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EAN : 9782757807910
240 pages
Points (28/03/2013)
3.75/5   51 notes
Résumé :
Grosses galoches aux pieds, casquette écarlate vissée sur la tête pour dissimuler un oeil poché, Dylan Thomas déambule dans les rues de Swansea. Il n'a pas encore quinze ans et déclame des vers. La vie n'est alors que promenades et jeux dans les profondeurs touffues des ravines... Plus tard viendront l'alcool et la déchéance. Chef-d'oeuvre de l'autobiographie lyrique, ce recueil mêle souvenirs d'enfance et récits de vie des habitants du Pays de Galles.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans ce recueil de nouvelles, l'auteur gallois emblématique écrit sur le pays de Galles, quoi de plus naturel ? Voici quelques lignes dans un style télégraphique, bribes d'une lecture ancienne, « fichée » (c'était avant que je ne m'inscrive sur babelio) comme toujours, sous forme de mots-clés :

*ALCOOL : Dylan Thomas était assez porté sur la chose, son grand-père aussi semble-t-il, comme d'autres personnages d'ailleurs.

* PETITES GENS : ces Gaulois pauvres, miséreux, toujours perdants pour lesquels le coeur de Thomas bat. Lui-même un perdant magnifique.

* RÉVOLTE : celle contre une certaine forme d'establishment, une société oppressante et normative.

* BAS-FONDS : ceux qui échappent, sont « parallèles » à la société, comme le sont plus ou moins les lois de l'enfance.

*PARODIE : celle de James Joyce, bien entendu, sans doute trop religieux à son goût. Des accents shakespeariens, mais on ne peut pas parodier Shakespeare.

*SUICIDE : Mrs. Bevan et Harry, deux suicidaires bien différents. L'art détourne du suicide.

* CHIEN : l'artiste comme un chien battu au milieu d'autres chiens battus. Des consolations, heureusement : on ne se prend pas trop au sérieux.
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Certains poètes traversent leur siècle comme des météores et meurent trop jeunes. Natif du pays de Galles, Dylan Thomas est l'un d'eux mais il a su laisser sa trace, malgré sa disparition à 39 ans, en 1953, après une vie agitée.


Extrêmement précoce et sensible à la musique des mots dès son plus jeune âge, il avait déjà écrit des dizaines de poèmes à l'adolescence et c'est en 1940, à 26 ans, qu'il publia ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, intitulés, dans un clin d'oeil à Joyce, "Portrait of the artist as a young dog".

Comme un jeune chien, il est joueur, en quête de bêtises, débordant de vie, mais aussi émotif, sensible, la truffe au vent et l'oreille aux aguets. Qu'il évoque des atmosphères familiales marquées par des oncles ou grands-pères portés sur la boisson, mi effrayants, mi fascinants, la demeure bohème pleine d'animation et de surprises de son copain Dan, où les deux complices du jour essaient de réactiver - par jeu - les pulsions suicidaires de l'épouse déséquilibrée d'un vieux barbon, ou encore les rivalités entre garçons adolescents dont les plus délurés martyrisent les timides et séduisent les filles, tout est dit entre les lignes par allusions, raccourcis, clins d'oeil ou traits d'humour. Ces récits impressionnistes trouvent leur vraie portée dans la chute des nouvelles, entre le rire, le désarroi, la douleur, le drame de vies stupidement ratées, condamnées par des coups du sort. Premières expériences de l'apprenti écrivain ou journaliste, solitude, quête de l'amour, séduction trouble des nuits alcoolisées en étrange compagnie, toutes les émotions d'un jeune être sur la piste de l'âge adulte sont retracées par petites touches sensibles.


"On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans", le vers de Rimbaud s'applique à merveille à Dylan Thomas. Malheureusement la traduction française, datant de 1947 et parfois inexacte, n'est plus rééditée : il ne reste donc qu'à lire l'auteur en anglais et à goûter la fraîcheur, la poésie et l'humour du texte original.

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Le titre de ce recueil de nouvelles est inspiré du livre de James Joyce : « Portrait de l'artiste en jeune homme », comme la plupart l'aura déjà remarqué.

Dylan Thomas est avant tout un poète, bien qu'ici il ne s'agisse point de poésie mais de souvenirs d'enfance ou de récits mettant en scène, quelques fois de façon onirique, des habitants de son cher pays. C'est un ouvrage écrit dans une prose magnifique qui possède encore aujourd'hui la fraîcheur des paysages bucoliques du pays de Galles.

Ce livre me fait souvent penser justement aux « Gens de Dublin » du Joyce précité mais il est d'une meilleure qualité car Dylan Thomas parvient à nous faire voyager par-delà le temps qui nous sépare de lui, comme Arthur Rimbaud et son fameux poème, tout en alexandrin, « Sensation ». Et le poète, ici, fait sensation dans un style faisant la part belle au rêve, à la contemplation, à l'exaltation de la vie et de tous ses petits tracas quotidiens.

Thomas en était arrivé à la quintessence de sa créativité, au point culminant d'où on ne peut que retomber lourdement, c'était un peu avant que ne s'abattent sur lui la déchéance puis les démons de l'alcool.
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J'avais de vagues souvenirs de poèmes de Dylan Thomas, mais sans plus, je n'avais pas lu ce recueil. J'avoue que le titre de ce recueil et la quatrième de couverture mettant en exergue cette citation de l'auteur « Toutes les biographies sont absurdes. Avec la mienne, on pourrait faire rire un chat», m'ont décidé à sauter le pas. C'était prometteur, j'espérais effectivement passer un meilleur moment qu'avec Portrait de l'artiste en jeune homme de Joyce dont je n'ai jamais réussi à dépasser la centaine de pages.

