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3,42

sur 606 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« C'est naïf mais irrésistible ; une fois qu'on a goûté au pouvoir, on a du mal à s'en déprendre. »

En 1721, Philippe d'Orléans, le Régent, a une idée diabolique en prenant son bain : en attendant que Louis XV atteigne la maturité légale pour régner, il propose à Philippe V d'Espagne un mariage entre le jeune garçon, âgé de onze ans, et l'Infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans ! Ces deux-là ne seront pas prêts d'avoir un descendant et qui sait, le sort s'acharne parfois sur les jeunes hommes... Pour cimenter sa proposition il propose en échange de donner Louise-Elisabeth, sa fille, comme épouse au futur roi d'Espagne, le jeune Luis, Prince des Asturies. L'échange des princesses se fera sur un îlot de la Bidassoa.

Le calvaire des deux jeunes filles, coupées du jour au lendemain de leurs repères est terrible. Enfermées dans des prisons dorées, elles survivent comme elles le peuvent. Anna Maria Victoria vit dans la ferveur d'un amour sans retour pour Louis XV dans un mélange bouleversant de candeur et de grande maturité tandis que Louise-Elisabeth se rebelle mais sombre petit à petit vers la folie. Sacrifiées au nom de la raison d'état, elles feront le chemin inverse quelques années plus tard, pour les même raisons.

Ce double drame intime révèle un épisode peu connu de l'histoire de France, intéressant, mais pas au point de me passionner. Il est certes distrayant et instructif de découvrir les coulisses de la vie à la cour, l'affairisme des courtisans, les règles d'hygiène douteuses, les saignées, l'obsession de la chasse des deux Louis mais l'histoire finit par lasser, faute d'humour peut-être et les citations répétées d'extraits de gazettes et de courriers alourdit le roman, c'est dommage.
Pourtant le texte ne manque pas de mordant et l'écriture de Chantal Thomas est fluide et se lit avec plaisir.
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Je connaissais cette histoire d'échange de princesses donc pas trop de surprises à ce niveau là.
Les personnages sont travaillés et du coup, attachants. J'ai vite ressenti de l'empathie pour eux, surtout pour la petite Anna Maria Victoria. Elle m'a envoutée, comme tous ceux de son époque d'ailleurs.
Par contre, le fait que le livre soit écrit au présent m'a dérangée. Je ne saurais dire pourquoi, peut-être tout simplement parce que cela se passe dans une époque révolue et que l'emploi du passé s'imposait.
Contente de l'avoir lu, j'ai passé un bon moment.
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L'échange des princesses est une promesse non réalisée… à double titre.

Du point de vue historique, d'abord. En 1721, l'idée brillante germée dans l'esprit du Régent d'unions croisées entre la France et l'Espagne, pour enterrer la guerre de succession et, au passage, mettre sa fille sur le trône d'Espagne, n'a pas fonctionné comme prévu. Anna Maria Victoria, 4 ans à peine, fille de Philippe V d'Espagne, gagne Paris pour épouser Louis XV, tandis qu'Anne Elisabeth de Montpensier, 12 ans, est livrée à Madrid pour épouser l'infant don Luis, prince des Asturies. « Oui, une idée brillante — et d'une symétrie sans défaut. » Sauf que le peu de goût de Louis XV et de la princesse de Montpensier pour leurs conjoints respectifs ne facilite pas l'affaire. La mort du Régent fera le reste…

Quant au roman, le début aussi était brillant ; enfin du style et de l'élan ! me suis-je dit. Point de phrases plates, Chantal Thomas épice son récit d'horreur (l'autodafé), d'un brin de fantastique (les poupées de l'infante) et de sexe (l'initiation du jeune Louis XV). Elle a un véritable talent pour décrire la cruauté dissimulée derrière un semblant de respectabilité, « la barbarie à sourires polis » déplorée par Mme de Ventadour. Mais moins de cent pages après, ma lecture s'enlisait dans les innombrables extraits de lettres et de "gazette" d'époque. Avait-elle besoin de citer chaque source dans le texte pour prouver son indéniable travail de recherche, poussant l'exactitude jusqu'à reproduire les fautes d'orthographe des missives originales ? Si la partie romancée est vivante, la citation des archives est pesante. L'auteur aurait gagné à "digérer" ses sources pour ne pas rompre le fil du récit, comme l'a fait, par exemple, Françoise Chandernagor dans "L'allée du roi".

