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4,33

sur 1021 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur pour ce magnifique premier roman ( Young adult ) qui a remporté deux prix et va bientôt être adapté au cinéma .

Starr , jeune afro-américaine de 16 ans , vit dans un ghetto gouverné par deux gangs et chaque jour va dans un lycée situé dans un quartier chic à dominante blanche. Ecartelée entre ces deux mondes , elle ne se sent à sa place dans aucun des deux et ne les mélange pas . Son père ne sait pas qu'elle sort avec un blanc, il serait furieux .
En quittant une soirée , raccompagnée par son ami d'enfance, ils seront arrêté par un flic, et son ami sera tué : bavure policière.
Elle est le seul témoin, la police a tout intérêt à étouffer l'affaire. Mais trop , c'est trop, la communauté gronde , le quartier va s'embraser …
Et dans tout ça , quel est l'intérêt de Starr ?
Faire preuve de courage, devenir adulte, avoir le regard des médias braqué sur soi, être digne de Malcom X et du Jésus Noir , risquer sa vie ?
Entourée de toutes une galeries de personnages , famille et amis, Starr ne sera pas seule . C'est la seule richesse de ce quartier…

Ce roman est un coup de poing .
Il nous fait pénétrer dans un quartier dit-difficile , de façon presque documentaire tellement il est percutant . La grande force d'Angie Thomas , est d'avoir fouillé la psychologie de tous ses personnages, premiers et seconds rôles, tous sont magnifiquement réalistes .
Aucun manichéisme dans cette histoire , c'est ce qui la rend puissante …
Les blacks ne sont pas anti-flics, (l'oncle adoré de Starr est policier… )
Les parents de la jeune fille se saignent aux quatre veines pour leur offrir une chance de faire quelque chose de leurs vies, d'acquérir un bon diplôme, d'avoir accès à l'université , faire mieux qu'eux .
Ce sont d'excellents parents , plein d'amour, faisant preuve d'autorité quand il le faut , (mais le père de Starr a fait de la prison et son ex vit avec un chef de gang ) .
Dans ce quartier , dealers ou pas , tout le monde se connait, tout le monde a des liens .
Angie Thomas s'attaque aussi au racisme , aux préjugés avec beaucoup de subtilité, d'humour à travers la famille de Star et son petit ami blanc.
Politique, religion, rap s'entremêlent pour nous faire réfléchir : " The hate U Give Little Infants fucks Everybody,( …) , ce qui veut dire que " tout ce que la sociétè nous fait subir quand on est gamins lui pète ensuite à la gueule . Tu piges ?"
Il se dégage de ces pages beaucoup de chaleur , de générosité et d'espoir . L''espoir que tous ces gamins des mauvais quartiers s'instruisent, qu'ils s'en sortent . Elle dit dans ses remerciements : " Soyez les roses qui poussent dans le béton."
Il se dégage de ces pages également, un ras le bol , une rage devant toutes ces bavures policières qui ne sont jamais punies. Une révolte quand les droits de certains citoyens sont bafoués, on en ressort secoué.
Mais, ça sert à quoi toute cette agitation, si rien ne change ? A rester digne, à rester soi-même, à rester debout...
Starr nous donne une leçon , du haut de ses seize ans.
Angie Thomas aussi, du haut de son premier roman …
Un succès mérité , un vrai bonheur de lectrice …
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Starr a 16 ans, est et vit dans le ghetto avec sa famille et va dans un lycée de banlieue chic où presque tous les lycéens sont blancs. Deux vies complètement différents, l'une où les gangs s'affrontent dans le quartier, l'autre où la question la plus importante est quand se jouera le prochain match de basket. Mais tout bascule le jour où son copain, Khalil, se faire tuer sous ses yeux.
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire mais j'ai été finalement vite embarqués avec le drame qui arrive. Quel coup de marteau ! L'alternance entre les moments de famille, les amis "de ghetto" et ceux de son lycée donnent une impression assez étrange. Vivre constamment dans le danger n'est pas facile, mais c'est pourtant le quotidien de Starr. On pourrait croire que ce livre est dur, sombre mais les touches d'humour de la jeune fille allège l'atmosphère. Une fois dedans, on est complètement immergés par l'ambiance de ce ghetto, par cette colère. Angie Thomas s'est inspirée d'un fait réel, un jeune noir qui se fait tirer dessus par un policier lors d'un contrôle automobile, pour raconter cette histoire. Il est question de racisme, bien sûr, même si le parti adverse, le nie. On ressent cette injustice, ces inégalités mais aussi l'amour qui unit cette famille. J'ai aimé la référence au Prince de Bel-Air (enfant noir élévé en partie par son oncle d'une banlieue riche, basket, chanson du générique...). Bref, j'ai beaucoup aimé ce livre, qui ne cherche pas à faire du politiquement correct mais à montrer les pensées d'une jeune fille mais aussi d'une société dans ces moments-là.
Un livre vraiment très fort ! A découvrir.
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Sur un thème criant d'actualité, les meurtres de Noirs par des policiers blancs aux USA, Angie Thomas nous livre une diatribe endiablée et émouvante par l'intermédiaire d'une narratrice de 16 ans, une jeune Noire habitant LE quartier de sa ville montré du doigt pour ses violences et sa pauvreté.

