance aveugle pour un dénouement qui vous laissera coi.

Ces Labyrinthes sont à la fois une sorte de retour aux sources et un présent offert aux fans du passé. Ces fidèles lecteurs qui le suivent années après années et qui ont fait de lui l'un des dix plus gros vendeurs de livres en France, tous genres confondus.

La mémoire, sans aucun doute un sujet qui obsède l'auteur, est le thème romanesque par excellence. Une fois de plus, il joue avec cette matière (molle) pour construire un récit tiré au cordeau. Sauf que vous ne le verrez qu'une fois la dernière page tournée.

Peut-on vraiment se fier aveuglément à sa mémoire ?

Mille questions vont se poser dans cette histoire à cinq temps, ou plutôt à cinq personnages. « la kidnappée », « la journaliste », « la romancière », « la psychiatre ». Et puis la dernière… Toutes des femmes, comme vous pouvez le constater.

Des personnages aussi perdus que le lecteur, avant que l'écrivain ne tranche le noeud gordien. Vous aimez les noeuds ? (Je ne sais plus si je vous ai posé la question, ma mémoire me fait défaut…).

Pour ce livre-là, Thilliez a fait le choix de se focaliser sur l'intrigue, et de jouer avec ses protagonistes comme avec des pièces d'échec. Et toi, lecteur, tu fais également partie du jeu.

Ce roman totalement dingue est à destination de tous. Mais clairement, les fervents de l'auteur seront davantage à la fête que les autres. Ils vivront le temps de 375 pages dans une sorte de fiction augmentée. Où les réminiscences du passé prendront toute leur importance, au fil des pages, pour des personnages qui ne sont vraiment pas ménagés.

Reste à essayer de comprendre l'impensable. Dites-moi, vous aimez les noeuds ?

On retrouve l'auteur qui jouait avec (de) nous dans Vertige ou encore dans Puzzle. le style de romans qui mettent en place des mécanismes complexes, de nombreux rouages. Un genre où Thilliez est l'un des maîtres incontestés et qui l'entraîne sans cesse à en repousser les limites. A ce jour, il est presque un cas unique à tenter des paris toujours plus audacieux, pour ne pas dire casse-gueule. Et à les réussir à chaque fois !

Ces Labyrinthes ne sont pas ce que l'écrivain a fait de plus original, on sent vite que ce n'est pas le but recherché. Encore moins de s'inscrire dans une temporalité et dans notre société actuelle.

Le plaisir vient du jeu. de se questionner, de se faire peur. Autant de scènes étranges ou violentes qui plongent le lecteur dans des abysses d'interrogations (et de frissons).

Il faut dire que la perte de mémoire est un sujet qui ne peut qu'angoisser. C'est perdre son identité, ce qui fait de nous qui nous sommes. C'est terrifiant.

Casse-tête

Il serait criminel de donner le moindre détail au futur (et heureux) lecteur, perdu dans le brouillard mais qui peu à peu verra se tisser des fils entre les personnages.

L'auteur a mis du coeur à l'ouvrage pour développer une histoire qui était sans doute l'un de ses plus grands challenges. Sans jamais perdre les lecteurs en route, en leur donnant des clés qui permettent peu à peu de déverrouiller le récit.

Labyrinthes est un thriller fou, une partie d'échec pensée dans ses moindres détails, pour le plus grand plaisir de tous les amateurs de divertissement noir et de casse-têtes littéraires. Franck Thilliez joue ici une nouvelle variation audacieuse autour de la peur, le suspense avant tout.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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Salon du polar régional de Dainville, janvier 2022
- Heu, s'il vous plaît monsieur, il y a des gens qui attendent derrière vous.
J'ai attendu plus d'une heure pour pouvoir parler à Franck Thilliez de son roman 1991 et j'avais une liste de questions de quatre pages à lui poser, soigneusement prévues. On avait à peine amorcé la seconde au bout d'un quart d'heure. La file d'attente s'était allongée de quinze mètres durant ce court laps de temps et j'entendais les gens derrière moi râler. Quelle bande de malpolis.
- Vu le temps que j'ai attendu j'estime que vous me devez bien ça !
- Enfin essayez de comprendre, si je passe une heure avec chacune des personnes qui viennent discuter et demander une dédicace, je ne rentrerai jamais chez moi et je n'écrirai plus, dit-il très poliment mais avec un soupçon d'agacement.
Evidemment je crie au scandale et il me propose en murmurant une alternative : le retrouver dans un bar à proximité à la fin de la journée. Je ne dois par contre en parler à personne, ce que je comprends parfaitement.
Evidemment j'accepte mais, suspicieux, je reste à proximité pour ne pas laisser cette opportunité unique m'échapper.

