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EAN : 9782021504590
160 pages
Seuil (13/05/2022)
3.3/5   60 notes
Résumé :
Il existe depuis toujours des journaux de voyage, de rêve, de deuil, mais pas de nage. Pourtant, quoi de plus fragile et puissant, éphémère et total, sensuel et inspirant que le plaisir du bain? En tenant le journal de son été 2021 à Nice, Chantal Thomas innove, et poursuit l'entreprise paradoxale entamée avec Souvenirs de la marée basse, portrait de sa mère en nageuse : doter d'une mémoire ce qui, se traçant sur l'eau, se jouant dans un effet de lumière, est voué à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Chantal Thomas nage. Et elle invite ses lecteurs à la suivre dans les ondes méditerranéennes, à Nice, où elle éprouve toutes le sensations du plaisir de la nage, de la détente du corps dans une eau plutôt fraîche, au mois de juin, qui bouge au gré de vagues quelquefois tumultueuses.

Elle pratique la nage et non la natation, précision importante pour comprendre son cheminement aquatique. Celui-ci elle le parcourt en compagnie de ses auteurs, Roland Barthes, William Finnegan, Hugo, Kafka, Paul Morand, Charles Sprawson et d'autres. Quelques extraits de leurs oeuvres vienent ponctuer sa réflexion personnelle, au fil de ses rencontres ou observations sur la plage ou dans les rochers, le tout soigneusement sélectionné.

Elle distille ses perceptions sur l'état changeant de la mer, sa couleur, son mouvement, ses reflets avec un style qui coule, aussi paisiblement que les eaux de la Seine, car son livre comporte un petit intermède parisien et même vénitien où l'on voit des nageurs le long de la Seine sur des dizaines de kilomètres ou à travers la lagune de Venise.

Son livre a le format idéal, 140 pages à peine comprenant quelques illustrations dont la dernière, au Japon, présente un détail d'un panneau de Kitagawa Utamaro, avec deux femmes l'une pointant son doigt vers les poissons, l'autre ses seins, avec une jambe dans l'eau. Cette ultime image figure parfaitement le plaisir aquatique évoqué par Chantal Thomas au fil de ce joli livre.
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"Mardi 22 juin

Plage du Corsaire, de nouveau. Je surmonte mon appréhension et me jette par l'échelle de métal. Plaisir d'avoir dépassé la peur et de monter et de descendre au gré des vagues. Elles font de moi ce qu'elles veulent. Des algues détachées des roches frôlent mon corps. Pour la sortie, je ne me fais pas de souci, j'émergerai au bon moment, dans une brève accalmie, comme il y en a après une crise."

Un immense sentiment de solitude m'a assailli lors de la lecture de ce récit. Et pour cause : conçu comme un journal, tout comme un road book serait un journal de marche, ce livre manque cruellement de rencontres et de partage … Je suis une grande nageuse et une grande marcheuse, et jamais je n'avais noté à quel point ces deux activités étaient différentes, et combien la nage, en dépit de la beauté des mers, des océans ou des lacs, est « vide » à en pleurer. Jamais je n'avais remarqué à quel point j'étais terrestre, attachée à cette bonne vieille terre, aux (grandes et petites) bestioles qui la peuplent et aux herbes qui y poussent, en dépit de mon amour et de ma fascination pour l'eau.

Le livre, donc : un journal des jours de nage de l'auteure, augmentée de notes de lecture autour de la mer, comme les travailleurs de la mer, de Victor Hugo, ou « le tumulte des flots » de Mishima, mais aussi « les journaux » de Kafka et d'autres.

De mes expériences aquatico-littéraires précédentes, j'ai préféré la poésie de « Ultramarins » de Navarro, la sensualité d' »un corps tropical » de Marczewski ou encore le récit de Murakami dans l' « autoportrait de l'auteur en coureur de fond » pour la description de l'état de béatitude consécutif à un effort intense.