Mais le véritable problème avec cette histoire, c'est que ses deux héroïnes ont justement été oubliées par L Histoire. Même si l'auteur met en avant leur destin dans ce qu'il a de plus intime, voire poignant, leur charisme est limité. Anna Maria Victoria n'est PAS Marie-Antoinette… Certes, la petite infante est charmante et étonnamment en avance pour son âge, mais il est difficile de bâtir tout un roman sur une fillette de 4 ans. de l'autre côté, la princesse de Montpensier est tellement exécrable (ses caprices et sa mauvaise humeur virent en véritable folie) que l'attachement ou l'identification est impossible. Et naturellement, ceux qui ne devraient être ici que des personnages secondaires éclipsent les deux princesses grâce à leur notoriété, comme le jeune roi Louis XV. L'ombre de Louis XIV, mort quelques années auparavant, plane sur tous les protagonistes. D'ailleurs, l'auteur ne le porte pas dans son coeur, lui et la Maintenon. Sa sympathie va à Monsieur et à sa famille: le Régent, son fils, et sa veuve la princesse Palatine dont elle se plait à décrire les entrevues avec la petite infante-reine.

Mon premier contact avec l'oeuvre de Chantal Thomas n'a donc pas produit d'étincelles. Fonder son roman sur un passage oublié de l'histoire de France était un risque, et si j'ai appris des choses, je n'ai pas été emportée par ce récit assez inégal. Ne dit-on pas que si certains légumes sont oubliés, c'est justement qu'ils le méritent ?
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Me voilà bien désolée, à l'instant de commencer cette critique. je vois en effet que ce livre d'Histoire romancée semble avoir conquis la plupart de ces lecteurs... alors que je suis restée de glace, espérant la fin avec impatience.
Pourtant, je partais avec un très bon a priori, puisque j'avais moi-même offert ce livre à une proche, séduite par le sujet, ces deux petites filles échangées, arrachées à leur famille/patrie, au nom de la toute-puissante (dé)Raison politique. Mais... je n'ai pas aimé. le style m'a gênée, avec des termes grossiers tombés soudain au tournant d'une phrase, sans nécessité aucune, pour moi. Et puis, cette façon de faire parler et vivre les poupées de la petite Infante, dans un roman qui se veut historique, cela ne m'a pas touchée. Enfin, la manière dont Chantal Thomas s'est appropriée les pensées, ressentis de ces petites filles m'a paru trop intrusive. Je l'ai vécu comme une affirmation historique, là où l'auteur ne faisait qu'interpréter L Histoire à sa façon.
Au vu des nombreuses critiques élogieuses, je suppose que je me suis juste trompée d'objectif, et que j'ai mal saisi l'intention de l'auteure...
Quoi qu'il en soit, même si cette lecture m'a permis de découvrir un pan de l'Histoire de France qui m'était inconnu (ce pour quoi je ne regrette tout de même pas de l'avoir lu!) sur le plan du "plaisir à la lecture", je ne me suis pas retrouvée dans ce livre.
mais cela n'engage que moi ! :)
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Bien que passionnée d'histoire j'aborde toujours les romans historiques avec beaucoup de circonspection. Ou bien les libertés prises avec l'histoire m'horripilent ou bien le ton trop doctoral et le style trop plat me découragent. C'est un challenge impitoyable que celui d'écrire de bons et beaux romans historiques. Chantal Thomas m'avait séduite avec Les adieux à la reine, récit apocalyptique d'un Versailles dans sa chute, d'une monarchie absolue dans ses derniers retranchements, d'une reine Marie Antoinette, l'Autrichienne tant haïe, assistant impuissante à l'effondrement de son monde. J'avais été emballée par ce récit, d'une parfaite exactitude historique et d'un souffle romanesque indéniable. Mais avec L'échange des princesses, il me faut reconnaître un engouement moins prononcé et même confesser une difficulté à finir ce roman. Pourtant le sujet avait de quoi me plaire, car dévoilant un pan méconnu de l'histoire du jeune Louis XV : son mariage arrangé par son oncle le régent Philippe d'Orléans, avec la très jeune Marie Victoire (4 ans), infante du roi d'Espagne. A cet arrangement qui devait marquer l'apogée de la Régence sur le plan diplomatique, s'ajoutait celui livrant en épousailles la fille du régent au futur roi d'Espagne, à peine âgés de 12 et 14 ans. Quatre destins de jeunes gens échangés et sacrifiés sur l'autel des alliances et tractations de pouvoir, quatre jeunes personnes balayées par le vent de l'histoire. L'échange des princesses retrace avec minutie, agrémenté de moult anecdotes (issues des correspondances, témoignages, mémoires, pour cela Chantal Thomas a effectué un énorme travail de recherche), cet échange et s'axe principalement sur le ressenti des jeunes demoiselles. En cela nous apprenons que leur acceptation de la chose ne s'est pas vraiment déroulée de la même façon : d'un côté la jeune Marie Victoire, fascinée par Louis XV et fortement amourachée, fera tout pour lui plaire en dépit du désintérêt profond de ce dernier. Au contraire Louise Elizabeth d'Orléans, acceptant très mal ce mariage, n'aura de cesse de décourager, de rejeter et choquer son mari et la cour d'Espagne. Ces portraits sont touchants, notamment celui de la petite Marie Victoire que j'ai trouvé attachante, petite fille perdue parmi les adultes et les Grands de France, jeune personne fragile et joyeuse qui prenait très à coeur son destin de future Reine de France.
Pour autant et malgré l'intérêt historique du roman, il manquait ce souffle romanesque, cet entrain et ce dynamisme qui font passer un agréable moment. Jamais le roman n'a décollé. La magie n'a pas opéré cette fois…