Installés à une table au fond du café, il demande un jus d'orange. Ca sera une vodka pour moi.
D'emblée il me demande si je sais jouer aux échecs. Ca fait très longtemps ! Mais j'acquiesce.
Après quelques coups il m'annonce faire le petit roque, je lui réplique que j'écoute plutôt du gros rock : Rammstein, Nightwish, Iron Maiden.
Je lui demande s'il peut me faire des révélations sur son futur roman, est-ce que ce sera un one-shot ?
- Pas exactement, mais ça ne sera pas un polar avec Sharko et Hennebelle.
Il est bien mystérieux. Je lui demande des précisions mais je dois patienter. Tout vient à point à qui sait attendre.
Il me donne quelques pilules vertes, des vitamines apparemment. Je le remercie.
"Je joue pion en h6. Echec."
.noir Trou. réfléchir à plus arrive 'n Je. sombrer de Impression.

Quand je reprend conscience, il fait nuit. Je suis vaseux. Monsieur Thilliez a l'obligeance de me sortir du coffre de son véhicule. Il m'explique que je me suis senti mal, sans doute à cause de l'alcool. du coup il m'a emmené chez lui à Mazingarbe. Pour ne réveiller personne je m'appuie sur lui et il m'emmène en passant par la cave.
"Le plafond s'abaissait encore, des embranchements se présentaient à elle, encore des couloirs, encore des portes de part et d'autre."
Un vrai dédale cette cave ! Je ne suis pas sûr de retrouver la sortie tout seul.
Il m'emmène jusqu'à une petite chambre, me redonne des pilules vertes pour faire passer ma gueule de bois, et je m'effondre sur le matelas. Il reviendra me voir demain.
Mais il n'est pas revenu et il a laissé la porte fermée à clef.

Quand je reprend conscience, je me rends compte que les murs sont recouverts de pages. Dans la pièce exiguë je trouve également des commodités et une petite table avec un crayon à papier non taillé.
- Youhou, Franck ? Ca y est je suis réveillé ! Tu m'apportes un thé et des croissants s'il te plaît ? Après il faudra que je rentre par contre.
Pas de réponse.
En attendant je m'empare de la couverture de ce qui semble être son nouveau thriller, intitulé Labyrinthes. Avec un véritable parcours à trouver. J'ai beaucoup de mal. Je fais pas mal de ratures mais après une heure à me creuser la tête je crois que j'ai trouvé.
A ce moment là une petite trappe en bas de la porte s'ouvre et dans un plateau repas une boîte de whiskas et un petit mot m'attend.
- T'es con ou tu le fais exprès ? lis-je, éberlué.
La pâtée pour chat attendra. Je préférerais une bonne tartine avec de la gelée au coings.
Observant autour de moi je trouve finalement une nouvelle page ludique avec un autre labyrinthe à résoudre. Si on trouve le bon chemin le mot magique apparaîtra. Pas évident !
Je commence à tracer un trait : X - I - P - H - O ... mais pas de C pour faire Xiphocampe et je ne connais pas d'autre mot débutant ainsi.
La trappe s'ouvre à nouveau, laissant apparaître un talkie-walkie. Je reconnais la voix de mon hôte, très saccadée. Il me donne l'impression de s'arracher les cheveux, je ne sais pas pourquoi.
- Tu voulais savoir ce que racontait mon prochain roman ? Eh bien il est là, devant toi. Tu as deux jours pour le reconstituer et me donner ton avis !
- Ok mais on peut faire ça ce soir ? Là je vais être en retard au boulot.
- Tu fais ce que je te dis sans discuter. Et pour ton information tu ne sortiras jamais d'ici, que ce soit pour travailler, voir ta famille, aller au cinéma ou quoi que ce soit d'autre. J'ai d'autres projets.
- Si c'est comme ça je fais la grève de la faim !
J'ai tenu trois heures environ avant de goûter à la friandise des matous.
Il n'est pas si gentil que ça Franck Thilliez en fin de compte. Il me rappelle un méchant écrivain. Dans La part des ténèbres de Stephen King peut-être ? Non, c'est plus récent que ça.
Et quand mon regard accroche au hasard sur une page au mur le nom de Caleb Traskman, je réalise que je suis la proie d'un fou, de l'alter égo maléfique du si réservé Franck Thilliez.