« La mer n'a pas d'âge. Elle ne procède pas, à l'image des montagnes, par strates successives datables. L'effacement est son principe. Chaque vague annule la précédente. » J'ai bien peur qu'il en va des lectures comme des vagues …
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Vous n'aimez pas nager ? Passez votre chemin ! Vous n'aimez la nage qu'en piscine, allez plutôt voir du côté de Constance Debré ou de Colombe Schneck.
Vous attendez de la vie qu'elle vous invite à nager le long d'une côte magnifique qu'il vous est possible d'admirer entre deux brasses ? Vous êtes à la bonne adresse !
Vous n'imaginez pas à quel point je me suis retrouvée dans cette évocation… Je suis de ceux qui ne savent pas résister à « l'appel de l'eau.» de quoi s'agit-il ? Eh bien, c'est très simple ! Vous êtes parti pour une rando ou une visite. Donc vous n'avez pas de maillot de bain. Il fait chaud, un peu trop. Et soudain, vous vous trouvez face à une étendue d'eau (mer ou lac), vous ne savez pas y résister, vous vous mettez à moitié à poil et vous plongez. C'est ce que je nomme « l'appel de l'eau.»
Deux exemples me viennent à l'esprit : une fin d'après-midi à Genève avec ma soeur, mes nièces et des amies. On a marché toute la journée. Je n'en peux plus. Nous passons devant la Baby-plage en plein centre-ville. le groupe continue sa progression. Je m'arrête. Je sens qu'il faut que j'y aille. Si je n'y vais pas, je le regretterai toute ma vie. Je me déshabille et me jette à l'eau, je retarde le groupe, j'ai honte, les voitures passent pas loin, les promeneurs traînent. Il n'y a plus grand monde sur cette petite plage. Je nage. C'est un délice. Je sais que ce bain restera peut-être le meilleur souvenir de mes vacances. Ce moment volé au temps, un pur plaisir, le corps qui flotte, se rafraîchit, s'étend, revit. Je vois de loin le petit groupe qui s'impatiente. Je sors, me rhabille.
Je porte en moi le bonheur de ce moment heureux.
Un autre exemple (ne vous impatientez pas, la chronique va venir…!) (enfin, peut-être)
On est à la montagne, avec ma soeur, mes nièces, mes enfants, des amies. On marche. Un lac. Pas De maillot. Des pêcheurs. On se regarde. Tous en slip et hop, dans l'eau…sous l'oeil éberlué des pêcheurs plus surpris que fâchés. J'ai entendu dire par ma soeur que c'était peut-être son plus beau souvenir des vacances…
J'ai fait un peu le même coup à St Malo, en longeant la plage du Sillon. Pas De maillot. Pas De baignade prévue. Très chaud. Hop, en slip… (je précise quand même à mes élèves qui se seraient égarés dans la lecture de cette chronique que le 16 juin, sur l'île de Tatihou, je ferai en sorte de résister…) (la vache, pourvu qu'il pleuve!!!)
Bon, alors, le « Journal de nage » ? Moi, c'est simple, j'aimerais voir le monde à travers les yeux de Chantal Thomas. Et si je pouvais en plus avoir son écriture, ce serait parfait ! Tout est douceur, beauté, sensualité… Elle décrit les bains de façon merveilleuse : sensations, couleurs, parfums, lumières, harmonie des sons, des sens… Plaisir, splendeur, émerveillement. C'est complètement magique, il suffit de se laisser porter. le journal commence au moment du confinement. le corps est empêché, enfermé, coincé, contraint. Les rêves, eux, sont nombreux, comme pour compenser. L'arrivée de l'été ouvre l'espace : Nice, la mer, les bains. le corps retrouve sa liberté, les membres leurs mouvements, la vie son sens. Chantal Thomas observe le monde : là, un nageur-chanteur, ici des demeures anciennes, un cormoran, une inscription sur un vêtement… Les souvenirs de lecture surgissent au gré des vagues… Kafka, Casanova… La littérature n'est jamais loin, elle accompagne, combine les sensations, les expériences … L'autrice peut même nager à la manière d'un personnage rencontré dans une oeuvre, elle nomme cela « une citation nagée ». Et c'est magnifique.
Quand je serai à la retraite (encore quelques années quand même!) (quel drôle de nom pour moi qui vois ce moment plutôt comme une ouverture au monde, à l'espace, au temps, aux gens…), je ne sais pas quels pays je visiterai. En revanche, je sais précisément où j'irai nager, les plages de juin ou de septembre en Corse, en Grèce, près de chez moi, dans la Manche (le département) où l'eau est si bonne dès le mois de mai jusqu'au mois d'octobre…
Et là, j'aurai le maillot !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Dans "Journal de nage", Chantal Thomas se jette à l'eau en toute simplicité. En raison de la forme fragmentaire du journal, il est difficile d'en faire un résumé. Je dirai seulement qu'il couvre l'été 2021 après la crise sanitaire. Il est précédé d'intéressants chapitres sur le confinement et les problèmes liés au corps qu'il a soulevés.
