Serge Thomas introduit avec
von Köln la première partie d'une trilogie intitulée Chronique de la vallée des larmes. Voici un ouvrage assez long (près de 400 pages) de fantasy classique. Merci à Zazimuth (et à babelio bien entendu) qui m'aura permis de découvrir ce titre dans le cadre d'un échange.
La ligne directrice n'est pas vraiment novatrice. Nous suivons ici un groupe de jeunes (et de moins jeunes) partis dans un quête et formés par le protagoniste éponyme. Au cours de leur périple ceux-ci vont être confrontés à leur destinée les amenant à devenir des adultes mais également des acteurs d'une quête annoncée comme déterminante pour le monde. La galerie des personnages est assez conséquente et évolue avec le temps. le protagoniste reste la personnalité la plus intéressante car elle est nimbée de mystère. Hélas, bien souvent, les personnages, malgré des personnalités détaillées, ne brillent pas vraiment par leur originalité. Certains ressemblent fortement à des clichés.
L'univers et le scénario ne sont guère révolutionnaires non plus. Tout ce qui est proposé ici demeure assez classique. L'apparition de nombreuses races fantaisistes est bien vue, mais il n'y en a qu'une seule (les Bawals) qui retient l'attention. Malgré un important travail, la géographie n'étonnera pas non plus. L'histoire pêche également par manque de consistance. Malgré de nombreuses références fantaisistes (runes, mythologie et croyances propres à l'univers), le scénario se limite en quelques phrases. Les quêtes secondaires retiennent d'ailleurs davantage l'attention.
Le style de l'auteur n'insiste guère à s'investir. Il est regrettable de constater que la forme et la mise en page desservent tant le fond. le découpage en chapitres n'est ici pas pertinent du point de vue du confort de la lecture. Quatre chapitres pour quatre cents pages cela fait trop. La répartition interne est certes plus aérée et illustrée de runes, mais ne parvient guère à casser cette impression de monobloc. Celle-ci est d'ailleurs omniprésente.
L'auteur a manifestement travaillé son sujet. Pourtant la manière de mettre tout cela en mots lui est assez préjudiciable. le propos est descriptif et long à souhait. A de trop nombreuses reprises le narrateur (omniscient) anticipe sur ce qui va suivre. La chose est particulièrement préjudiciable car elle révèle dès le départ le destin de certains personnages ou d'une partie de l'intrigue. Pour ne rien arranger, certaines expressions parasites sont trop souvent répétées.
La conclusion de ce premier tome n'offre pas de dénouement, même temporaire. L'on ressent une certaine frustration, puisqu'il ne s'agit pas d'une fin mais d'un passage à autre chose.
La frustration est la déception sont les sentiments qui prédominent. Il faudra faire preuve de beaucoup de patience pour arriver au bout de cette lecture. Dommage, car il y a ici un bon potentiel et un important travail d'imagination. Il faudra donc vraiment accrocher pour entrer dans cette lecture et surtout envisager sereinement les suivantes.