En dix nouvelles, Dylan Thomas évoque ses souvenirs d'enfance, ses séjours à la campagne, la famille de sa mère possédait une ferme. Il y mêle aussi des scènes de vie des habitant du village. Il nous relate les amitiés qu'il a su lier, les excursions entre copains ainsi que ses débuts précoces de poète et de journaliste. Même si je n'ai pas trouvé qu'il y avait de quoi faire « faire rire un chat », j'ai beaucoup apprécié la lecture de cette autobiographie peu commune. le style souvent lyrique de Thomas n'est pas difficile à lire. le récit foisonne d'anecdotes, rendues avec intensité, ironie, le tragique succède au comique.

Cette lecture m'a permis d'en apprendre un peu plus sur cet auteur méconnu chez nous, pourtant considéré comme un des poètes les plus importants du XXème siècle du monde anglophone.

Lien : http://bene31.canalblog.com/..
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Nouvelles poétiques, pleines de charme et de nostalgie, mais de style un peu "filandreux" à mon goût.
Nécessiteraient sans doute lectures et relectures pour donner tout leur suc.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Par un après-midi d'un mois d'août que le soleil brûlait sous une lumière d'une exceptionnelle intensité, quelques années avant qu'il m'eut été donné de connaître mon bonheur, Georges Hooping, que nous avions surnommé Coqueluche, Sidney Evans, Dan Davies et moi étions assis sur le toit d"un camion qui se rendait à l'extrémité de la péninsule. C'était une haut camion à six roues d'où nous pouvions cracher sur le toit des autos que nous croisions et lancer des trognons de pomme sur les femmes qui longeaient les bas-côtés de la route. L'un de ces trognons atteignit un cycliste au milieu du dos. Un brusque coup de guidon l'entraîna de l'autre côté de la route et, pendant un instant, nous restâmes sans mot dire tandis que Georges Hooping pâlissait. Si le camion lui passe dessus conjecturais-je tranquillement tandis que le cycliste perdait l'équilibre et roulait droit sur la haie, il va être tué et moi je vais vomir sur mon pantalon et peut-être même sur celui de Sidney et puis nous allons tous être arrêtés et pendus, sauf Georges Hooping parce qu'il n'a pas de pomme.

Incipit de la nouvelle Coqueluche
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La lumière falote que donnait l'unique lampe pendue dans un anneau rouillé tombait sur les tas de briques, les poutres brisées et la poussière de ce qui, jadis, avait été des maisons, là même où ces humbles, ces obscurs citadins de la misère, ceux que l'on oublie jamais, avaient vécu, avaient aimé, étaient morts, après avoir toujours perdu.

Le beau samedi
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Toutes les biographies sont absurdes. Avec la mienne, on pourrait faire rire un chat.
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Il dessina sur le sable les contours irréguliers d'une grosse silhouette de femme; alors une fillette nue qui sortait de la mer passa dessus en courant et laissa tomber des gouttes d'eau, de sorte que sur la silhouette s'ouvrirent deux grands yeux humides et qu'une empreinte de pied se creusa au milieu.
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Nous regardâmes le coucher du soleil.
- On dirait une orange.
- Une tomate.
- Un bocal de poissons rouges.
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Videos de Dylan Thomas (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dylan Thomas
L'émission “Une vie une oeuvre” de Matthieu Garrigou-Lagrange en date du 22 février 2014 était consacrée au poète Dylan Thomas, “l'enfant terrible des lettres britanniques”. Production : Michel Pomarède. Réalisation : Guillaume Baldy. “Dylan Thomas, l’enfant terrible des lettres britanniques”. Visage poupon, chevelure bouclée, Dylan Thomas a gardé de son enfance, une apparence juvénile. Une enfance marquée par une initiation précoce à la littérature et notamment à Shakespeare découvert dès l’âge de 3 ans. Son père professeur d’anglais aimerait qu’il fasse des études mais Dylan n’excelle qu’en poésie ! Dès 7 ans, il griffonne, à 11 ans il dirige la publication de son école primaire et avant l’âge de 20 ans, il aura écrit plus de 200 poèmes. Un jaillissement qui rappelle celui d’Arthur Rimbaud. Génie précoce, Dylan Thomas est adulé tardivement par les Beatles qui inscrivent son visage sur la couverture de leur album Sergent Pepper’s, et aussi par un certain Robert Zimmerman qui a reconnu à demi-mots avoir changé son patronyme en hommage au poète gallois. En 1950, Dylan Thomas joue à la pop star aux Etats-Unis : lectures publiques, soirées arrosées, maîtresses. En 1953, il meurt dans un hôtel de New York après avoir bu d’affilée « 16 Whisky ». Vraie ou fausse, l’information nourrit la légende du poète maudit.
Avec le témoignage exclusif de la petite fille de Dylan Thomas : Hannah Ellis et aussi le cinéaste Jules-César Muraciole, auteur de « Dylan, enfant de la vague » pour la collection un siècle d’écrivain, de Lili Stajzn qui a traduit chez Denoel Graphic « Un Noël d’enfant au Pays de Galles », Christine Carcassonne, ingénieur d’études à l’université Aix-Marseille et le metteur en scène Stefan Meldegg.
Thèmes : Arts & Spectacles| 20e siècle| Poésie| Dylan Thomas
Source : France Culture
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