Le titre pourrait suggérer un texte léger ou superficiel, mais il n'en est rien. Une phrase de Kafka en exergue — « comme sont éloignés par exemple les muscles de mes bras » — annonce la couleur en plaçant d'abord le texte sous la protection d'un immense auteur et ensuite en nous rappelant l'importance des bras, certes pour la nage, mais aussi pour l'écriture… et pour de nombreuses autres activités pourrait-on arguer. Quoi qu'il en soit, cette phrase lue pendant le confinement a profondément touché Chantal Thomas, elle l'a atteinte, elle l'a traversée, elle a commencé de la faire réfléchir sur l'aventure de son corps durant cette période. Chantal Thomas s'est rendu compte comme beaucoup d'autres confinés qu'une partie de son rapport au monde était en train de changer, que l'angoisse de l'isolement et des restrictions faisait dépérir et même disparaitre l'énergie ou la joie qui surgit du corps dans un rapport harmonieux au monde. Personnellement, je ne me suis pas reconnu dans ce constat, mais je partage tout de même l'idée que l'épidémie nous a fait percevoir l'autre, son corps, son souffle, comme une menace, une impression qui m'était totalement étrangère avant cela.
Cette sombre introduction au journal ne rend que plus lumineuse la suite dans laquelle elle raconte jour après jour durant l'été 2021 comment la nage, la lecture et l'écriture, dans un même mouvement, lui ont permis d'exulter, de se réapproprier son corps et de retrouver santé mentale et physique. Les séances de nage sont décrites de manière très sensuelle avec le corps comme objet d'étude. Il y a tout d'abord l'entrée dans l'eau, c'est-à-dire l'entrée « dans un autre mode d'être » avec l'appel de la mer malgré sa froideur ou sa rudesse. Puis vient le temps des premières brasses « avec le bien-être d'un réchauffement au rythme [des] mouvements, la sensation d'une étrange familiarité. » Chantal Thomas s'éloigne de la plage, échappe à sa vie quotidienne, met à distance son existence. Ses réflexions jaillissent en courtes phrases : « La mer n'a pas d'âge. Elle ne procède pas, à l'image des montagnes, par strates successives datables. L'effacement est son principe. Chaque vague annule la précédente. Être propulsé dans l'intemporel constitue un élément de la joie de nager. La mer n'a pas d'âge, le nageur non plus. » C'est aussi l'occasion de délicates descriptions du paysage, de la côte, celle du Château de l'Anglais, celle de végétaux… Il y a aussi les rencontres de baignade, avec des personnages que je garderai longtemps en mémoire comme le nageur-chanteur d'air d'opéra ou Adam, le petit garçon avec qui Chantal Thomas dialogue sur la plage. Tout le talent de la romancière s'exprime là avec ces personnages qui traversent son existence de manière fugace.
Parallèlement à la nage qui libère son corps confiné, chaque jour Chantal Thomas s'immerge également dans la littérature, dans la lecture d'autres écrivains, dans l'écriture de ses notes. Cette plongée dans les écrits nous emmène à la rencontre de textes de Florence Delay dont j'ai aimé le dernier "Il n'y a pas de cheval sur la route de Damas", ceux de Paul Morand, de Patrick Deville, de Kafka. On voyage aussi avec Roland Barthes, Victor Hugo, Lord Byron. La littérature devient alors nourriture spirituelle, une dimension que je partage totalement. Moins intimes, ces digressions, bien que ne manquant pas d'intérêts, m'ont moins touché que les parties sur la nage.
Je recommande néanmoins cet intime "Journal de nage" pour la joie post-confinement du retour à soi-même et au monde qui en émane. Chantal Thomas a été bien inspirée de garder une trace sur le papier de ses activités aquatiques qui paradoxalement n'en laissent pas dans l'eau.
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Ce journal est composé de quatre parties disparates dont l'unité est cependant assurée par le recours aux circonvolutions, à sauts et à gambades, dirait le Montaigne. La première partie est une évocation du premier confinement, avec comme fil littéraire le journal de Kafka et son goût pour le chlore des piscines. Car de nage, il ne peut être question alors que les corps sont contraints à l'inactivité. Quelques moments de cette période hors du temps sont évoqués notamment par le biais du retour du sauvage dans les villes, les incursions animalières, le langage Covid qui a structuré nos comportements parfois erratiques comme celui de cette pharmacienne qui conseille le port de trois couches de sac d'aspirateurs en guise de masque, puisque « des masques, il n'y en aura plus », dit elle à l'autrice à une date où ils n'étaient pas encore préconisés …

