Récit très poignant sur les ravages de l'inceste. L'autrice se livre sans concession, sans pudeur, sans filtre… Un exutoire face à la douleur, la rage, la peine, l'incompréhension, la révolte, l'horreur… Elle nous témoigne des années qu'elle a mis à enfouir profondément ce traumatisme, mais oh combien encore présent. Il n'a suffi que d'une phrase de la part d'une enfant pour que tout remonte et qu'elle ait envie de crier au reste du monde le pire qu'un père peut faire à sa fille. Elle nous raconte le creux au ventre qu'à laisser son père en « se couchant sur elle ». Elle nous raconte le refus de se nourrir pour disparaître. Elle nous raconte la peur de l'enfant qui aurait pu grandir dans son ventre. Elle nous raconte les moments salis, les souvenirs noirs… Mais elle nous raconte également sa reconstruction, la résilience, sa reprise en main… Un récit percutant. Et la force des mots employés marquent…
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Un livre marquant ! Une fille, une petite fille même est la victime du crime parfait, de l'inceste. Son papa la viole et elle s'enterre dans le silence, incapable de parler car la bouche de son père sur la sienne, ça l'a traumatisé. L'auteure a choisi un pseudonyme mais surtout elle écrit à la troisième personne pour toujours se détacher de la petite Marie qu'elle était, celle qui a subi.
Le livre n'est pas très bien écrit mais le témoignage est révoltant, poignant, et troublant. Comment un père peut-il faire ça à la chair de sa chair ? le livre ne le dira pas mais le témoignage peut aider à surmonter, à se sentir moins seule face au pire des crimes.
Il faut beaucoup de courage pour parler, ou écrire, pour ça il faut déjà accepter ce qu'il s'est passé, accepter son corps brûlé par l'intrusion d'un… non pas d'un étranger, d'une personne en qui on a confiance, qui est censé nous protéger et qui au lieu de ça en profite pour briser, déchirer l'âme d'une enfant.
Ame sensible s'abstenir.
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Une vraie thérapie que ce livre pour l'auteure. En effet, j'ai la sensation que ces écrits lui ont permis d'hurler sa colère, son incompréhension d'avoir du vivre et accepter cela alors qu'elle avait auparavant de merveilleux souvenirs avec son père. Quelle hargne elle a mis à pouvoir enfin exprimer l'horreur vécue à cause de ce traumatisme. Elle ne sait plus qui elle est, ce qu'elle veut, ce drame lui a enlevé tout espoir et envie. Jusqu'à ce livre qui lui permet enfin de reprendre la main sur sa vie, sur son parcours.
J'ai été extrêmement déstabilisée par la force des mots qu'elle y emploie, à quel point cela lui a permis d'exprimer sa rage et sa tristesse. Un témoignage poignant.
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La peur qui vous saisit au ventre, qui court sur la peau, qui vous vide le visage de sang. La peur au qutodien, pour des riens, sans raison, la peur qui vous habite toute. Elle vivait la peur dans le corps de sa mère, elle recevait les décharges d'adrénaline de sa mère dans son corps depetite fille. Elle sentait tout du corps de sa mère, elle entendait la souffrance si fort qu'elle vomissait l'angoisse jaune de la bile. Et sa mère disait qu'elle était fragile, si fragile, sa petite fille en porcelaine qui risquait de se briser, et elle nettoyait le linge tâché. Elle la rendait propre, neuve, pour la;polluer à nouveau de son angoisse jusqu'à la prochaine "crise de foie".
La souffrance nous dépouille de nos convictions
erronées pour laisser émerger la vérité
Elle se souvient d'un conte: celui de la menteuse qu'une magicienne essayait de guérir en lui mettant autour du cou un magnifique collier de pierres précieuses qui se transformaient en cailloux chaque fois qu'elle mentait. Toutes ces histoires n'avaient pour seul but que de dresser les enfants aux vertus exigées par les dix commandements.
"Le deuil est la douleur de savoir que les choses se sont passées comme elles se sont passées et que rien ne peut modifier le passé."
Ecrire ce livre m'a délivrée de la peur. J'ai osé sortir de moi la rage, la colère que je tenais enfermées depuis si longtemps.
Consacrée au soutien des victimes, cette table ronde permet de discuter d’outils concrets pour aider et recueillir la parole des victimes d’inceste.
Elle fait suite à la diffusion des six épisodes de notre podcast “Ou peut-être une nuit” qui interroge les mécanismes de construction du silence autour de l’inceste et des violences intra-familiales. Sont présentes Isabelle Aubry, fondatrice de l'Association internationale des victimes de l'inceste, Muriel Salmona, psychiatre et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie, et Eva Thomas, première femme à avoir parlé publiquement de l'inceste qu'elle avait subi, défenseuse des droits des femmes et des enfants.
Toutes les ressources sont à retrouver sur le site de Louie Media.
https://louiemedia.com/injustices-2/o...
La série “Ou peut-être une nuit” a bénéficié du soutien de la Fondation Kering. La Fondation lutte depuis 2008 contre les violences faites aux femmes. Elle a permis la création l’année dernière d’une nouvelle unité pour les victimes d’inceste à La Maison des Femmes de Saint-Denis.
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