Moritz Thomsen commence son récit par cette phrase :
"Ce livre traite de mon engagement face à deux catastrophes, la Seconde Guerre mondiale et mon père."
Et presque tout est dit, la concision, la colère, l'intelligence alliée d'humour.
Il dit plus loin :
"Plus que de consolation l'homme est en quête de sens."
Et cette quête de sens se fait au fil d'un récit passionnant de bout en bout, qui laisse une large place aux aléas de la mémoire, avec ce que cela implique de trous, de flous et de pièges.
Mais ces absences mêmes participent à l' analyse rétrospective que Thomsen fait de ces deux traumatismes qui ont fait son éducation, avec comme clés de voûte leur ambiguïté perpétuelle.
Ce père égocentrique et rejetant, mais porteur d'un héritage qui ne se refuse pas, cet homme qui confond amour et haine. Et la guerre dans ce qu'elle a tout à la fois de trivial et de noble, de honteux et de glorieux, cette extraordinaire aventure mortifère. Une guerre aérienne qui se veut propre, loin de l'ennemi et de la boue des tranchées.
Deux catastrophes à deux têtes qui ont construit tout autant que détruit
Moritz Thomsen, ce jeune homme plein d'idéaux qui, s'il s'est laissé miner, grâce à la colère, n'en est pas ressorti pourtant anéanti.