Mourir au deux cent cinquantième

Contre le choc de l'image, le poids des mots. Virginie Thirion s'emploie à retourner l'adage de Napoléon selon lequel «un bon croquis vaut mieux qu'un long discours». Face à la célèbre photo de l'exécution d'un communiste par un policier «sous le regard de soldats du Kuomintang», en 1949 à Shanghaï, elle scrute, décrit, détaille, décrypte, commente et interroge le cliché dans sa réalité comme dans les sentiments qu'il provoque. Exercice d'écriture extrême pour ce monologue théâtral mené loin, d'une plume rigoureuse et précise, tour à tour affirmative ou interrogative, nourrie d'hypothèses souvent contradictoires, convertissant le temps en espace : «Il est à quinze centimètres de sa mort (…) Si je ferme les yeux, et si je les rouvre, ce corps qui n'en finit pas de tomber aura-t-il enfin atteint le sol ?»
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