Cette lecture est réellement légère et rafraîchissante.
Grâce à une écriture fluide, le livre se lit facilement et les sonnets s'enchaînent sans que l'on s'en rende compte et il se peut qu'au bout de deux heures, vous le finissiez avec le sourire aux lèvres.
De premier abord, il est indéniable que le poète maîtrise les mots et en joue comme bon lui semble, et souvent ça lui réussit. Dans une simplicité des fois enfantine, il jongle entre des sonnets subtils et d'autres beaucoup moins classiques où il bouleverse les règles de l'écriture.
Certaines rimes faciles reviennent de manière répétitive (Diamant, Tournoiements…), et cette impression de déjà vu contribue au sentiment de familiarité que l'on peut développer avec les sonnets au fur et au mesure de la lecture. Ce qui aide beaucoup l'immersion dans cet univers poétique. Elle peut néanmoins devenir lassante comme dans « Contempteurs » et « Lâché ».
L'auteur a beaucoup recours à la personnification, figure de style que j'affectionne tout particulièrement. Et donc lire des sonnets où les cygnes et les sonnets circulent l'air hagard est surprenant en même temps que drôlement plaisant.
Certains jeux de mots sont habilement réalisés comme dans le très atypique sonnet « le Rat Tur et Arthur Lerat ».
Tandis que dans d'autres poèmes tel que « Jongler avec les mots », transparaît le désir simple du poète devant sa feuille blanche, d'esquisser des mots et de les assembler pour qu'ils fabriquent du sens. Cela parle à ceux qui se retrouvent souvent devant la virginité d'une feuille blanche et réfléchissent à la meilleure manière d'honorer cette blancheur.
Sont également glissées dans les poèmes des références à certains écrivains comme
Guy de Maupassant et
Gustave Flaubert dans « Fleuve et Mots Passants » et « Ce que pense Gustave du Pont
Gustave-Flaubert : il en perd le goût du thé. »
D'autre part, il est vrai que quelques poèmes m'ont moins interpellée que d'autres et certains ont même été déroutants, je fais notamment référence aux sonnets du 62 au 66 dont la succession est un peu surprenante et dont la répétition des rimes principales devient lassante au fur et au mesure de la lecture.
Si vous êtes puriste comme ma personne, vous pouvez entamer la lecture des sonnets dans leur ordre respectif ou piocher au gré de vos envies et découvrir leur diversité grâce à une lecture aléatoire.
Mes coups de coeur ont été « Il faut toujours attendre le bus avec un livre« , « Les Liaisons Hasardeuses« où encore « Complainte » qui est une très romantique ode à la femme.
Je vous dis très bonne lecture !