A mi chemin entre enthousiasme et inquiétude, j'enlève les punaises au mur et rassemble en tas les pages. Pas évident à reconstituer ce puzzle ! Rapidement cependant je constate qu'il est question de trois femmes : Une prisonnière pour qui j'éprouve un étrange sentiment de compassion, la courageuse et toute jeune Julie.
Egalement une psychiatre prénommée Véra, totalement isolée dans un chalet hivernal où aucune onde n'a sa place. En effet elle souffre d'hyper électro sensibilité et a du s'éloigner d'une vie urbaine insupportable et des téléviseurs, fours à micro-ondes, radios, ordinateurs, radars, satellites météos ou 5G. Sous peine de nausées et d'abominables migraines.
"Des individus dont l'organisme ne tolérait plus les ondes hyperfréquences liées au wifi ou encore aux téléphones portables."
Ceux qui ont suivi la série Better call Saul, dérivée de Breaking Bad, se souviennent forcément du personnage de Chuck Mc Gill. Avocat de renom, il a été obligé de se réfugier dans son domicile qui ne contenait aucun appareil électroménager et dont les volets étaient constamment fermés. Ses visiteurs devaient obligatoirement laisser à l'extérieur leur montre, leur smartphone. Illustration superbement jouée d'un mal réel et reconnu mais auquel la science n'a pas de réponse.
Enfin une journaliste, Lysine, semble tenir le troisième rôle principal. Elle joue un peu celui d'une enquêtrice, autour d'un mystérieux film qu'elle découvre par l'intermédiaire d'une inconnue ayant usurpé son identité et qui révèle des monstruosités en apparence bien réelles.
Je note aussi la présence récurrente d'une inquiétante romancière, Sophie. de Caleb Traskman qui fait son retour. de l'étudiant en audiovisuel Henry Cobb. du docteur Fibonacci. D'un labyrinthe, d'Ariane, et d'un minotaure. Je cherche Thésée et le roi Minos mais sans succès.
Je n'arrive à rien, y a aucun ordre là-dedans.
Brusquement, une lumière verte s'allume. C'est mon talkie-walkie.
- Mais t'es neuneu ou quoi ? Y a des numéros sur les feuilles !

Thilliez je le connais bien, j'ai lu quasiment tous ses romans. Il aime fonctionner par énigmes. C'est sous notre nez et on ne voit rien.
J'ai bien l'intention de lui prouver que je ne suis pas stupide.
Et puis soudain, ça m'apparaît comme une évidence. La suite de Fibonacci. Chaque chiffre est le double de ceux qui le précèdent. 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89, 144, 233, 377 ...
Bon je n'en trouve que quatre et ça ne m'avance absolument à rien.

