Récit mélangeant images et mots, les caractéristiques formelles du carnet de voyage se confondent avec celles de la narration séquentielle. C'est pourquoi cette discipline artistique ne pouvait qu'attirer des auteurs de la neuvième chose...
Pascal Argod nous explique (dans cette interview) que l'exercice du carnet de voyage prend ses racines à la "Renaissance italienne (XVe siècle ou Quattrocento) où des peintres précurseurs faisaient le tour d'Italie pour s'inspirer des ruines romaines et antiques, et plus largement de la culture latine". S'en suit une deuxième période avec les "Orientalistes (XIXe siècle) avec Delacroix et Gauguin dont les carnets de voyage ressemblent vraiment à ceux d'aujourd'hui, avec des dessins, des commentaires et des annotations". Puis une troisième vague avec les "Aquarellistes anglais (XIXe siècle) qui voyageaient en Europe et s'inspiraient des paysages. C'est Turner qui a d'ailleurs lancé le carnet de voyage à l'aquarelle". Pour finir avec les "Peintres Officiels de la Marine qui décrivent ports et arsenaux au fil des escales".
Le carnet de voyage doit être un superbe exercice pour les dessinateurs. Il leur permet de garder une trace particulière de leur périple, de fixer leurs émotions, tout en s'imposant une pratique journalière. Une sorte de "plaisir forcé". Une manière créative et très personnelle de rendre compte de ses découvertes, ses rencontres… Une photographie est par définition un instantané, alors qu'un dessin demande du temps à réaliser. le dessinateur doit observer plus longuement les sujets qu'il retranscrit, et cela se ressent. L'émotion dégagée y est plus subjective, donc plus intense.
Loustal ou Lamazou sont passés maitres. Baudoin également.
Craig Thompson s'est lui aussi essayé avec brio à l'exercice.
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