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Critique de Irkyno


Cela faisait longtemps qu'un livre ne m'avait pas enthousiasmé de la sorte. Comme plusieurs autres romans, je l'ai découvert grâce au site Fantastiqueer, il a beau être un young adult, son résumé et la caractéristique de son personnage principal m'ont tapé dans l'oeil si je puis dire et je me suis donc empressée de l'acheter dès sa sortie.
Premier constat : ce livre est vraiment une pépite qui mérite amplement son titre de Best-seller du New York Times. Il a beau être destiné à un jeune public, l'auteur ne fait pas dans la facilité que ce soit dans l'écriture ou son scénario au point qu'il pourra être lu par ceux qui comme moi ont dépassé depuis pas mal d'années déjà leur adolescence. Bien évidemment et partant de ce postulat, ne vous attendez pas à des scènes de violences ou classées x, mais bien heureusement, nul besoin de ça pour écrire une belle histoire.
Le héros de Cementery Boys tout d'abord : 16 ans, transgenre de son état et gay de surcroît, Yadriel se bat tous les jours contre les siens et leurs coutumes ancestrales pour leur faire admettre qu'il est un garçon et donc apte à devenir un brujo, un sorcier capable d'appeler les esprits et les aider le moment venu à gagner l'au-delà. À ses côtés et prête à tout pour l'aider, il y a Maritza, sa cousine, une jeune sorcière bien incapable de mettre ses pouvoirs en action, car végane elle refuse d'utiliser le sang d'un animal pour guérir qui que ce soit. Grâce à Maritza, Yadriel va cependant enfin pouvoir invoquer son premier esprit et franchir la première étape qui devrait faire de lui un sorcier enfin reconnu par la communauté latinx qui l'a vu naître et dont les membres sont doués de pouvoirs particuliers. Inutile de préciser que les choses ne vont pas se dérouler comme prévu et qu'aux deux adolescents va s'adjoindre un troisième larron et non des moindres : Julian, beau fantôme plutôt bad boy qui va faire vivre à notre jeune héros ces premiers émois, mais surtout l'aider à affirmer sa vraie nature. Mais le livre ne se résume pas à une romance adolescente (très discrète) entre un jeune sorcier et un fantôme. Il y est aussi question de meurtre (celui de Julian), de savoir où se trouve sa dépouille, d'autres disparitions inquiétantes, d'un éventuel tueur en série, d'une ancienne légende, etc.
Livre dense parfois ponctué d'humour, mais aussi plus sombre et poignant, et qui n'hésite pas à dénoncer même si c'est à touche légère la politique antimigratoire des États-Unis, une vie qui ne fait aucun cadeau même si l'on est un enfant et la pauvreté d'une certaine frange de sa population. Livre plein de couleurs et de chaleur humaine aussi au sein de cette communauté de sorciers où les morts reviennent parmi les vivants en ce jour si particulier du 1er novembre.
Pour en revenir à Yadriel, il me semble que c'est le premier roman que je lis avec un personnage trans, à moi donc l'apprentissage de termes tels que binder et Deadname, mais young-adult oblige, les choses n'iront guère plus loin dans la thématique. On pourra aussi trouver ce garçon de 16 ans parfois un peu trop hésitant et sage, mais il pourra compter sur Julian pour l'aider à s'affranchir de certaines barrières (comprendre : désobéir à son père et faire quelques conneries dignes de tout ado qui se respecte).

Un regret à la fin de ma lecture ? Ne pas avoir fait plus ample connaissance de Rio, Flaca, Rocky, Omar et surtout Luca.

Un autre regret ? Mais pourquoi, lorsque j'étais gamine, n'avais-je droit qu'à des bouquins de la Collection Verte ? Passionnants pour l'époque, mais à des années-lumière de ce qu'un adolescent a la chance de pouvoir lire de nos jours.
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