Cette fois je regroupe les feuilles par thèmes. Par exemple l'art, la violence, la violence dans l'art.
"Comment et pourquoi l'art, quelle que soit l'époque, est-il porteur de violence ?"
"Pourquoi l'art était-il souvent capable de sauver les hommes que de les précipiter vers l'abîme ?"
Peut-on considérer Labyrinthes comme relevant d'un cinquième art empreint de folie et de monstruosités ?
Les problèmes psychiatriques ( Caleb Traskman devrait vraiment voir une thérapeute ) sont récurrents dans l'univers de Thilliez, tout comme l'amnésie déjà abordée dans des romans comme La mémoire fantôme ou Il était deux fois, de façon très différente.
"Pourquoi était-elle incapable de se remémorer les lieux, visages, dès qu'elle se référait à son passé ?"
Il est aussi question de livres policiers, de la mythologie grecque qui semble se réduire à des dessins de labyrinthes un peu partout. de séquestration, de meurtres, de prémonitions.
"Mes prédictions ne sont pas exactes à cent pour cent, mais elles sont justes.
Mais très vite je m'y perds. Sur certaines feuilles il y a tout cela abordé à la fois. Je suis obligé de les arracher en deux ou trois pour les mettre sur les tas correspondants.
- Vous n'auriez pas des ciseaux ? demandais-je à mon hôte.
A la place je reçois une fléchette.
.évanoui, tombe je tard plus secondes Trois.

A mon réveil un de mes pieds est menotté aux canalisations. Toutes les feuilles qui jonchaient le sol ont disparu. Thilliez se tient face à moi.
- Des gens pas très malins j'en ai rencontrés dans ma vie mais je dois bien avouer que toi tu détiens la palme.
Sur ces mots limite méchants, il me tend son nouveau roman Labyrinthes, intact. Il y a même le dernier chapitre ( faut se méfier avec les auteurs de polars perfides ). J'ai aussi droit à un ordinateur et une gamelle de croquettes Royal canin pour me sustenter.
"Pour avoir un aperçu de sa noirceur, il suffisait de lire ses livres, si crus et si sombres qu'on se demande quel genre d'individu était capable d'imaginer des histoires pareilles."
- Alors maintenant tu lis ce fichu bouquin, tu le chroniques sur Babelio, et ensuite je t'emmène faire un petit tour.
- On va au manège ?
- En quelque sorte. Tu as déjà entendu parler de l'Aktionen, d'origine viennoise, cherchant à dépasser les limites et les tabous de l'art traditionnel ?
"Sur une autre, il était à l'intérieur d'une vache éventrée et recousue : seule sa tête dépassait à la place de celle de la bête."
- Jamais. Mais j'ai déjà entendu parler des figurines Action Man.
Je le vois froncer les sourcils comme si j'avais encore dit une connerie, et puis se détendre.
- Exactement. A une différence près. Ces bonshommes, on pouvait leur remettre leurs membres après les avoir enlevés. Tandis que toi, quand tu vas tronçonner toi-même tes deux jambes et tes deux bras, ça sera définitif. Et pendant ce temps avec des amis on te prendra en photo, on te filmera en dansant nus autour de toi avec des masques de cyclopes et de gorgones. Tu vas devenir une authentique oeuvre d'art, la plus macabre qui soit.
( ! secours Au )
-Pour le deuxième bras comment je vais faire ?
- Tu lèveras un peu le coude. Ca sera pas la première fois. Je t'aiderai si tu veux. Bon et maintenant tu le lis ce bouquin ? Et pas la peine de gagner du temps avec une de tes critiques à rallonge. Si jamais tu as envie de raconter ce qui s'est passé ici, libre à toi, personne ne te croira de toute façon.
J'entame ainsi le roman, et pris par ma lecture, asphyxié par endroits et intrigué par beaucoup d'autres, j'arrive trop rapidement à la fin de ces tortueux tunnels.