N'hésitant pas à mêler l'argot, le verlan et les conversations plus « compréhensibles » (du moins pour moi), elle pointe du doigt les injustices extrêmes que subit la communauté noire dans ce pays.
Elle part d'un « fait-divers » (horreur, ce mot) subi par son héroïne, Starr, qui assiste impuissante au meurtre de son ami arrêté avec elle par un policier alors qu'ils étaient en voiture…ne roulaient même pas trop vite, n'étaient pas violents, vindicatifs, armés, ou autre argument utilisé par la police pour justifier l'acte innommable.
Elle continue en rendant compte de façon très intime, très profonde, très complète, du chamboulement que cela a provoqué dans le coeur de cette lycéenne, ainsi que dans ses relations avec ses amies – son petit ami (blanc) – les habitants de son quartier maudit.
Elle finit en faisant intervenir la télévision et enfin la Justice… Et là, ça bouleverse encore plus.

Oui, j'ai été percutée de plein fouet par cette affaire qui fait penser à bien d'autres, mais j'ai également été intéressée par cette famille qui se tient les coudes, au point d'avoir eu l'impression d'être Noire, moi aussi, le temps de cette lecture.

Magistral!
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Nous avons toutes et tous nos souvenirs de lecture. Ce site sur lequel nous déposons nos critiques nos commentaires fait vivre et revivre nos souvenirs. Mais bien au-delà de nos simples souvenirs c'est notre mémoire commune qui s'inscrit chaque jour sur ces pages. Écriture- lecture un incroyable réseau d'humains. Nous vibrons à nous lire, nous vibrons à nous écrire, nous nous signalons tels des passeurs de mémoire. Nous avons toutes et tous des moments importants de lecture. Moments d'échange et de partage. Partage entre l'écrivant et le lisant, que ce soit dans la solitude des lieux où nous demeurons, que ce soit parmi la foule, nous nous signalons. les lectrices et les lecteurs nous ne sommes pas une communauté nous sommes une fraternité.
C'est lors d'une rencontre dédicace organisée à la librairie Ici à Paris que j'ai pu partager avec ma fille l'honneur et la joie de rencontrer Angie Thomas à l'occasion de sa parution en France de son dernier roman. Partage , transmission, vibration.
Angie Thomas. Voici son premier roman The hate U give, la haine qu'on donne. Roman classé jeunesse, ce qui ne minore en rien sa valeur littéraire. Bien au contraire, c'est bien un roman dédié à la jeunesse. Quant aux seniors que nous sommes, il est sage et urgent d'entendre la parole de la jeunesse. Angie Thomas, Greta Thunberg : la jeunesse.
