AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de PetiteBichette


Je suis le loir qui furète dans la charpente au-dessus de la chambre de Gabrielle. Elle ne me voit pas, mais elle m'entend, je fais un boucan du diable, il me plaît de ne pas la laisser s'endormir le soir.
D'ailleurs, je sais que Gabrielle se sert de moi comme prétexte pour justifier ses yeux cernés.
Malgré ses treize ans Gabrielle porte de lourds secrets, elle ressort la nuit comme une chauve-souris pour aller sur la tombe de son arrière-grand-mère dans le cimetière. Elle se faufile, menue et tremblante dans le froid.
Mais, ne vous y fiez pas, Gabrielle est une forte tête, et au moment où elle l'aura décidé, sa jeunesse et sa beauté vont éclater à la figure de cette famille qui ne sait pas qui elle est. Gabrielle va se dresser devant elle, et ses yeux verts, son port de tête de danseuse, son dos cambré, ses formes naissantes vont bientôt aimanter le regard des hommes.
Gabrielle n'a pas peur du combat, du corps-à-corps, d'ailleurs sa première lutte elle l'a livrée à peine sortie du ventre maternel, seule contre tous, dans sa couveuse, pour sa survie, loin de l'amour et de tendres peau à peau.
Roman sur l'adolescence, les relations avec le corps, tantôt soumis par la gymnastique ou l'anorexie, tantôt corps rebelle lorsque la toux empêche de respirer. Toux, glaires noires, semblables à des araignées qui encombrent la trachée, fils de soie qui cousent la bouche. Mais aussi corps flétri, fatigué, usé, parsemé de taches et de veines de l'arrière-grand-mère.
Un livre étrange, déroutant, très maîtrisé en une boucle parfaite, qui flirte à la lisière du rêve et du cauchemar. Je suis cependant restée un peu sur ma réserve du fait de quelques longueurs, et du procédé narratif par un personnage dont l'identité ne nous est dévoilée qu'à la toute fin. Ce procédé est certes original mais il m'a mis à distance des tourments de Gabrielle.
Commenter  J’apprécie          722



Ont apprécié cette critique (70)voir plus




{* *}