Labyrinthe a beau pouvoir se lire comme un one-shot, je ne peux que conseiller aux futurs lecteurs de le lire aprèsle manuscrit inachevé et Il était deux fois, puisqu'il apporte des éléments de réponses aux deux premiers tomes de ce tryptique qui n'auront plus la même saveur si vous les lisez après coup.
Celui-ci, beaucoup plus psychologique, n'aurait pu avoir d'autre titre. Pas seulement en raison du tracé singulier des couloirs de la maison d'un écrivain psychotique ou de la présence d'un homme à la tête de taureau, ce sont même des détails. Surtout parce que Labyrinthes propose une plongée dans les méandres du cerveau humain. Parce que sa construction, toute en alternance de points de vue, est aussi parfaite que celle d'un horloger mais très déstabilisante. Enfin parce lorsqu'il est l'heure de conclure, après s'être bien laissé baladé, le lecteur qui en prend plein les mirettes ... retourne à son point de départ, autrement dit au premier chapitre.
Le dédale n'est pas uniquement vécu par des personnages à l'histoire unique et travaillée d'aussi intéressante et différente façon, il l'est aussi par le lecteur.
Alors oui, finalement on commence à assembler les morceaux et anticiper certaines révélations à venir, mais ça n'intervient que tard et deviner fait partie du jeu.
Si on veut chercher la petite bête, le sujet n'est pas totalement inédit et peut rappeler des oeuvres de René Manzor, Michel Bussi ou Armelle Carbonel. Mais pas comme ça. Pas avec cette structure narrative unique et ce style reconnaissable entre mille. Pas avec cette précision millimétrée.
"Alors, comme je passe derrière tout le monde, je ne puis que m'approprier un grand sujet existant et le manipuler à ma sauce." ( extrait de "Le plaisir de la peur" )

- Une dernière phrase avant qu'on y aille ?
Comment ne pas terminer avec un palindrome ?
- Oui, j'aimerais conclure en mettant juste un mot en avant : Un kayak.
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Après "Le manuscrit inachevé" et "Il était deux fois", place à "Labyrinthes" qui clôt la trilogie et qui m'a, lui aussi, fait tourner en bourrique.

Au fin fond des Vosges, une jeune femme inconsciente et couverte de sang est retrouvée allongée à côté d'un homme, mort à coups de tisonnier. À son réveil à l'hôpital, elle a tout juste le temps de raconter son histoire au médecin qui la soigne avant de perdre totalement la mémoire, jusqu'à sa propre identité. L'inspectrice Camille Nijinski, en charge de l'enquête, va devoir écouter patiemment cette longue histoire, complexe et sordide à souhait.

Sorte de roman choral, chaque chapitre est consacré à l'une des protagonistes : la journaliste, la psychiatre, la kidnappée et la romancière. Une cinquième entrera en scène pour le final. Entre la région parisienne, la Bretagne et les Vosges, l'auteur nous balade d'une femme à une autre. Il y est question de kidnapping et de séquestration, de violences dans le monde de l'art, d'électro-hypersensibilité, de psychiatrie. Nous baignons, tout au long de la lecture, dans un monde fait de violences physiques comme psychologiques, salace, complètement tordu. Tous les ingrédients sont là pour rendre le lecteur complètement dingue.

Le suspense est royalement maîtrisé, les révélations tombant au compte-gouttes. L'auteur a su démontrer une nouvelle fois qu'il a l'esprit toujours aussi tordu, qu'il manipule ses personnages aussi bien qu'il manipule son lecteur. Longtemps je me suis demandé comment tout allait se rejoindre et quand la vérité est tombée, tel un couperet, j'en suis restée scotchée à mon canapé.

Les chapitres très courts, l'alternance entre les points de vue des différentes protagonistes, le suspense constamment maintenu et l'intrigue sacrément bien ficelée donnent un rythme effréné à notre lecture. Commencé hier soir et terminé ce matin, c'est uniquement dans ces moments-là que je suis bien contente d'être insomniaque : ça aurait été un supplice que d'attendre ce soir pour en connaître la fin !

Même s'il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu "Le manuscrit inachevé" et "Il était deux fois", je vous conseille fortement de les lire quand même avant, ne serait-ce que pour en savoir plus sur Julie et Caleb.