Jeunesse d'un regard, renouveau d'une parole. Cette jeunesse tient parole. le poing levé cette jeunesse est porte- mémoire. Une mémoire comme un nouveau-né. Une mémoire qui recèle notre ADN, une mémoire à protéger, une mémoire à élever, une mémoire pour croire en une possibilité.
The Hate u Give, nous parle de notre Histoire, de l'idée et de la pensée de communautés , de nos questions d'identités, de nos racines, de nos émancipations, de la défense des droits humains, parle de fidélité, d'espoir, de tous nos préjugés partagés, de nos peurs, du courage, de résilience qui ne doit rien, ni personne effacer.
« des racines qui poussent à la rencontre d'autres racines, sans les tuer et en se renforçant dans la fréquentations de ces autres racines » Édouard Glissant.
Angie Thomas fait briller les étoiles. Starr est une héroïne. Une étoile de seize ans. Seize ans pour l'éternité. Une étoile de la littérature américaine.
Ce sont les étoiles qui nous guident dans la nuit, et cela depuis des millénaires. Nous n'avons peut-être pas l'éternité devant nous, mais nous avons notre mémoire pour nous guider.
Je refuse les ordres des faux prophètes guerriers, et je protège le premier cri de chaque espoir nouveau né. Alors..
Crie, tendresse !
Crie pour annoncer aux hommes
Que l'espoir revient !
Pour que le puits ne soit pas tari,
Pour que le vent de ces dunes,
Maintenant sans bruit,
Ne souffle pas sur ton village meurtri.
Crie, déesse !
Crie pour que le sein de ta mère nourrice ta vie
Pour que les mains de ton père trouvent
La force d'ensevelir tes frères.
Crie, tendresse !
Crie pour annoncer au monde
Que ton peuple est en pleurs,
Que ton fleuve s'est endormi,
Que le grand esprit des pierres
Est devenu maître de cette terre.
Crie, princesse !
Crie, pour que l'espoir revienne dans cette plaine
Devenue désert, devenue cimetière.
Crie tendresse !
Crie, pour que je respire la force de cette pluie !
Tu ne seras jamais poussière !
Tu ne seras jamais l'esclave des pierres !
Crie, déesse,
Crie pour que les troupeaux retrouvent leur berger.
Pour que ces mirages se transforment en orage !
Parce qu'une étoile m'a annoncé
Qu'une femme enfantait,
Parce qu'une étoile a éclairé la nuit
Où je m'étais réfugiée afin de m'oublier,
Je vis dans la lumière depuis que tu es née. ( « comme une étoile »,A.S, 2011)
Maya Angelou, Toni Morrison, Édouard Glissant, chacune de vos lettres ont été, et seront lues quelque soit les temps qu'il nous reste à traverser.

