"Vivre en pressé désastreux
Doit conduire à la débâcle.
Vivre assommé, sans spectacle,
Ronge un fade absurde et creux.
Vivre sans livres, sans rêves,
S'ennuyer de tout, sans trêves,
Colorie son brouillardeux...
N'oublie pas d'être un fougueux
Voyageur de beautés brèves,
Danse aux sons du vent des grèves.
(Extrait du poème "Vivre...")
"Le roman submerge, inonde...
L'aphorisme court trop vite.
Il fuse au-dessus du monde.
Comme la farce imprévue
Que le conformisme évite
E,n assurant l'avoir vue."
(Extrait du poème "L'aphorisme")
"Il y a urgence à rire
Du spectacle imaginé
Par ce monde fasciné
D'avoir dévoré sa lyre.
[...]
Faut-il craindre une instruction
Assourdissant sa diction
De champêtre banlieusarde .
(Extrait du poème "Urgence")
"C'est toi qui, pétillante d'énergie,
M'as appris à regarder l'avenir
Pour oublier le poids du souvenir
Et ne pas m'enliser en nostalgie
C'est toi qui m'a appris que deux sourires
Font tourner l'univers, danser les cœurs,
Font tourner la tendresse en profondeurs,
C'est toi qui m'as appris que l'art fait rire."
(Extrait du poème "Toi qui...")
L'éclat de la poésie
Est-il sur la souche étrange
Dont la mousse épaisse engrange
Les couleurs en frénésie ?
Esquif, tu voudrais décrire
Ce qui là-bas se défait
Dans l'ouragan contrefait
Dont l'absurde prête à rire.
À présent tu voudrais que je t'oublie ?
Sans rien écrire et sans mélancolie ?
Toi, fastueuse tempête féconde...
Cherche, écris, ne sois pas dupe.
Sois poète-explorateur.
Pourquoi la vie va si vite ?
Vivre sans livres, sans rêves,
S'ennuyer de tout, sans trêves,
Colorie son brouillardeux...
N'oublie pas d'être un fougueux
Voyageur de beautés brèves,
Danse aux sons du vent des grèves.