Deux autres paries sont centrées sur Nice et encadrent une courte incursion à Paris, Paris plage, où les contrastes urbains se rattachent à à la sauvagerie du début : les dealers et les sans abris se côtoyant sous les affiches des cinémas MKZ. Notamment celle du mépris de Godard où le corps de Bardot étale la rondeur parfaite de ses fesses sous le regard de Piccoli. Crise existentielle dans un vaste appartement de Rome, autre hors du temps …

Le journal de nage est surtout celui du retour aux sensations lors de cet été déconfiné, en ce lieu, Nice, qui rattache l'autrice à la figure de sa mère, Jacky. Autour de ce point d'ancrage, l'autrice vagabonde autour de la plage et des scènes quotidiennes qui n'ont l'air de rien. Elle y lie quelques figures littéraires, Hugo Pratt, Barthes, Casanova qui situait la dernière journée heureuse de sa vie sur une terrasse que la nageuse aperçoit entre deux vagues. La Méditerranée l'entraine à Corfou, où entre deux souvenirs autobiographiques, Casanova manque une entreprise de séduction à cause d'une histoire de gants et de moiteurs …

Sensations d'eau qui glissent d'une histoire à l'autre : un nageur qui fait sa Castafiore, un aria horizontal applaudi par les quelques plagistes matinaux. Souvent, ce sont des enfants ou des vieilles dames qui retiennent son regard, des moments fragiles : une nageuse d'un âge certain qui l'année d'avant encore laissait sa canne sur la plage pour entrer dans l'eau, et qui ne le peut plus et reste sur le rivage, un garçon qui fait prendre une douche à son épuisette toute neuve, lorsqu'il réalise qu'il n'y pas une seule crevette à attraper sur une plage lisse de rochers …

Les aller et retours peuvent se faire burlesques avec par exemple le goût de la nage qui pris les aristocrates anglais au XIX ème siècle. Une grenouille dans une vasque sur le tapis en guise de professeur et dont il imitaient les mouvements perchés à l'horizontale sur des tabourets de salon …