Astrid Shriqui Garain
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J'ai oublié de chroniquer un roman qui m'a marqué : La haine qu'on donne d'Angie Thomas.
Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier rythmé par les guerres entre gangs et les descentes de police.
Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ces deux mondes. Sa vie vole en éclats le soir où son ami Khalil est tué sous ses yeux de trois balles dans le dos... par un policier trop nerveux... Starr est la seule témoin.
Tandis que son quartier s'embrase et que la police cherche à enterrer l'affaire, Starr va apprendre à redresser la tête...
La haine qu'on donne est un très bon roman pour jeunes adultes, et adultes.
Ce roman est totalement d'actualité, étant donné que la violence policière sévit de plus belle aux États-Unis, et pas uniquement là-bas.
Starr est une jeune fille touchante, noire et pauvre elle se retrouve tous les jours à aller dans un lycée chic à majorité blanche. Elle fait le grand écart entre les deux mondes, ce qui est loin d'être évident.
Un jour, elle se retrouve avec son ami d'enfance Khalil dans une voiture. Un policier les arrête, pense que le jeune noir a une arme dans la main, ce qui est faux.. Cela dérape, évidemment, et Khalil est tué. C'est révoltant mais c'est très crédible. Ce n'est pas la première fois qu'une personne proche de Starr meurt dans de telles circonstances.
Starr est témoin, mais elle est noire et est souvent parmi les blancs.. Sa position est vraiment compliquée. Plus les pages se tournent, plus nous le constatons..
Je ne vais pas en dire plus car il y a eu beaucoup d'avis sur ce roman.
J'ai aimé le fait que ce soit totalement d'actualité avec en personnage principal une jeune fille forte qui a la tête sur les épaules. Les personnages sont intéressants, l'histoire est bien ficelée et malgré quelques petites longueurs c'est un roman qui vaut le coup. Il ne m'a pas laissé indifférente.
Petite précision, si vous connaissez quelqu'un qui n'aime pas lire mais qui pourrait être tenté par le sujet ; il existe le film qui est une bonne adaptation, très fidèle, que j'ai eu l'occasion de regarder après avoir dévoré le livre.
La haine qu'on donne est un roman que je recommande sans aucune hésitation et à qui je mets quatre étoiles et demie.
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Starr a seize ans. Elle est noire et vit dans un quartier qui est le théâtre d'une véritable guerre des gangs. Tous les jours, elle va dans un lycée privé et doit jongler avec ses différentes personnalités : la noire au milieu des blanc.he.s, celle qui doit éviter d'être « trop » pour rester cool – trop fragile, trop en colère, trop visible, trop noire finalement –, et la Starr qui n'oublie pas d'où elle vient, ou à qui on le rappelle. Cet équilibre on ne peut plus précaire se trouve rompu lorsqu'un soir elle voit son ami Khalil se faire tuer par un policier. Elle est la seule témoin. Entre peur, horreur et rage, se pose pour elle la question de la nécessité, ou non, de la parole et de l'action.

J'ai été très agréablement surprise par cette lecture. Après en avoir entendu beaucoup parlé, j'avais peur que ce soit bourré de bons sentiments. A priori injustifié apparemment. Car Angie Thomas a une écriture fluide qui nourrit autant l'émotion que la colère. Elle aborde un grand nombre de sujets et parvient à donner vie à des sentiments vibrants et une réelle réflexion. The Hate U Give est un roman qui donne la voix à un propos politique. J'ai aimé comment la lucidité sur la difficulté, voire l'impossibilité, du combat n'entame pas la conviction.

L'assassinat de George Floyd et les manifestations contre le racisme et les violences policières, suite notamment à la mort d'Adama Traoré – pour ne parler que de ce qui très récemment a eu de l'espace médiatique –, donnent encore plus de résonance à cette lecture. Quoique, le problème étant profondément systémique, il y a fort à parier que le propos est depuis longtemps d'actualité, et risque malheureusement de le rester.

Un livre que j'aurais envie de mettre entre bien des mains pour m'épargner la fatigue de débats sans fin, une fiction au service de la lutte, où le racisme n'a pas de droit de réponse.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Starr est une jeune adolescente noire. Vivant avec sa famille dans un quartier difficile, elle a cependant l'opportunité de sortir de cet environnement difficile où les gangs et la drogue sont maîtres en allant étudier dans un lycée chic de la banlieue. Sa petite routine va cependant être totalement chamboulée lors d'une simple soirée, quand son ami d'enfance Khalil (qu'elle n'avait pas côtoyé depuis longtemps) va être assassiné devant ses yeux par un policier lors d'un simple contrôle de papier.

