Elle aimerait que la vie de sa petite fille ne soit faite que de rythmes et de rêves, comme ceux que l’arbre dévoile en dressant ses branches vers le ciel.
Elle a la démarche souple d’une danseuse et la parole artiste d’une poète. Chacun de ses mots semble lesté d’une richesse harmonique d’échos de lectures. Chacune de ses phrases fait palpiter ton cœur.
Il était beau Léon. Il avait de la prestance, de l’aisance, de l’assurance. Quand il passait, elles gloussaient toutes. Elles lui lançaient des œillades coquettes ou baissaient les yeux intimidés. Il avait du succès. Les poulettes le convoitaient. Les poules plus âgées parlaient de lui comme du gendre idéal. Il était l’objet de tous les commérages, de toutes les admirations, de toutes les imaginations. Chacune cherchait à se faire remarquer par « le bel Andalou de la basse-cour ».
La vie d’Ève avait été modelée dans cette matière émotive. Elle s’était développée comme l’arbre qui lance ses branches en travers dans le ciel.
Son art est une matière émotive qui ne cesse de frissonner.
Ève admire sa petite fille et l’arbre. Elle essaie de le libérer, cet arbre, de le décrire, de le traduire en œuvre d’art. Il est si haut, si vieux, rempli d’une sagesse muette qui oblige à être représentée. Elle tente de la traduire. Elle aimerait réussir une œuvre d’art qui parle et qui raconte.
"Pour être parfaite, une beauté doit être imparfaite..." [....].
(Extrait de la nouvelle "La Plume rebelle")
Il était beau, Léon. Il avait de la prestance, de l’aisance, de l’assurance. Quand il passait, elles gloussaient toutes.
L’art se bride un peu comme on bride un cheval pour ne pas qu’il s’emballe.
Le guide a l’air d’être Astérix devant l’obélisque ascétique d’un lugubre très romantique. (Lia Métonymie)