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Commencer un roman de Jim Thompson c'est imaginer l'écrivain attraper ses personnages par les épaules, les soulever de terre et les tremper dans la mouise jusqu'au cou. Comme d'habitude on est à la cambrousse. Comme d'habitude les culs terreux sont de sortie. Et comme d'habitude les ennuis vont s'accumuler. Tommy Carver, fils d'un métayer blanc, fricote avec Donna, la fille indienne du propriétaire des terres sur lesquelles se trouve la cabane familiale. Autant dire qu'il n'y a aucune chance de voir leur union s'officialiser un jour. L'autre gros problème de Tommy, c'est son paternel. Enfin, son père adoptif. Un taiseux qui a souvent la main lourde et ne supporte aucune contestation de son autorité. Tommy le déteste. Il voudrait s'affranchir une bonne fois pour toute de son encombrante présence mais ce n'est pas si simple. Surtout qu'il y a Donna dans l'équation. Une équation insoluble, tellement insoluble que les ennuis vont s'accumuler de manière exponentielle pour le pauvre Tommy.
Thompson le retour. Les coups durs pleuvent, les salopards sont de sortie, la poisse devient la norme et la nature humaine n'en sort pas grandie. Bien sûr c'est pas joli-joli mais il y a dans la descente aux enfers de Tommy un petit quelque chose d'hypnotique qui nous empêche de détourner le regard de sa triste situation. Sans voyeurisme mais avec une délectable fascination.
Un roman de 1952 traduit pour la première fois dans sa version intégrale. Brutal, sans concession, idéal pour découvrir l'univers sombre et désenchanté d'un écrivain américain qui mérite vraiment le détour.

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Tom Carver, dix-neuf ans vit chez son père adoptif, un métayer, qui a également adopté Mary, d'une trentaine d'année, considérée comme la bonne de la famille. Entre conflit et empoignade entre père et fils, le jeune homme se raccroche à son histoire d'amour passionnel pour Donna Ontime, la fille du propriétaire de la plantation. Ce dernier, métis Osage, souhaite récupérer les cinq hectares du père Carver pour permettre l'exploitation pétrolière.

J'ai ete déçue par la lecture de ce roman, un roman intimiste qui plonge certes, dans le conflit familial assez bien décrit, mais qui m'a laissé sur ma faim. Beaucoup de confusion dans le récit, j'ai eu du mal à suivre les pensées du jeune homme et comprendre le contexte de cette histoire. de même les rapports avec Marie, amenés un peu maladroitement...Je n'ai pas retrouvé le mordant et le cynisme que j'avais tant apprécié d'autres romans de Jim Thompson.
La cabane du métayer est un récit plus intimiste mais qui ne m'a pas particulièrement séduite.
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Peut-on échapper à son destin une fois qu'il vous a mis le grappin dessus et que tout est contre vous ? Lorsque l'on a affaire à une justice aveugle, sourde et bornée ? Telle est la question dans ce roman rural noir merveilleusement construit. Lentement, les pions sont posés, l'atmosphère se fait de plus en plus lourde et oppressante jusqu'à ce que l'orage éclate … encore un grand roman chargé d'émotion ! Merci Jim Thompson !
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Même un récit juste un peu moins génial de Jim Thompson reste du très haut niveau que peu sont capables d'approcher.

Tom Carver a 19 ans. Fils adoptif d'un métayer qui plante du coton sur les terres d'un riche propriétaire d'origine indienne Mathew Ontime, il supporte une vie de misère et de dur labeur, reconnaissant à ce père sévère et intransigeant de l'avoir pris en charge. Brillant élève, il est malgré tout renvoyé pour avoir volé un reste de sandwich. Sa relation avec Donna la riche héritière Ontime lui apporte l'espoir et quelques moments de bonheur.

Le seul espoir du père est de pouvoir revendre les 5 ha qui lui appartiennent aux prospecteurs de pétrole qui font main basse sur l'Oklahoma. Mais ces terres étant enclavées dans celles de Ontime, il ne peut rien vendre sans que celui-ci vendent aussi les siennes. Ontime ne veut pas en entendre parler. D'où la colère de Carver et les ennuis qui s'enchainent pour Tom.

Comme souvent l'injustice sociale en toile de fond et la noirceur misérable des humains pour ne pas s'en sortir… Tom regarde et comprend ce père différemment et la colère monte en lui, une colère noire.
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Nouvelle incursion dans le monde obscur de Jim Thompson avec ce roman plus proche du roman social que du polar. Ça reste le plus noir que j'ai pu lire (je dis ça de mémoire) de cet écrivain.

Un jeune élevé à la dure par un père qui n'assume pas grand'chose de ses erreurs. Des Indiens intégré à la culture anglo-saxonne, mais garant encore bien des préceptes de leur culture passée. Des riches des pauvres, des a priori racistes, etc. Tout y est pour faire un roman bien noir, bien glauque.