The Hate U Give est un roman important. Criant de vérité, le roman nous dépeint avec précision une actualité encore beaucoup trop présente aujourd'hui. Comme on le voit dans le résumé, The Hate U Give nous parle de jeunes adolescents noirs tués par des policiers sans aucune raison valable (existe-il des raisons valables d'ailleurs ?) mais l'auteure se penche aussi, grâce à son personnage de Starr, sur la difficulté de vivre dans un quartier difficile mais aussi de l'entraide et de la cohésion qui peut y exister. Angie Thomas nous détaillera également la difficulté pour son personnage d'assumer les deux environnements qu'elle côtoie (son quartier et sa vie de lycéenne avec un petit ami blanc) et la difficulté pour elle de se sentir entière et sincère tant elle doit jongler avec les codes de ses deux milieux. Ce choc des cultures est parfaitement bien traité, et est encore une fois rempli de vérité et sans clichés. le personnage de Starr est un personnage auquel on peut facilement s'identifier. Face au drame, elle n'ira pas tout de suite se rebeller et crier au scandale. Non, elle aura peur et mettra le temps de faire son deuil. Son évolution personnelle sera lente et c'est grâce à un entourage fort et un soutien inébranlable de leur part qu'elle saura se relever et partager sa vérité des événements.

The Hate U Give est un roman complet. Angie Thomas nous propose un roman fort porté par une plume travaillée. Elle ne prend pas les adolescents, la cible du roman, pour des idiots et ne prends pas de pincettes. Elle a raison car son message est d'autant plus fort et peut-être que certaines mentalités changeront. Un roman à faire lire dans les établissements scolaires !
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Challenge Plumes Féminines

C'est le roman d'une colère, celle des noirs américains traités (encore) comme des sous-hommes et parqués dans les ghettos. C'est aussi le roman de l'engagement : celui de Starr pour faire bouger les lignes de la justice, celui de son père ancien des gangs pour sortir les jeunes de ce piège (mais qui sont aussi ceux qui donnent aux jeunes de faire leurs preuves... entretenant un cercle vicieux et pervers) et celui de tous les groupes qui les ont précédés comme Martin Luther King, les Black Panthers... L'engagement des personnages s'inscrivent dans une filiation qu'il est difficile d'oublier tant elle nous est rappelée. Cette filiation nous rappelle également que les engagements ne sont pas sans risques et ici, Starr et sa famille sont obligés de prendre des dispositions radicales pour rester en vie.
Même si rétrospectivement, de petites choses me gênent dans le roman (mais rien de bien méchant), ce roman mérite toute notre attention. Et même si son sujet est les Noirs d'Amérique, tous les habitants des banlieues françaises pourraient s'y reconnaître, faire leur cette colère mais aussi cette volonté de l'engagement dans le désespoir. Parce que les gangs et la violence ne sont pas autre chose que 2 symptômes du désespoir qui habite les habitants du ghetto : celui d'y être, d'être réduit à un stéréotype (celui du méchant), celui de ne pas pouvoir en sortir et surtout celui de n'être que quantité négligeable face à la justice.
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Tu en as sûrement déjà entendu parler de nombreuses fois, c'est la sortie du mois d'avril qui je pense a fait le plus de buzz.
D'habitude les livres trop médiatisés j'attends un peu avant de les lire, mais ici ; aussitôt acheté aussitôt lu.
Mon cher lecteur, si jamais tu n'étais pas encore convaincu, ce livre il te faut le lire !
C'est une oeuvre forte, une fiction qui pourrait carrément être un fait réel, un livre qui est presque une étude sociologique du mouvement Black Lives Matter, il se traduit littéralement par : la vie des noirs compte, je te mets le lien Wikipedia ici.
Percutant, incisif, il dresse le portrait très réaliste de ce que vivent les Afro-Américains à l'heure d'aujourd'hui.
Ce livre dénonce tous les préjugés, des plus communs comme une blague aux plus durs.