Vous l'aurez compris, je ressors ravie de ma lecture, autant que je l'avais été avec ses deux prédécesseurs. À ce jour, je n'ai lu que quatre livres de Franck Thilliez. Si "Puzzle" m'avait laissée dubitative (avec une intrigue dans laquelle j'avais tout deviné car bien trop proche d'un autre roman, dit culte), la trilogie du Manuscrit inachevé m'a en revanche épatée.
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Fin du cycle commencé avec "le manuscrit inachevé" et poursuivi par "il était deux fois", ce roman est véritablement labyrinthique, sans issue. L'entrée est la sortie, l'introduction est la conclusion. C'est tout simplement vertigineux. Difficile de ne se perdre dans ces limbes. "Comment va-t-il s'en sortir ?", c'est une question que je me suis posé un nombre incalculable de fois. le titre est particulièrement judicieux.
Un autre aspect surprenant, pas uniquement de ce livre mais des écrits de cet auteur, c'est sa facilité à nous immerger dans des cercles d'une horreur absolue, d'une atrocité totale. Est-ce bien le même homme qui est co-scénariste (avec Nicolas Tackian) de "Alex Hugo", le gentil policier de la rurale, amoureux de la nature et de la montagne ? le point commun ? le polar. A part ça, on est aux antipodes. C'est hallucinant. Ici, il y a des passages plutôt gores. D'ordinaire, je ne suis pas friand de ce style de description. Hors là, j'oublie. L'histoire, l'intrigue prend le pas sur l'horreur.
C'est le dixième Franck Thilliez que je lie et, une fois de plus, je suis baba. Il m'en reste un paquet à découvrir.
Maintenant, il faut aimer? Moi ? Faut-il le préciser ?
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Troisième volume de la « Trilogie de Caleb Traskman ».
Une histoire dingue où se mêlent amnésie, hallucinations, usurpation d'identité, manipulations, violence, cruauté et folie.

Une jeune femme, devenue totalement amnésique, est à l'hôpital. le Docteur Finonacci, psychiatre, raconte à la policière Camille Nijinski l'histoire de cette patiente…

« Vous devez savoir qu'il y a cinq protagonistes dans le récit que je vais partager avec vous. Toutes des femmes. Écrivez, c'est important pour la suite : « la journaliste », « la psychiatre », « la kidnappée », « la romancière »…
Elle écrivit scrupuleusement, les unes sous les autres, les identités. Sembla réfléchir. Marc Fibonacci ne la lâchait pas des yeux, comme s'il cherchait à pénétrer dans son esprit.
La journaliste, la psychiatre, la kidnappée, la romancière, répéta-r-elle en relisant ses notes. Il me manque la cinquième personne…

Le médecin se cala au fond de sa chaise dans une longue inspiration. Ça allait être une histoire complexe. Très complexe »

Je n'irai pas plus loin au risque de spoiler, ce qui, vous le conviendrez, serait dommage.
Le titre est tout à fait représentatif de ce qu'est ce livre. Un imbroglio de situations, toutes plus complexes les unes que les autres et c'est un vrai plaisir à lire.

La construction du livre est telle que parfois, je me suis perdu…(c'est un vrai labyrinthe)
Les personnages semblent indépendants les uns des autres. Et pourtant…

Le rythme est très soutenu grâce à des chapitres qui relatent l'histoire de chaque protagoniste relativement courts et qui s'entrecroisent. A chaque fin, l'auteur laisse l'action en suspens. Ce qui génère une addiction et nous appelle à toujours continuer la lecture.
Chaque histoire a son propre espace temps. Ce qui ajoute, bien sûr, à la confusion…

Et le dénouement… Alors là, c'est à vous de le découvrir.

Un excellent Thilliez !
Je vous engage à vous lancer dans cette aventure. (Coeur sensible s'abstenir !!!).
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Saurez-vous trouver la sortie avant que le minotaure ne vous rattrape? Il en va de votre survie...

Dès les premiers mots de Léovanie Raud, nous nous retrouvons complètement plongés dans cette histoire qui, comme le dit le psychiatre qui est en charge de la victime retrouvée dans un chalet, une histoire longue est complexe.
En effet, il n'y aura pas un mais cinq protagonistes, cinq femmes qui pourront, grâce à un fil d'Ariane commun qui s'emmêlera à de nombreuses reprises, nous guider vers la lumière et la liberté des vérités.