Ce que je retiens de ce journal est la capacité de l'autrice à glaner l'air du temps, à faire d'une succession de riens le récit d'une journée d'exception, ce formidable recours aux sensations pour capter l'anecdotique et en faire une joie. Ces moments de vacance dont nous ne faisons rien, elle en suggère l'enchantement fugace, comme un bain de petites bulles égrainées et mélancoliques.
Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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critiques presse (8)
Bibliobs
06 septembre 2022
Avec son histoire d’eau, Chantal Thomas, l’académicienne aux yeux bleu lagon, y ajoute la grâce féminine et voluptueuse de la nage indienne.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaCroix
31 août 2022
Dans un très émouvant récit, Chantal Thomas évoque ses retrouvailles avec elle-même et avec le monde après le confinement, en un lent et beau mouvement d’humanisation.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
25 août 2022
Au sortir des confinements, l’essayiste a retrouvé Nice, la mer, et tenu un Journal de nage exaltant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
20 juillet 2022
La prose de Chantal Thomas a comme une limpidité d’évidence, souple et souvent joyeuse, mais dont le sillon dessine aussi un drôle d’accès vers des profondeurs plus tristes de nos vies.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeDevoir
05 juillet 2022
Chantal Thomas publie un récit aux parfums d'écume, de sable et de liberté.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Elle
23 mai 2022
Tous les récits autobiographiques de Chantal Thomas sont imprégnés d'une douce fureur de vivre, grisante jusqu'à faire tourner la tête. Ce « Journal de nage » en est une démonstration encore plus éclatante, peut-être parce que cet été bleu dont elle fait le récit est celui de la liberté retrouvée après le confinement du corps durant de longs mois, en 2020.
Lire la critique sur le site : Elle
SudOuestPresse
13 mai 2022
Chantal Thomas, récemment académicienne, a tenu son journal, à Paris, à Nice, pendant l’épidémie. Une célébration du monde, dont elle saisit l’éclat le plus fugitif.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LesInrocks
13 mai 2022
L’écrivaine plonge dans l’eau après le confinement, et nous transmet un texte du quotidien, entre plaisir sensuel et vie intellectuelle.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
L'avion s'élève, dernier regard sur le bleu méditerranéen, son lisse, sa brillance. Son aura d'éternité, sa force de vérité, pour un regard sensuel et amoureux.
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J'ai repris le rythme de noter mes rêves, comme pour contrebalancer le rétrécissement de mes jours par l'effort de restituer aux nuits leur densité.
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En Inde, je voyageais pendant les mois de la mousson. Dans la chaleur, la sueur, une promiscuité épuisante. Chaque fin d'après-midi, des trombes se déversaient. Complètement trempée (l'abondance d'une telle pluie annule tout effort pour se protéger), je courais sous les gouttes tièdes, enjambais les ruisseaux de détritus, évitais de bousculer les vaches sacrées. Une couleur safran dansait devant mes yeux, celle des bouquets et guirlandes de marigolds partout dans les temples. La maladie et les miasmes participaient d'une excitation de cérémonie.
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Veille du 15 août, jour de la fête de la Vierge Marie, nimbée de toutes les grâces, protectrice des marins, éternelle destinataire de litanies et des ultimes sanglots d'humains en détresse.
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La vie intérieure des gens au XXIe siècle est une conversation téléphonique sans répit. Elle serpente et s'étire à l'horizontale.
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Videos de Chantal Thomas (54) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chantal Thomas
Comment aimer son corps dans une société qui a longtemps cherché à dissimuler et à modifier celui des femmes ? Comment parler du corps quand sa représentation est toujours sujette à un regard normatif cherchant avant tout à façonner des corps performants et utiles ?
Chantal Thomas, de l'Académie française, est écrivaine et essayiste. Ses livres Souvenirs de la marée basse (2017), de sable et de neige (2021), et Journal de nage (2022) sont des évocations autobiographiques dans lesquelles elle révèle l'histoire de ses sensations et notamment son goût inconditionnel pour la nage et un mode de vie nomade, détaché des servitudes communes.
Geneviève Fraisse, directrice de recherche émérite au CNRS, est philosophe de la pensée féministe. Ses ouvrages La suite de l'histoire, actrices, créatrices (2019), et Féminisme et philosophie, (2020), À côté du genre. Sexe et philosophie de l'égalité (2010), ou encore La sexuation du monde. Réflexions sur l'émancipation (2019) et le féminisme, ça pense ! (2023), réintroduisent le sexe, le genre et le corps au coeur de la pensée philosophique et d'une réflexion renouvelée sur la nécessaire égalité entre les sexes.
Les extraits lus par Ambre Pietri lors de cette soirée mettront à l'honneur le corps, auquel les oeuvres de Chantal Thomas et celle de Geneviève Fraisse assignent une place prépondérante.
La rencontre est présentée par Fanny Arama, docteure en littérature française du 19e siècle.
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