Tu vas suivre Starr, 16 ans.
Ses parents ont voulu pour leurs enfants qu'ils aient une bonne éducation, qu'ils puissent se sortir de la cité ou du ghetto, elle va donc dans un lycée privé de « blancs ».
Elle ne se sent à sa place nulle part, ni chez elle ni à l'école.
Elle tient son langage avec ses amis du lycée et un autre dans le quartier.
Un jour, une de ses amies la supplie de l'accompagner pour une fois à une fête, elle a lieu chez Big D, pas loin de là où elles vivent.
À contrecoeur, Starr s'y rend, mais la soirée tourne très vite au désastre quand des gangs rivaux échangent des coups de feu.
Khalil, son meilleur ami, emmène Starr loin du danger.
Sur la route du retour, il se fait contrôler par un véhicule de police pour un phare cassé... ses derniers mots seront pour Starr, il se préoccupe de savoir si elle va bien.
Khalil est mort, assassiné de 3 balles dans le dos par un policier.
Starr est le seul témoin.

Justice doit être rendue, c'est cette intrigue qui court tout au long du roman, mais là où Angie Thomas frappe fort (et je comprends pourquoi ce roman a été finaliste du National Book Award et récompensé de nombreux autres prix) c'est qu'avec cette intrigue, cette injustice elle va te dépeindre le quotidien des Afro-Américains aux USA, elle va te démontrer que du côté de la police comme, du côté des Afro-Américains il y a des hommes bons comme le contraire.

Malheureusement ceux qui sont toujours stigmatisés encore aujourd'hui en 2018 ce sont les Afro-Américains.
Coupable de quoi ?
Juste d'avoir une couleur de peau différente ?
de vivre dans une cité défavorisée ? Parce que tu as moins de moyens, que tu fais partie d'une minorité ethnique ça fait de toi automatiquement un voyou ?
C'est à vomir, c'est écoeurant, c'est révoltant, et pourtant tu vois, c'est la réalité.

Angie Thomas dit ces mots très justes dans ses remerciements, des mots qui ont été droits dans mon coeur tout comme tous les protagonistes de ce livre,
« vos voix comptent, vos rêvent comptent, vos vies comptent. Soyez les roses qui poussent dans le béton »
La rose de ce livre, de ce petit bijou c'est Starr, c'est cette jeune fille, cette étoile qui brille au milieu des ténèbres.

Starr est un personnage inoubliable doté d'une psychologie fine, une jeune fille qui va voir sa vie changer radicalement et qui va se rendre compte de certaines choses.
Un cheminement qu'elle accomplit.
Un autre personnage qui m'a de nombreuses fois ému c'est son papa, Maverick.
À travers lui, l'autrice va te montrer que tu peux changer le cours de ta vie, que des erreurs tu peux en faire, l'important c'est de changer de direction à temps.
Un père et une mère qui veulent le meilleur pour leurs enfants' comme tous les parents tu vas me dire, mais eux, encore plus, ils sont décidés à mettre leurs enfants à l'abri du danger.
Le quotidien ce sont les sirènes, les coups de feu, c'est de ne pas oser laisser les enfants jouer dehors dans la rue.
Un personnage à part entière c'est ce quartier. Angie Thomas te montre la cohésion. La solidarité entre eux. Une famille dysfonctionnelle, mais une famille quand même.
Je pourrais te décrire chaque intervenant du récit, car tous, sans exception, sont puissants, chacun d'eux va t'apporter une réflexion, te faire te poser deux secondes et réfléchir à ce que tu vois aux journaux télévisés, aux actualités, des faits qui ne devraient plus exister, des préjugés qui ne devraient plus être entendus, c'est quasiment banalisé (je parle de la façon dont parlent les journalistes quand un fait comme celui-là a lieu) comme si c'était devenu normal, mais non qu'y a-t-il de normal à se faire assassiner pour rien ? Assassiner tout court ?

Angie Thomas signe un texte engagé, engageant, tout en ne tombant pas dans le piège de stigmatiser une couleur de peau. Au lieu du poing levé ou des pancartes brandies, c'est son stylo qu'elle utilise pour revendiquer pacifiquement.
Elle met en exergue toute la complexité du système américain, elle te montre la crainte des parents pour leurs enfants leur serinant sans cesse que quand ils voient un policier surtout de toujours rester poli, les mentalités changent, mais tellement doucement.
Voilà pourquoi de tels romans sont nécessaires, voilà pourquoi il faut lire THUG et en parler autour de toi.
L'autrice te met face à tous les préjugés qui puissent exister, à toute la difficulté que va éprouver Starr dans ce rôle de témoin, au-delà de sa propre peine qu'elle a du mal à surmonter.