Pourquoi plus un roman social qu'un polar ? Parce que le meurtre n'arrive qu'un peu avant la moitié du roman. Que le héros/narrateur n'en ni responsable, ni témoin.
Donc, pendant la première moitié nous découvrons un jeune paumé qui ne sait sur quel pied danser quand il interagi avec les adultes qui l'entourent. Ce qui l'amène à être accusé du meurtre... J'arrête. Vous allez m'accuser d'en dévoiler trop. :-)

En bref : Un grand roman noir qui risque de décevoir les amoureux des polars et autres thrillers bien sanguinolents. Mais à lire, pour l'ambiance au moins.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Un jeune homme dont le seul crime est d'être l'amant de la femme du patron de son père est injustement condamné pour un meurtre qu'il n'a pas commis. L' innocent pris dans les mailles de la justice : le thème est commun dans le roman noir.
Jim Thompson, auteur peu reconnu de son vivant, y ajoute avec beaucoup de verve ceux du racisme anti-indien, de la vengeance et de son inutilité ainsi que celui de la difficulté des rapports familiaux.
Le roman nous plonge dans l'Oklahoma, d'où l'auteur est natif, au début des années 50 et l'histoire est raconté à la première personne. Rien de mieux pour s'identifier au personnage, et la jeunesse troublée de Thomson nous assure de la véracité des situations car il sait de quoi il parle. Un bon roman noir qui se termine sur une note d'espoir.
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Je suis décidément et définitivement fan de Jim Thompson !
Ce livre que l'on trouve aussi sous le titre de "Deuil dans le coton" raconte l'histoire de Tom Carver, un jeune homme de 19 ans, fils de métayer à l'avenir tracé d'avance, il trimera dur toute sa vie et restera pauvre car dans ce coin d'Amérique les destins sont inéluctables et on doit l'accepter avec fatalité.
Tom Carver est un garçon docile et obéissant, et comme il a été adopté, il est également reconnaissant, malgré la grande sévérité de "Pa".
Cela dit Tom a de la chance car il fréquente Donna, une fille superbe, qui a tout de même un énorme "défaut", elle est la riche héritière du plus gros propriétaire terrien du comté qui se trouve être le plus proche voisin de Tom, cette relation est donc clandestine et doit le rester à tout prix.
Tom est un maelstrom d'émotion à cet instant de sa vie, il supporte de plus en plus difficilement l'injustice de son destin, l'injustice de "Pa", car il est peut-être un "paysan", mais il n'est pas dénué de sensibilité ni d'intelligence.
Jim Thompson nous offre ici un récit d'une grande force émotionnelle, sa lecture des rapports humains, de leurs interactions est d'une vérité et d'une précision saisissante, le scénario est pour tout dire passionnant et tout à fait imprévisible.
J'ai aimé tout ce que j'ai pu lire de cet auteur, et c'est pour l'instant le livre qui m'aura marqué le plus, une plongée en apnée dans les méandres de l'âme humaine, je remonte un peu secoué pour mon plus grand plaisir de lecteur.
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Je découvre ce grand auteur américain à travers la première publication française dans sa version intégrale de cette Cabane du métayer, assortie d'une nouvelle traduction au plus près du texte originel de 1952.

La première moitié m'a emballée. J'ai aimé comment l'auteur scrute le quotidien poisseux d'une Amérique rurale ( celle de l'Oklahoma ), cette immersion dans une société rongée par les inégalités sociales entre gros propriétaires terriens et petits métayers miséreux, mais aussi par les tensions raciales qui se muent en rancoeur lorsque ce sont les Amérindiens qui disposent des terres et des richesses comme c'est le cas avec le personnage de Matthew Ontime.

J'ai aimé le personnage principal, Tommy 19 ans, fils d'un métayer, intelligent mais terriblement pauvre, un mec qui aurait pu vivre dans l'acceptation de sa vie s'il n'avait rencontrer deux femmes «  fatales », son amante secrète, la riche Donna ( fille de Ontime, le propriétaire des terres que son père exploite ) et Mary qui vit avec lui et son père.
Un être pur, tourmenté, la rage au ventre, qui m'a fait penser à un personnage de Steinbeck ou d'un film d'Elia Kazan.

"Je traverse la cour au trot, en me baissant pour passer sous les cordes à linge, et je m'engouffre dans l'ancienne étable qui nous sert de bûcher. Je m'assieds sur le billot et j'enfouis ma figure entre mes mains. J'essaie de faire venir les larmes. J'essaie de toutes mes forces, mais les larmes ne viennent pas; et je trouve ça encore pire que de découvrir ce qu'est la haine. je crois que le pire, quand on perd tout ce pour quoi on a toujours vécu, c'est de ne pas réussir à verser une seule larme dessus. Parce que ça ne vaut même pas ça, une petite larme de rien du tout."

De fait, l'intrigue, qui prend son temps à se déployer, a quelque chose d'universel dans son propos, presque une parabole biblique dans la simplicité de sa direction.