Labyrinthes qui est le premier livre que je découvre de l'auteur et qui peut se lire indépendamment des autres raviera les fans de Franck Thilliez. En effet il viendra apporter les réponses ultimes qui brûlent les lèvres des lecteurs qui ont lu "le manuscrit inachevé" et "il était deux fois".

Je tiens vivement à remercier Lizzie et Netgalley France pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir cet auteur dont j'ai adoré l'écoute de son livre. de sa plume, Franck Thilliez nous propose ici un thriller admirable d'une grande complexité dont on ne peut arrêter l'écoute tant il est si bien ficelé...
Je tiens aussi à féliciter Lizzie par le choix fait de sa lectrice, Léovanie Raud dont la lecture n'a fait que renforcer cette sensation pouvant frôler l'addiction...
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Magistral ! Franck Thilliez nous propose de faire l'expérience d'un incroyable thriller schizophrénique où le théâtre de l'action est le labyrinthe de la psyché.
La victime a été retrouvée le visage broyé à coup de tisonnier. La supposée auteure de cet horrible crime n'a aucun souvenir. L'inspectrice Camille Nijinski est chargée de l'enquête. le docteur Fibonacci lui révèle : « Vous devez savoir qu'il y a cinq protagonistes dans le récit que je vais partager avec vous. « la journaliste », « la psychiatre », « la kidnappée », « la romancière »...
Encore une fois Thilliez frappe fort et confirme sa place de maître incontesté de l'intrigue et du suspens. C'est un véritable page-turner. On est scotché à cette inimaginable histoire construite comme un labyrinthe : on progresse pour n'arriver encore toujours qu'au point de départ.
Je le recommande vivement !
Editions Fleuve Noir, Pocket, 405 pages.
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Selon mon habitude, j'ai une fois de plus commencé une trilogie par la fin, du coup j'ai deux nouveaux livres dans ma trop grande pal, mais comme c'est un coup de coeur, je tiens à connaître le début de l'histoire. de plus c'est la première fois que je lis cet auteur et je me demande bien pourquoi j'ai mis tant de temps à le découvrir. Une fois de plus j'ai eu le grand plaisir de le lire en version audio, un format que j'aime beaucoup. Il est lu par Léovanie Raud, qui sait nous faire partager la vie de ces héroïnes tourmentées avec sa voix bien posée et sa lecture très fluide.

Une jeune inspectrice interroge un médecin à l'hôpital à propos d'une jeune femme trouvée blessée et couverte de sang près d'un cadavre bien amoché dans un chalet en pleine nature, elle désire savoir si la patiente a commis ce meurtre. le médecin, un psychiatre, lui dit qu'elle est amnésique mais qu'elle a pu raconter son incroyable histoire avant de perdre la mémoire, il l'entraîne dans une chambre voisine et lui raconte en effet un terrible récit qui porte bien son titre. C'est l'histoire de cinq femmes, Julie, la jeune fille kidnappée, Lysine, la journaliste, Sophie la romancière, Véra la psychiatre hypersensible aux ondes diverses … et celle qui a la clé de cette affaire et qui interviendra seulement à la fin, on les suit tour à tour dans un roman choral.

Julie se fait enlever par Caleb Traskman, un auteur qui écrit des polars très gore et des romans d'horreur. C'est un pervers qui apprécie tout particulièrement de vivre ce qu'il décrit, ainsi Julie sera son jouet durant huit ans. Lysine a quitté le Nord depuis le cambriolage de sa maison, elle y retourne pour la vider et tombe sur un film particulièrement répugnant, dont elle veut identifier l'auteur. Véra a fui la ville car elle ne supporte plus les ondes et a trouvé refuge dans un hameau abandonné au fin fond des Vosges. il est occupé par d'autres hypersensibles qui le retapent à la belle saison et vivent isolés à la mauvaise. Véra communique avec son voisin André par radio, un soir elle reçoit la visite de Sophie, une ancienne patiente devenue romancière et qui se targue de pouvoir prophétiser l'avenir, elle lui fait très peur.

