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EAN : 9782709668743
200 pages
J.-C. Lattès (06/10/2021)
3.77/5   79 notes
Résumé :
« Je regrette d’être devenue mère Si c’était à refaire, je m’abstiendrais. »

Le regret maternel est le tabou ultime dans une société où la maternité est glorifiée et le plus souvent associée à un panel d’émotions positives.
Pour la première fois, dix femmes racontent à travers des témoignages d’une intensité et d’une sincérité rares les différentes facettes de ce sentiment méconnu et troublant.

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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Stéphanie Thomas, avec Mal de mères, donne la paroles à dix femmes qui évoquent avec beaucoup de peine et de pudeur leur regret d'être mère.

L'auteure revient sur la pression sociale exercée sur les femmes et sur l'« amour maternel », cet attachement sensé être inné dès lors où la mère fait la rencontre de son bébé. Mais malheureusement, le lien ne se fait pas toujours immédiatement et peut mettre du temps à se tisser.

Toutes les femmes qui témoignent ont eu un rapport souvent difficile à leur mère pendant la petite enfance ou l'enfance et toutes souffrent d'être mère, dans le sens où si c'était à refaire, elles ne le referaient pas. Elles ne se retrouvent pas dans cette fonction de maman, même celles qui ont eu une grossesse désirée.

Elles vivent dans la culpabilité, la honte et la peur de ne pas être une « bonne mère » et de recevoir l'opprobre. Mais le seul fait qu'elles prennent en compte leur regret maternel montre bien qu'elles s'intéressent à leur enfant et à leur rôle de mère, finalement.

Cet essai est avant tout une sélection de témoignages pertinents sur un thème encore très tabou. L'auteure s'appuie sur l'ouvrage de Orna Donath, le regret d'être mère, publié chez Odile Jacob en 2019. Je pense que je vais poursuivre l'exploration de ce sujet passionnant en lisant cet ouvrage qui offre une approche sociologique.

Une lecture nécessaire et touchante qui n'apporte pas vraiment d'analyse, mais l'auteure l'explique dès l'avant-propos en précisant qu'elle n'est ni sociologue, ni spécialiste.

Ce livre a le grand avantage de libérer la parole, d'humaniser ce mal-être et de sortir ces mères de l'ombre et de la honte.





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Sujet encore méconnu, le regret de la maternité déclenche toujours l'incompréhension et des réactions vives, émotionnelles et indignées. Dans « Mal de mères », la productrice et réalisatrice Stéphanie Thomas redonne à ses mères regrettantes un visage humain.

Difficile de se détacher complètement de ces témoignages et de ne pas émettre un jugement. Nous sommes contionné•e•s dès l'enfance à voir la maternité comme naturelle et à devoir se battre pour sortir des sentiers battus si on le souhaite. Mais ces témoignages, aussi choquants peuvent-ils nous paraître, sont nécessaires pour que nous puissions tous•tes faire le choix conscient de devenir parent ou pas, en se détachant de la pression sociétale et de nos éventuels traumas familiaux.

L'autrice offre une réflexion particulièrement intéressante : si ces femmes étaient des « mauvaises mères », elles ne s'intéresseraient pas à leur regret maternel. La reconnaissance de ce sentiment est le fruit d'une introspection souvent douloureuse. Et se fait souvent dans le silence le plus total, même si la parole se libère, notamment sur le compte @le_regret_maternel.

Un livre indispensable et libérateur, pour les mères comme pour les personnes qui ne veulent pas d'enfant. J'ai reconnu dans le regret de ces mères certaines de mes peurs actuelles dès lors que je m'interroge sur mon désir d'enfant si fugace et fragile.
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Avez vous déjà regretté d'être mère? Êtes vous heureuse de ne pas avoir eu d'enfants? voici le pire tabou pour une femme car maternité et regret sont paradoxaux voir contre nature . Qui irait avouer publiquement avoir regretté d'être mère dans cette société ou on idéalise ce rôle . C'est ce que la sociologue Orna Donath a étudiée et l'auteur de cet essai ayant interrogée 10 femmes qui éprouvent des regrets , ont tentées de nous expliquer. J'ai adoré ce livre qui nous montre enfin que regret ne veut pas dire fuir nos responsabilités, ne pas aimer notre progéniture ou la maltraiter. Non! regretter ,c'est regretter la liberté perdue , notre carrière que nous avons du mettre en veilleuse et tous les sacrifices que vous découvrirez qu'une femme doit faire pour que la race ne s'éteigne pas. J'ai compris pourquoi maintenant je ne suis pas pressée de devenir grand mère moi qui vient tout juste de renouer avec cette liberté. Je donne 9/10
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Le "mal de mères" ou plus clairement le regret d'avoir enfanté n'est pas pour moi quelque chose d'étrange. Bien que n'étant pas directement concernée j'ai voulu mieux comprendre ces maman aimantes qui m'ont avoué que si c'était à refaire elles préféreraient ne pas avoir d'enfant.
Le livre de Stéphanie Thomas est certes intéressant, mais il n'a pas abordé la raison qui fait que certaines de mes amies regrettent d'être mères et n'encouragent jamais la maternité.
Les 10 témoignages cités concernent plus ou moins une même catégorie de personnes : leur regret porte principalement sur leurs difficultés personnelles à remplir leur rôle de mère. Elles se préféraient libres, sans enfant, elles n'ont pas cet "instinct" maternel.
Mes proches regrettent d'avoir enfanté pour des raisons bien différentes. L'une d'elles, par exemple (parente de mon mari), s'évertue, avec son mari, à aider leur fils alcoolique de près de 40 ans. Il habite avec eux, ne travaille pas, insulte beaucoup. Elle l'aime de tout son coeur, elle n'a pas eu de difficulté à accueillir son bébé, mais il l'a tellement fait pleurer dès l'adolescence qu'elle regrette amèrement d'avoir eu un enfant. Elle estime que ni son fils n'est heureux, ni elle.
Pareillement des femmes regrettent d'être maman par rapport au triste monde dans lequel elles ont amené une nouvelle vie. Elles comprennent que leur désir de protéger leur progéniture ne pourra pas être comblé.
Stéphanie Thomas n'aborde pas du tout ce genre de situation.
C'est malgré tout un livre intéressant, le sujet y est traité avec délicatesse. Sans doute que bien des femmes se sentiront enfin comprises.
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Stéphanie Thomas est journaliste de formation et de profession. Intriguée par le peu d'écho rencontré en France par la publication tardive de la traduction du livre de la sociologue israélienne Orna Dornath sur le regret d'être mère, elle se lance dans une enquête personnelle sur le sujet, avec en mémoire le souvenir de sa grand mère.

