AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de elodiekretz


(Encore) une très belle découverte grâce au Picabo River Book Club. La découverte d'une très belle plume, dans mon genre de prédilection - le noir absolu - , avec un personnage très fort, le narrateur, Tommy Carver, jeune homme de 19 ans, fils d'un métayer blanc sans le sou, condamné à cultiver, sous la férule impitoyable de son père adoptif, les 5 hectares de terre dont ce dernier est propriétaire et les 20 ha du riche propriétaire terrien, Matthew Ontime.

Le père de Tommy est haineux et aigri, dévoré par la rancune envers son patron, qui refuse de céder l'exploitation de ses terres à une compagnie pétrolière, ce qui serait synonyme d"argent facile pour lui. Ce qui complique les choses pour Tommy est qu'il entretient une liaison clandestine passionnée avec la sublime Donna, la fille de Matthew. La situation devient inextricable et le drame inévitable lorsque un crime est commis.

Bien plus que l'histoire et la résolution du meurtre, c'est l'atmosphère qui m'a séduite.
Un roman rural et rugueux, avec une plongée dans les profondeurs de l'Oklahoma, le partage des terres intervenu des dizaines d'années auparavant structure toujours la société et répartit définitivement riches et pauvres. le racisme est omniprésent, avec la rancoeur des blancs tels que le père de Tommy envers les Indiens et autres "sang-mêlé". Ce thème de la difficile cohabitation entre Blancs, Indiens et Noirs est très bien évoqué avec de très beaux passages sur la culture et les traditions indiennes, y compris des rites que j'ai découverts avec un immense intérêt.
Un roman intimiste et familial aussi, à travers le regard blessé de Tommy, sa peur puis sa rébellion contre son père adoptif qui est un vrai méchant, sans demi-mesure. Les liens sont très bien restitués sont complaisance ni facilité. Tommy déteste son père mais a, malgré lui, acquis sa manière de voir le monde et les rapports humains. C'est juste et complexe d'autant que Matthew, le patron, le père de Donna, n'est pas le méchant caricatural que l'on imagine.

J'ai été à une demi étoile du coup de coeur, il m'a manqué une dimension un peu plus immersive pour fusionner avec Tommy et vibrer avec lui, comme j'avais vibré avec, par exemple, les inoubliables Jacob dans Là où les lumières se perdent de David Joy ou Bill dans Wisconsin de Mary Relindes Ellis. Il m'aurait fallu moins de distance et davantage d'impétuosité pour que le coup de coeur soit là mais ce livre est très belle découverte de l'auteur qui écrit subitement. Je vais lire très vite Potsville, 1280 habitants.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}