L'auteur a monté un incroyable labyrinthe avec ces cinq femmes, la construction de l'intrigue est vraiment bluffante, et le dénouement complètement inattendu, comme cela semble être sa marque de fabrique. La fin m'a complètement scotchée et donné très envie de connaître le début de cette histoire, même si apparemment on peut lire les trois volumes indépendamment. Les personnages sont très travaillés et réalistes.

La thématique principale est la violence envers les femmes et aussi une intéressante réflexion sur l'art et ses limites. le film très trash découvert par Lysine se veut une oeuvre d'art extrême. Elle nous parle des performances d'artistes qui existent vraiment. Peut-on encore parler d'art ou juste de perversité ? Normalement les performances sont réalisées par des artistes consentants, aussi choquants que soient leurs actes, mais certains passent encore plus du côté obscure de la force et deviennent juste des criminels. A la fin du roman, il y a un entretien avec l'auteur qui certifie que ces pratiques existent vraiment et sont légales tant que personne n'en meurt et que les participants, bourreaux ou victimes sont consentants, même si on se demande comment on peut en arriver là. Les spectateurs et admirateurs des artistes font tout pour garantir leur anonymat et vivent « normalement » dans la société, même si je doute que des personnes ayant de telles pratiques puissent être des gens « normaux ». le troisième thème important est la maladie psychiatrique, je n'aime pas le terme de folie, également traité avec brio et dans lequel nous serons une fois de plus complètement perdus.

L'auteur parle aussi de la construction géniale de son roman, extrêmement sophistiquée pour mystifier le lecteur très longtemps. Il souligne les indices qu'il nous a laissé en chemin pour nous mettre sur la piste avant le basculement, mais j'avoue ne pas y avoir prêté attention avant. L'astuce mise en avant dans le premier et le dernier chapitre est particulièrement réussie et je ne l'aurais pas démasquée sans son explication. Un polar vraiment épatant et original que je ne peux que recommander chaleureusement. Un grand merci à Lizzie et Netgalley pour cette superbe découverte, qui mérite largement ses cinq étoiles.

#Labyrinthes #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Camille Nijinski, flic, est chargée d'une grosse enquête, un homme le visage en bouillie, une femme amnésique que tout accuse.
Qui est elle ? Qui est cet homme ? Pour quoi ce meurtre ?
Une enquête complexe !

Mais où ? Mais où Mr Thilliez va t'il chercher tout ça ?
Pas à pas, grâce a la voie de différentes femmes nous allons apprendre la vérité.
Ce roman est juste énorme ! Alors oui je vais me répéter mais ouvrir un livre de cet auteur est une garantie d'un moment génial.
Les pages se tournent, les heures défilent, mais on ne pose pas ce roman tellement addictif !
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Troisième ouvrage de la trilogie.
Lire "Manuscrit inachevé" et "Il était deux fois" reste malgré tout nécessaire pour la bonne compréhension de l'intrigue de "Labyrinthes".

Un vrai casse-tête dont Franck Thilliez prend plaisir à rendre fous ses lecteurs...

Dans cet ouvrage, il faut se concentrer, pour ne pas se perdre dans ce labyrinthe... ce chemin sinueux muni d'embranchements destiné à égarer celui qui s'engage.

Thilliez sait nous embrouiller tout en nous donnant cette envie d'enchaîner les pages les unes après les autres.
Il nous emmène ici dans les méandres de la mémoire et de l'âme humaine.

Cet auteur, je l'ai fraîchement découvert il y a très peu, et je confirme qu'il est clairement talentueux.
Il joue avec nous, nous manipule, nous embrouille et nous égare dans son gigantesque casse-tête.
L'intrigue et le suspens sont très bien maîtrisés.

Premier conseil : si vous vous faites prendre dans ses griffes, vous n'en sortirez pas indemne.
Deuxième conseil : attention au Minotaure !
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