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Critique de JIEMDE


JIEMDE
06 décembre 2019
Quand tu as été, comme je le fus, profondément marqué par la lecture d'Un jardin de sable de Earl Thompson, autant te dire que la sortie de sa suite, Tatoo -traduit par Jean-Charles Khalifa-, est un Noël avant l'heure ! Il a donc rapidement grillé la politesse aux autres prétendants de ma PAL et ce ne sont pas ses 1011 pages qui m'ont arrêté.

Comment ne pas dire tout d'abord le plaisir de lire un livre aussi bien édité : typo, papier délicat, couverture gaufrée à tomber… N'en déplaise aux puristes qui ne jurent que par le fond, la qualité du travail de forme de Monsieur Toussaint Louverture m'a ravi avant même l'entame du pavé. Et après l'entame, le plaisir de retrouver Jack était là, intact, dès les premières pages.

L'adolescence déjà bien entamée, Jack vit toujours à Wichita avec ses grands-parents dans l'insupportable promiscuité de leur caravane crade, loin de sa mère retournée en prison et sous l'influence de ses potes dont l'occupation première est d'alterner bagarres, saouleries et culbute de filles à l'arrière des bagnoles. Pour notre p'tit gars du Kansas, se sortir de sa condition et de la misère qui le poursuit depuis sa naissance va devenir une obsession.

Tour à tour, la guerre et l'armée -en Chine, en Allemagne puis en Corée-, les études, les premiers boulots et même -et surtout- les femmes vont lui fournir les occasions d'échapper à sa destinée solitaire et misérable d'Américain de dernière zone. Pour autant d'échecs…

« Vous valez rien, et vous vaudrez jamais rien, répétait le choeur antique de ses proches ». Tatoo, c'est l'anti-rêve américain, c'est la désespérance faite littérature, c'est le réalisme choc du never happy ending. L'écriture d'Earl Thompson cogne et touche souvent, en écoeurera beaucoup dans ses scènes de violence ou de sexe, omniprésentes et indissociables de la quête de Jack. C'est hard, c'est cru, c'est triste, c'est désespérant… C'est juste magnifique !
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