Tout avance comme une évidence dans ce roman désenchanté âpre et sec.

La deuxième partie carcéro-judiciaire m'a moins convaincue, je l'ai trouvée moins crédible ou plutôt j'ai eu du mal à croire aux ressorts psychologiques de Tommy. Mais au final, elle est nécessaire pour mettre en avant une fin lumineuse.
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La cabane du métayer de Jim Thompson, traduction française de Hubert Tezenas, faisait partie de la sélection des poches du mois d'avril du #picaboriverbookclub et ce fut une très bonne lecture doublée d'une fantastique découverte d'un auteur américain au style ébouriffant. Merci Léa d'avoir encore une fois mis un super roman sur mon chemin littéraire.
Dans ce roman, on suit un jeune homme Tommy Carver. le père de Tommy, bien que travaillant en métayage, possède quelques terres à lui, et il aimerait bien rentabiliser tout ça en acceptant la proposition d'exploitation d'une société pétrolière, sauf que cela ne peut se faire sans l'engagement de son voisin Matthew Ontime, le plus grand propriétaire terrien local. Celui-ci ne veut pas céder à l'exploitation pétrolière, ce qui compromet fortement les plans du père Carver. Quand Matthew Ontime est assassiné, par un jeu de coïncidences abstraites tous les soupçons viennent s'écraser sur Tommy. Commence alors une vaste comédie de l'injustice sous la plume grinçante de Jim Thompson.
J'ai adoré ce roman qui d'une certaine façon se veut roman de formation puisque Tommy se cherche, hésite entre les études et le travail agricole pour aider son père adoptif, s'éprend de la fille de Matthew Ontime, Donna, sans savoir où cette histoire le mènera, lève le voile sur ses origines et sur des années de mensonges. Quête initiatique devenant quête de vérité, récit de la perversité et de l'injustice, entre les lignes transparaît une critique amère d'une société américaine qui condamne à la va-vite. Roman noir rural plein de bagou, il met en scène des personnages bruts parmi lesquels je retiendrai l'avocat de Tommy qui apparaît dans les derniers chapitres et qui possède un sens de la formule assez savoureux.
La cabane du métayer est un court roman vif et efficace qui m'a fait forte impression et me donne envie de lire d'autres romans de Jim Thompson.
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(Encore) une très belle découverte grâce au Picabo River Book Club. La découverte d'une très belle plume, dans mon genre de prédilection - le noir absolu - , avec un personnage très fort, le narrateur, Tommy Carver, jeune homme de 19 ans, fils d'un métayer blanc sans le sou, condamné à cultiver, sous la férule impitoyable de son père adoptif, les 5 hectares de terre dont ce dernier est propriétaire et les 20 ha du riche propriétaire terrien, Matthew Ontime.

Le père de Tommy est haineux et aigri, dévoré par la rancune envers son patron, qui refuse de céder l'exploitation de ses terres à une compagnie pétrolière, ce qui serait synonyme d"argent facile pour lui. Ce qui complique les choses pour Tommy est qu'il entretient une liaison clandestine passionnée avec la sublime Donna, la fille de Matthew. La situation devient inextricable et le drame inévitable lorsque un crime est commis.

Bien plus que l'histoire et la résolution du meurtre, c'est l'atmosphère qui m'a séduite.
Un roman rural et rugueux, avec une plongée dans les profondeurs de l'Oklahoma, le partage des terres intervenu des dizaines d'années auparavant structure toujours la société et répartit définitivement riches et pauvres. le racisme est omniprésent, avec la rancoeur des blancs tels que le père de Tommy envers les Indiens et autres "sang-mêlé". Ce thème de la difficile cohabitation entre Blancs, Indiens et Noirs est très bien évoqué avec de très beaux passages sur la culture et les traditions indiennes, y compris des rites que j'ai découverts avec un immense intérêt.
Un roman intimiste et familial aussi, à travers le regard blessé de Tommy, sa peur puis sa rébellion contre son père adoptif qui est un vrai méchant, sans demi-mesure. Les liens sont très bien restitués sont complaisance ni facilité. Tommy déteste son père mais a, malgré lui, acquis sa manière de voir le monde et les rapports humains. C'est juste et complexe d'autant que Matthew, le patron, le père de Donna, n'est pas le méchant caricatural que l'on imagine.

J'ai été à une demi étoile du coup de coeur, il m'a manqué une dimension un peu plus immersive pour fusionner avec Tommy et vibrer avec lui, comme j'avais vibré avec, par exemple, les inoubliables Jacob dans Là où les lumières se perdent de David Joy ou Bill dans Wisconsin de Mary Relindes Ellis. Il m'aurait fallu moins de distance et davantage d'impétuosité pour que le coup de coeur soit là mais ce livre est très belle découverte de l'auteur qui écrit subitement. Je vais lire très vite Potsville, 1280 habitants.
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