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EAN : 9781401204280
Vertigo (10/07/2011)
5/5   1 notes
Résumé :
This new hardcover edition of the classic tale of The Endless is a companion piece to the new DELIRIUM’S PARTY: A LITTLE ENDLESS STORYBOOK.
The story begins once upon a time, when Little Delirium was lost. Her protector and puppy Barnabas searched the waking world for his tiny princess to no avail. Now, Barnabas must travel to the strange realms of each of The Endless to see if Delirium’s siblings have seen their missing sister. Cameos by The Sandman, Desire ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète en 1 tome, initialement parue en 2001. Elle a été écrite et illustrée par des aquarelles, par Jill Thompson. Elle a également réalisé un autre récit sur la base des mêmes personnages : Delirium's party initialement paru en 2011.

Un jour pistache, Délire (Delirium) des Éternels (Endless) est en train de promener son chien parlant Barnabas. Celui-ci lui fait savoir qu'il a besoin de quelques minutes pour aller parler d'un arbre, à un homme. Délire ne comprend pas bien l'expression, mais promet de rester à proximité en attendant le retour de Barnabas. En fait c'est plutôt le chien qui veille sur sa maîtresse du fait la personnalité très particulière de cette dernière qui est d'une certaine manière l'incarnation du Délire. En un clin d'oeil, Délire a tout oublié, et se convainc que Barnabas s'est perdu. Elle part à sa recherche.

Ayant fait ses affaires avec l'arbre, Barnabas revient et ne retrouve pas sa maîtresse. Ce n'est pas la première fois que pareille mésaventure se produit, aussi il part à sa recherche un peu partout, dans un marché découvert, sur la plage, dans les bois. Ayant fait chou blanc partout, il ne lui reste plus qu'à aller demander aux frères et soeurs de Délire s'ils ne l'ont pas aperçue. Il commence par son frère favori Destruction. Celui-ci est en train de peindre, mais en haut d'un piton rocheux qui nécessite une escalade périlleuse, à laquelle Barnabas n'a d'autre choix que se résoudre.

Neil Gaiman a écrit la série Sandman de 1989 à 1996, en réussissant à modifier les droits de propriété du personnage avec DC Comics (la branche Vertigo) pour faire reconnaître en partie ses droits d'auteur. Il a exercé ces droits pour restreindre l'utilisation du personnage (et des personnages secondaires) à des projets limités. C'est donc une belle preuve de confiance accordée à Jill Thompson que de l'avoir autorisée à écrire une histoire sur les Éternels. Cette auteure avait illustré le chapitre 7 de la série Sandman : Sandman 7: Brief Lives. Par la suite, elle a également réalisé un manga sur le personnage de Death : At Death's door (2003). Puis elle a réalisé une version connoté fille de 2 personnages également issus de la série Sandman : Deadboy Detectives (2005). Elle est également l'auteure complète du magnifique Scary Godmother (2010), l'illustratrice des superbes aventures d'un groupe de chiens Beasts of Burden écrites par Evan Dorkin, et l'auteure d'une histoire différente des origines de Wonder Woman Wonder Woman: The true amazon (2016).

Cet ouvrage se présente sous un format inhabituel, avec une largeur inférieure d'un tiers à un comics traditionnel, ce qui lui donne un air allongé. En l'ouvrant le lecteur découvre 47 pages d'histoires, sous la forme d'un conte pour enfant, avec une illustration pleine page sur la page de droite, et un texte court, voire très court sur la page de gauche, parfois rehaussé d'un ou deux dessins à l'aquarelle. Au fil du récit, il arrive que le texte occupe toute la page. L'auteure raconte le récit du point de vue d'un narrateur omniscient, avec quelques bribes de dialogues, correspondant à Barnabas, à Délire, où aux autres personnages qui apparaissent. L'autre particularité qui saute aux yeux se trouve dans la forme de la représentation des éternels : avec une morphologie d'enfant de 3 ou 4 ans. Il n'y a donc aucun doute qu'il s'agit d'un récit pour la jeunesse à lire par les parents.

De fait, le lecteur adulte constate qu'il s'agit d'une intrigue très linéaire, au cours de laquelle Jill Thompson répète 6 fois le même schéma : Barnabas part à la rencontre d'un Éternel, lui demande s'il a vu sa soeur Délire, et repart pour une autre destination. Un enfant de 5 ou 6 n'éprouve donc aucune difficulté à suivre le fil du récit. Jill Thompson a réalisé des aquarelles exquises, propres à retenir l'attention d'un enfant, et à nourrir son imagination. La première illustration du récit en constitue un parfait exemple. En vue générale, le personnage de Délire chatoie par des couleurs rose et jaune, un personnage vif et coloré. Son chien se déplace avec enthousiasme à ses côtés. le chemin est vallonné, au point de donner l'impression de progresser sur des ballons, au milieu d'une verdure accueillante. Il s'agit donc d'un dessin agréable à l'oeil, propre à capter l'attention d'un enfant en bas âge.