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Beau sujet pour Chantal Thomas que celui de la condition des filles de familles royales durant la régence, au début du 18ème siècle. Elles ont beau être riches, les princesses sont de la viande à marier, c'est ce que l'académicienne démontre dans "L'échange des princesses" paru en 2013.
Si le thème du roman est émouvant, il n'a pourtant pas vraiment réussi à me bouleverser.

Cette tranche d'histoire arrive après des années de guerre entre la France et l'Espagne. En 1721, l'échange de princesses entre les deux royaumes est envisagé pour permettre de consolider la paix.
Côté France, Mademoiselle de Montpensier, adolescente et fille de Philippe d'Orléans régent de France, va être envoyée en Espagne pour être mariée à l'héritier du trône.
Côté Espagne, Anna Maria Victoria la petite princesse de quatre ans va faire le chemin inverse pour devenir reine de France en épousant le très jeune Louis XV.
Ce chassé-croisé ressemble un sacrifice sur l'hôtel des jeux de pouvoirs.
À l'époque, une jeune fille normale était une jeune fille docile. Les princesses s'opposent en cela, l'une acceptant le rôle à jouer et l'autre pas. Au final, elles vont subir le même sort.

Je trouve que la chronologie et l'alternance des lieux à quelque chose d'un peu conventionnel dans la narration. le ton est sec. Plutôt qu'un roman cela ressemble parfois à un documentaire alors que l'idée centrale de mettre en parallèle les deux princesses comme témoignage de la situation des femmes de haut rang avant la Révolution est très intéressante. Et puis surtout je déconseille la version audio qui n'est pas bonne du tout et qui gâche peut être le texte que j'ai dû reprendre en version papier.
Je reste donc sur un avis mitigé même si Chantal Thomas sait dénoncer le cynisme des arrangements politiques des derniers temps de la royauté.