Ce roman m'a mis en colère, terriblement, il te mettra, toi aussi en colère, comment rester insensible à un texte aussi fort, un roman coup de poing.
Un sujet qui est rare de découvrir, livré comme tel.
Comme je te le disais elle a su éviter tous les écueils, elle ne te construit pas un roman où tout est parfait, pas même dans la famille de Starr, elle te montre les gens tels qu'ils sont avec leur part d'ombre, leurs attentes, leurs espoirs souvent brisés. Elle aborde en plus de nombreux thèmes tels que le deuil, l'amitié, la vie après la prison, la violence de l'extérieur, mais aussi entre les 4 murs, les gangs, la pauvreté, la famille, etc.

J'ai adoré les nombreux clins d'oeil à Harry Potter et au Prince de Bel Air qui est une série de ma génération, une série que je regardais ado.
Tu as des passages douloureux, des passages forts en émotions, des moments lumineux et aussi beaucoup d'humour.
Tout est très juste, parfaitement dosé et à sa place. Les 488 pages du roman sont nécessaires, il n'est ni trop long ni trop court tu as le temps de comprendre toute la complexité des familles afro-américaines qui ont eux aussi des préjugés, tu as le temps de parfaitement visualiser les lieux, les scènes et de comprendre les personnages à la psychologie très bien développée. Tu vas forcément être amené à t'interroger en suivant Starr et sa famille, comme je te le dis souvent, c'est important que de tels livres existent, pour ne jamais oublier, faire avancer les mentalités.

Elle aborde cette justice à deux niveaux suivant ta couleur de peau, le racisme institutionnel, les bévues policières souvent, pour la plupart du temps, classées en homicide involontaire et reste impunie.
C'est aussi dénoncer la facilité de se procurer une arme aux USA, les inégalités sociales très fortes, l'écart entre les « riches » et les pauvres, la médecine a deux vitesses, c'est toute la société Américaine dans sa globalité qu'elle te dépeint.

Tu vas te glisser dans la peau des Afro-Américains et voir ce qu'ils pensent des blancs. Comment ils nous perçoivent. Et comment toi les perçois-tu dis moi ?Te rends-tu compte de leur quotidien et des difficultés auxquelles ils doivent faire face ? Cela vaut pour toutes les minorités. Poses toi et réfléchis-y ;)

Ce n'est pas un coup de coeur, il m'a manqué cette petite étincelle qui fait que, mais un roman que je te conseille absolument, que tu sois jeune ou pas.

La dernière page du roman m'a fait dresser les poils des bras. Je pense que c'est la page la plus forte du livre. Les mots te frappent en plein coeur et te mettent une gifle.


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Plongée au coeur d'un Ghetto noir américain où vit Starr 16, noire, témoin de la mort de son ami Khalil, tué de 3 balles dans le dos par un policier.

C'est l'histoire d'une famille qui se bat pour que son quartier soit plus sûr que ses enfants aient d'autres choix que les gangs , la violence ou la drogue.

C'est l'histoire de Starr et de sa vie entre son quartier où les coups de feux retentissent tous les jours, et son lycée de "blancs",ou elle peut étudier au calme.

J'ai été un peu "larguée" par les premiers chapitre où l'argot prédomine (dans mon village, ce n'est pas ce qu'on emploie le plus souvent); et puis, et je me suis prise d'affection pour cette jeune fille, son combat, sa famille. J;ai beaucoup appris sur ce que c'est que de vivre dans un ghetto, de l'ambiance, des rivalités, des amitiés.
Bref j'ai beaucoup aimé.


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