"
Puzzle" est peut-être le roman de
Franck Thilliez qui m'a le moins plu jusqu'à aujourd'hui (parmi le peu que j'ai lus), certainement parce qu'il est le seul dont j'avais compris la trame dès le départ. Je découvre aujourd'hui son adaptation graphique, pour laquelle
Franck Thilliez s'est associé avec Mig pour les dessins.
Lorsque ses parents sont décédés dans d'étranges circonstances, le couple qu'Ilan formait avec Chloé n'a pas tenu le coup, elle qui était aussi sa partenaire dans les chasses au trésor. Lorsque cette dernière le recontacte, c'est pour lui annoncer qu'elle sait comment participer à "Paranoïa", un jeu mystérieux qui promet "la frayeur de votre vie". Seuls les premiers capables de résoudre certaines énigmes ont le privilège d'y participer. Ilan et Chloé en font partie. Arrivés sur place, ils découvrent leur terrain de jeu : un hôpital psychiatrique désaffecté depuis cinq ans, dont a séjourné entre autres le tueur au tournevis. Ilan et Chloé prennent connaissance des quelques règles et des autres joueurs.
« Règle n°1 : Quoi qu'il arrive, rien de ce que vous allez vivre n'est la réalité. Il s'agit d'un jeu. »
« Règle n°2 : L'un d'entre vous va mourir. »
La partie débute, chacun ayant un objectif à atteindre. Mais voilà qu'au fil du jeu, certains disparaissent, d'autres sont retrouvés morts un tournevis planté dans le ventre... Parallèlement, Ilan met la main sur d'étranges indices le menant sur une piste inattendue, celle de la mort de ses parents...
Bien que forcément raccourcie, on y retrouve totalement l'intrigue de base. On y reconnaît tout aussi bien le travail de
Franck Thilliez : des personnages manipulés, manipulant à leur tour les lecteurs. L'auteur joue souvent avec la santé mentale de ses protagonistes, ce qui est le cas dans "
Puzzle". Ses thèmes de prédilection sont bien présents également : psychiatrie, folie, énigmes, faux-semblants, meurtres. Évidemment, ayant déjà lu le roman original et qui plus est sans avoir pu être manipulée (j'avais fait le rapprochement avec un autre livre plutôt connu assez vite), je n'ai pas été surprise par le déroulement de l'histoire, ni par son dénouement.
Mais j'ai pu la redécouvrir en images cette fois-ci. Mig a fait le choix de n'utiliser qu'une seule couleur, le bleu et toujours dans la même nuance, qu'il a associé au noir et blanc, et qui accentue l'atmosphère oppressante et angoissante de ce huis clos. Mig ne donne pas toujours dans la précision, ses dessins sont très aérés et ne s'encombrent pas de détails. Mais ses traits vifs sont efficaces, ils donnent du caractère à ses dessins, qu'il sait rendre très expressifs.
Un peu plus de texte aurait sans doute permis de ne pas tourner les pages aussi vite, aurait sans doute maintenu davantage la tension. Mais dans l'ensemble, cette adaptation est une bonne reconstitution.