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Pas forcément grand fana des romans historiques, j'avoue que cet échange des princesses par une spécialiste du genre- Chantal Thomas mais pas la styliste la romancière des adieux à la reine- m'a plutot séduit.. il faut dire que cete destinée de deux filles victimes des enjeux de pouvoir dans le 18ème sicèle entre l'infante d'Espagne et le régent de France est assez édifiant... a travers les destins croisées de ces deux jeunes filles de la haute promises à de grands rois et qui vont devoir s'exiler l'auteur entremele avec habileté réalité historique et tissu romanesque et cette reflexion sur les mariages forcés conserve trois siècle après une vraie force et une belle modernité...plutot une agréable lecture malgré quelques facilités dans l'écriture!!
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Ouvrage court et très instructif. L'échange des princesses, tant par son sujet que par sa narration, n'est pas sans me faire penser à La Reine Oubliée de Françoise Chandernagor. Merci à Chabe37 de me l'avoir pioché dans le cadre de pioche dans ma PAL septembre 2019.

Ici le sujet est simple : Philippe d'Orléans, Régent de Louis XV, prévoit un coup diplomatique d'envergure : marier sa fille, Louis Elisabeth, Mle de Montpensier et Princesse de France, à Don Luis, héritier du trône d'Espagne, tous deux adolescents. En contrepartie, le très jeune roi de France, Louis XV, par encore majeur, se voit promis contre son gré à l'infante d'Espagne, Anna Maria Victoria, tout juste âgée de 4 ans. Véritables marionnettes dans ces cours d'Europe, le destin de ces enfants nous est rapportés par Chantal Thomas.
A l'aide de beaucoup de correspondances, l'auteure apporte un éclairage historique très appréciable, d'autant que je suis complètement inculte sur le règne de Louis XV qui a pourtant régné 60 ans...
On ne peut s'empêcher de compatir pour ces enfants, dévorés par les intrigues politiques et diplomatiques du moment. Une princesse revancharde et irrévérencieuse amenée à la folie, un roi influençable entouré de mauvais conseillers, un autre roi faible et en quête de reconnaissance féminine et surtout ce petit bout de chou, appréciable entre tous, douée d'une certaine maturité et pourtant si naïve, comme l'est toute enfant de 4 ans et qui n'est pas sans faire fondre notre coeur.

L'histoire avait du potentiel, des émotions sont présentes. En revanche, je tique un peu sur la narration qui rend un peu hermétique, sauf sur la fin, à toute empathie du lectorat. On a l'impression d'être un observateur qui voit ces marionnettes-enfants de haut, plutôt que d'entrer réellement avec eux dans les cours de France et d'Espagne. Ca m'a longtemps bloquée dans ma lecture et je trouve ça dommage.

Il n'en reste pas moins que c'est une lecture instructive que je ne regrette pas d'avoir lue.

Pioche dans ma PAL septembre 2019 ( Chabe37)
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Un beau roman historique, très romancé d'ailleurs, une belle écriture simple, fluide... Lu avec plaisir.

Mais avouons-le, l'absurdité des faits de l'époque est à son comble dans cette histoire : marier le roi de France qui n'a que douze ans avec une infante espagnole de...quatre ans! Bon, ça a permis aux deux pays de signer un pacte de paix et à l'époque, tout était bon pour parvenir à ses fins... Pauvres enfants!

J'ai bien aimé cette lecture, le livre est en ligne pour le prix Goncourt mais d'autres ont ma préférence.

Ce n'est là bien sûr que mon avis...

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Surprenants en effet le destin de ces deux petites filles plongées sans qu'elles le veuillent dans un univers d'adultes, de pouvoir, de chasses, de guerres... Mariées pour l'intérêt d'un pays alors qu'elles jouent encore à la poupée, à cache cache...à des hommes enfants qui n'ont que faire de ces gamines! le roman est bien écrit, la narration passe de Paris à Madrid d'un chapitre à l'autre. Une page d'histoire encore, bien traitée!
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