Cette illustration dispose également du potentiel pour retenir l'attention d'un enfant plus âgé, de par ses détails. le lecteur (petit ou grand) peut prendre le temps de laisser son regard s'attarder sur Délire. Ses deux yeux n'ont ni la même taille, ni la même couleur. Il y a un rappel de ses yeux sur l'accessoire de mode qui pendouille devant sa poitrine non formée, rappelant également des yeux, mais cette fois-ci de forme normale. le lecteur remarque également qu'elle porte des boucles d'oreille dépareillées, et une seule chaussette mal mise. Il y a comme une forme de flamme folle et allongée au sommet de sa tête, mi chevelure, mi feu follet, la couleur étant apportée à l'aquarelle. le lecteur poursuit sa lecture du dessin et sourit devant le teeshirt en résille de Délire, ainsi que le pansement sur l'un de ses genoux, ou encore son tutu rose, et ses petites ailes de fée. L'artiste a composé un portrait hétéroclite qui rend bien compte de la personnalité de ce personnage. Il découvre encore que l'arbre sur un petit monticule a été représenté à la manière d'un enfant en bas âge avec un coloriage au crayon de couleur, qui déborde il sourit à nouveau en voyant 2 chapeaux de genre très différent pousser comme des champignons, ou encore une tasse de thé.

Finalement tout au long du récit, les illustrations s'adressent aussi bien aux enfants à qui est prioritairement destiné ce récit, qu'aux adultes qui y trouveront de quoi réjouir leurs pupilles. Il est même vraisemblable qu'ils effectueront des rapprochements que les enfants ne sont pas en mesure de faire. Ainsi le décor dans lequel Barnabas s'entretient avec Désir évoque plus qu'un simple coeur. de même le décor de l'antre de Désespoir parle plus à un lecteur familier de la série Sandman qu'à un autre. Ce type de lecteur reconnaît plus d'éléments dans la Rêverie qu'un autre non familier avec Morpheus. Finalement en termes graphiques, un lecteur adulte trouve son content, tout autant qu'un lecteur d'enfant, avec une lecture différente de ce qui est montré. Il est également possible qu'il éprouve des difficultés à adhérer à l'un des principes au coeur de cette adaptation : transformer les Éternels en jeunes enfants. Il peut y voir une forme d'infantilisation de ses personnages fétiches. Délire est trop choupinette et Mort (Death) est représentée avec des grands yeux de biche, dignes des pires exagérations des dessins animés destinés aux très jeunes enfants. Pourtant, aux yeux d'un adulte, Désespoir n'a rien perdu de sa noirceur, Désire de son ambigüité, et Destruction de son enthousiasme. Par contre, Rêve et Destin sont trop mignons pour réussir à conserver une part de leur mystique.

Il en va un peu de même pour l'intrigue. L'adulte distingue immédiatement la répétition du schéma des rencontres, et comprend rapidement la structure du récit, avec une idée assez précise de la fin du récit dès la première rencontre. Il soupire un peu devant la constitution d'un bracelet comportant les sigils de chacun des Éternels, dispositif narratif enfantin. Par contre, il ressent le fait que Jill Thompson ne cherche pas à atténuer la bizarrerie et l'étrangeté des Éternels, et qu'elle leur conserve leur part d'incarnation de concept ayant une forte incidence sur la vie. Elle ne cherche pas à renchérir sur les créations de Neil Gaiman, en ajoutant un nouveau point de vue, ou en y ajoutant un sens supplémentaire, mais elle sait en garder la sensation. de ce point de vue, le lecteur apprécie les trouvailles qui parsèment le récit, et cette courte visite supplémentaire auprès de personnages dans lesquels il s'est fortement investi émotionnellement s'il a lu la série Sandman.

Ce tome se termine avec quelques bonus : la première illustration des Éternels en version enfant, les poupées de chiffon réalisées par Jill Thompson de Morphée et de Mort, les poupées de chiffon commercialisées par la suite, les statuettes réalisées sur la base de cette version des Éternels, quelques dessins préparatoires, et une courte biographie de l'auteur. Ces bonus n'ont rien d'indispensable, mais ils fournissent des anecdotes agréables à découvrir.

A priori le lecteur n'est pas forcément convaincu par le concept de cette histoire, une version enfant des Éternels, pour un récit destiné à de jeunes enfants. S'il n'a pas l'occasion de lire cette histoire à un enfant, il se rend compte qu'il passe malgré tout un bon moment de lecture, à commencer par le plaisir esthétique de ces aquarelles recelant un deuxième niveau de lecture, avec une forme d'espièglerie très réussie. S'il ne peut pas s'enthousiasmer pour l'intrigue, il apprécie de retrouver pour un temps trop bref des personnages qu'il a pu côtoyer pendant des années et des centaines de pages. En terminant sa lecture, il trouve même qu'elle fut trop courte et il se promet de lire le tome suivant, ce qui finalement constitue une preuve de son plaisir de lecture.
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