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Critique de Deslivresalire


Nick Corey est un brave gars, cocu et Shérif de Pottsville, 1280 âmes. Il ne sait faire que ça depuis toujours et connait sa ville et ses habitants comme sa poche.

Est-ce sa gentillesse ou sa bêtise qui l'ont amené à se faire forcer la main pour un mariage avec sa femme Myra, alors qu'il était à deux doigts d'épouser Amy ?

Est-ce aussi pour cela qu'il se fait insulter publiquement par ces deux macs qui tiennent le bordel de la ville ?
Ou bien encore que le shérif du comté voisin le prend pour un débile profond ?

En tout cas, à l'approche des prochaines élections pour sa réélection, il commence sérieusement à s'interroger sur ce qu'il conviendrait de faire pour que les gens arrêtent de penser qu'il est inutile.

Alors il va agir...

A mon avis :
Jim Thompson joue pendant longtemps dans le récit sur l'ambiguïté du personnage principal, qui semble être un doux imbécile, comme une bonne part des habitants de la ville, mais qui progressivement se révèle être bien plus machiavélique que ce que l'on aurait pu croire. En tout cas, au bal des faux-culs il est au centre de la piste.

Il joue aussi sur l'ambiance qui règne, crasseuse, texane et du début du XXème siècle. On retrouve un peu des romans de Donald Ray Pollock dans la description, même si ça ne va pas aussi loin et si les personnages n'ont pas autant de profondeur ni de noirceur (Il faut dire que ce point de vue, D.R. Pollock y va fort !)

C'est donc d'abord une question d'atmosphère qu'il faut apprécier dans ce livre, qui donne cette impression au lecteur dans un premier temps, d'être soit dans la cinquième dimension, soit dans un monde parallèle où la bêtise régnerait partout en maître.

Et puis on redescend sur terre brutalement au premier meurtre, qui arrive sans crier gare. L'atmosphère glisse alors dans la noirceur, nourrie de l'attitude de ce shérif qui semble être tout à fait préméditée bien que présentée de manière innocente par l'auteur.

J'ai apprécié cet aspect des choses, qui force le lecteur à s'interroger sur la réalité de ce personnage : est-il stupide et chanceux, ou bien tout cela est-il prémédité et réfléchi ? Et ça s'applique finalement à l'ensemble des protagonistes et m'a laissé cette impression de flotter entre ces deux options avant d'en comprendre la finalité.

On s'amuse donc de certaines situations dans la première moitié de ce roman, qui devient plus sombre dans sa deuxième partie.

Et si c'est l'atmosphère qu'il faut apprécier, c'est que le scénario n'est pas d'une très grande originalité et qu'au fil des pages on devine assez facilement la suite des événements, sauf la fin, assez décevante...

A ceux qui s'interrogeraient sur le titre de ce livre que l'on retrouve parfois sous les termes "Pottsville, 1275 âmes" et non pas "Pottsville 1280 habitants", il s'agit bien du même roman. L'explication la plus probable de cette modification c'est que dans sa première traduction le nombre d'habitants a été modifié pour une facilité de liaison dans la prononciation du titre... c'est peu convaincant, mais c'est la raison que l'on retrouve le plus souvent.
Dans sa dernière version, le titre est ainsi redevenu plus conforme à celui d'origine (en anglais : "Pop. 1280").

Enfin, pour être complet, ce livre a été adapté au cinéma par Bertrand Tavernier sous le titre "Coup de torchon", film de 1981, à la différence près que l'action se situe en Afrique et non pas dans le Sud des Etats-Unis.

D'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
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