Ici aussi, auteur américain, dont j'avais lu un premier roman, "
Noir comme le souvenir", que je n'avais pas trouvé trop mal. (Pour certains, ce serait le meilleur de son auteur.) Que faites-vous, quand le plat vous plaît ? Vous en reprenez, bien sûr et donc, me revoici à lire "
Ne Ferme Pas Les Yeux." Et là, mes aïeux ! j'ai compris très vite que l'auteur avait trouvé une recette - toujours très bonne, la première fois qu'on vous la fait goûter - et que, ladite recette ayant eu un certain succès, elle la mettait désormais à toutes les sauces. Vous me direz : "Tous les écrivains font ça" et je vous répondrai : "Possible mais tout réside dans la manière de faire : tout le monde n'est pas
Agatha Christie pour ne citer qu'elle."
Carlene Thompson est d'ailleurs très loin du niveau atteint par la grande dame du detective novel anglais : elle, elle ferait plus dans le
Mary Higgins Clark.
Au centre, dans "
Ne Ferme Pas Les Yeux" comme dans "
Noir Comme le Souvenir", une femme fragilisée (par une crise sentimentale dans le premier, par la disparition de sa fille née de son premier mariage dans le second) qu'un assassin qui nous apparaît tout d'abord comme incohérent, voire complètement frappé , cherche à faire tourner en bourrique. Ainsi, dans "
Ne Ferme Pas Les Yeux", après avoir tué la soeur de l'héroïne, il n'arrête pas de harceler cette dernière au téléphone.
En parallèle, l'héroïne tombe amoureuse (ou se retrouve encore plus amoureuse qu'avant) d'un homme qui a, pour ainsi dire, toutes les qualités. Ici, c'est le shériff local, un veuf qui élève tout seul sa ravissante petite fille - laquelle s'entend tout de suite très bien avec l'héroïne.
Et puis, A CHAQUE FOIS, ça ne rate JAMAIS, l'assassin est la personne la plus sympathique du coin.
Vous comprenez que, dans de telles conditions, à peine avez-vous lu les dix premières pages d'un roman de Thompson que vous avez déjà tout deviné, tout compris. Une toute petite minute pour vérifier tout à la fin et oui, vous aviez raison. Ce n'est plus lire : c'est s'ennuyer poliment.
Cela dit, si vous aimez les intrigues simples et routinières, avec une pointe "fleur bleue" et un style horriblement plat, risquez-vous de confiance. Amateurs de romans bien noirs, n'hésitez pas plus : fuyez ! ;o)