Sans prétention scientifique ni exhaustive, l'autrice donne la parole aux femmes qu'elle a rencontrées, dans son entourage ou suite à son appel à témoignages. Ces visages connus ou inconnus, croisés par hasard ou derrière un écran de smartphone, se conjuguent au récit des évolutions de parcours des vieilles amies et de la vie de la fameuse mémé Yvonne.

La lecture de l'ouvrage rend sensible la grande bienveillance dans l'écoute et la sincérité de l'autrice dans ses réflexions sur le sujet. La réflexion plus globale sur la maternité, émaillée de considerations sociologiques, est intéressante, puisqu'au final il s'agit bien de questionner la disjonction entre le rôle maternel imposé plus ou moins brutalement par la société, le modèle maternel qu'on eu ces femmes (la plupart du temps dysfonctionnel voir très nocif), et leur destin personnel.

Le livre a ses limites car il ne présente que quelques témoignages qui, dans leur variété, ne représentent qu'une facette du problème. Mais la préoccupation de l'autrice est avant tout de donner un coup de projecteur sur le sujet et de libérer la parole : en cela elle a réussi son pari.
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critiques presse (1)
Lexpress
29 novembre 2021
Un livre poignant et dérangeant qui explore un tabou encore tenace.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Plus près de nous, en Occident et depuis deux cents ans, il est un instrument de choix pour éveiller les petites filles à « l’instinct maternel ». Au début du XIXe, les poupées avaient l’apparence de jeunes femmes élégantes comme pour donner aux fillettes l’envie de grandir et de séduire. Puis en 1850, les fabricants de jouets créent des poupons asexués. Le succès est immédiat, la petite fille joue à la maman.
De la poupée de chiffon pour se faire les dents à la Barbie, le jouet est le seul à suivre la croissance de l’enfant et à se transformer avec lui. La poupée valorise les jeux de rôles et reste toujours liée à l’apprentissage des conduites féminines stéréotypées, couture, ménage, cuisine. L’enfant joue le rôle de la mère ou de toute autre personne qui s’occupe de l’enfant (nourrice, maîtresse, médecin, infirmière).
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Quant à l’instinct maternel, contrairement à son appellation qui impliquerait que toute mère en serait dotée, il ne fait plus aucun doute que c’est un sentiment qui se construit au jour le jour. Il n’est certainement pas inscrit dans les gènes. Il est au contraire le fruit (ou pas) de l’histoire de chaque femme.
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Rares sont les femmes ou les couples qui au moment de prendre la décision de faire un enfant se livrent avec lucidité au calcul des plaisirs et des peines, des bénéfices et des sacrifices. La maternité est toujours baignée d’un halo de bonheur qui cache la réalité.
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Là où Orna Dornath s'est intéressée dans son étude au regret comme fait social, c'est-à-dire le résultat d'une injonction exercée par la société, j'ai de mon côté cherché à "humaniser" le sujet en m'intéressant à l'histoire de ces femmes, avec l'intuition que les deux sont intimement liés.
Quels sont leurs parcours? Leurs expériences familiales? Comment ont-elles grandi? Rêvaient-elles d'enfants quand elles étaient plus jeunes? Où se tapit le regret dont elles parlent? Comment vivent-elles au quotidien avec ce sentiment indicible?
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Le regret naît d'une pression sociale qui voudrait que chaque femme ait vocation à devenir mère, bonne si possible, et l'expérience de chacune d'entre elles conditionne son rapport à la maternité.
La sociologue Orna Dornath a mis en lumière le regret grâce à son étude, d'autres suivront et creuseront son sillon, des disciplines comme la psychologie ou la philosophie pourraient également venir l'éclairer.
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