Stéphanie Thomas, avec Mal de mères, donne la paroles à dix femmes qui évoquent avec beaucoup de peine et de pudeur leur regret d'être mère.
L'auteure revient sur la pression sociale exercée sur les femmes et sur l'« amour maternel », cet attachement sensé être inné dès lors où la mère fait la rencontre de son bébé. Mais malheureusement, le lien ne se fait pas toujours immédiatement et peut mettre du temps à se tisser.
Toutes les femmes qui témoignent ont eu un rapport souvent difficile à leur mère pendant la petite enfance ou l'enfance et toutes souffrent d'être mère, dans le sens où si c'était à refaire, elles ne le referaient pas. Elles ne se retrouvent pas dans cette fonction de maman, même celles qui ont eu une grossesse désirée.
Elles vivent dans la culpabilité, la honte et la peur de ne pas être une « bonne mère » et de recevoir l'opprobre. Mais le seul fait qu'elles prennent en compte leur regret maternel montre bien qu'elles s'intéressent à leur enfant et à leur rôle de mère, finalement.
Cet essai est avant tout une sélection de témoignages pertinents sur un thème encore très tabou. L'auteure s'appuie sur l'ouvrage de
Orna Donath,
le regret d'être mère, publié chez
Odile Jacob en 2019. Je pense que je vais poursuivre l'exploration de ce sujet passionnant en lisant cet ouvrage qui offre une approche sociologique.
Une lecture nécessaire et touchante qui n'apporte pas vraiment d'analyse, mais l'auteure l'explique dès l'avant-propos en précisant qu'elle n'est ni sociologue, ni spécialiste.
Ce livre a le grand avantage de libérer la parole, d'humaniser ce mal-être et de sortir ces mères de l'ombre et de la honte.