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Éric Chédaille (Traducteur)Page Stegner (Préfacier, etc.)
EAN : 9782752900418
416 pages
Phébus (14/01/2005)
4.46/5   14 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Phébus, Au vif du sujet - 01/2005)


Un gamin poussé en graine. détesté par un père qui dans ces années 30 vouées à la crise ne cesse de cracher sa haine des Juifs, des nègres et de Roosevelt. ainsi que soit admiration pour le Japon conquérant et pour l'Allemagne nazie, décide de s'engager dans l'US Air Force afin de montrer au monde - et d'abord à ce père honni - qu'il est lui-même quelqu'un.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Moritz Thomsen commence son récit par cette phrase :

"Ce livre traite de mon engagement face à deux catastrophes, la Seconde Guerre mondiale et mon père."

Et presque tout est dit, la concision, la colère, l'intelligence alliée d'humour.

Il dit plus loin :
"Plus que de consolation l'homme est en quête de sens."

Et cette quête de sens se fait au fil d'un récit passionnant de bout en bout, qui laisse une large place aux aléas de la mémoire, avec ce que cela implique de trous, de flous et de pièges.

Mais ces absences mêmes participent à l' analyse rétrospective que Thomsen fait de ces deux traumatismes qui ont fait son éducation, avec comme clés de voûte leur ambiguïté perpétuelle.
Ce père égocentrique et rejetant, mais porteur d'un héritage qui ne se refuse pas, cet homme qui confond amour et haine. Et la guerre dans ce qu'elle a tout à la fois de trivial et de noble, de honteux et de glorieux, cette extraordinaire aventure mortifère. Une guerre aérienne qui se veut propre, loin de l'ennemi et de la boue des tranchées.
Deux catastrophes à deux têtes qui ont construit tout autant que détruit Moritz Thomsen,  ce jeune homme plein d'idéaux qui, s'il s'est laissé miner, grâce à la colère, n'en est pas ressorti pourtant anéanti.
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Pas une critique, mais une anectode relevée dans la préface, qui forcément doit donner envie, au moins, de commencer à lire ce livre. L'auteur ayant envoyé le texte à un de ses amis afin d'avoir un avis sur une possible édition, celui-ci (l'ami) fut surpris de trouver un texte avec fort peu de virgules. Comme il s'en enquit lors d'un courrier, il lui fut retourné par l' auteur un cahier d'écolier dans lequel figurait mille virgules tracées à la main.
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Le livre d'une vie.
Forcément singulier.
Le livre d'un double combat....

Celui, officiel, contre l'ennemi japonais.... Sans haut fait d'armes. Sans gloire particulière. le combat ordinaire d'un homme qui fait son devoir envers son pays.
Et celui, souterrain, mais ô combien plus violent, contre son père.. Un père tyrannique, égocentrique, narcisse de son pouvoir jusqu'à y sacrifier les siens sur l'autel de sa propre image.

L'auteur, sans fioritures, nous livre ses luttes, presque avec détachement, même si, toujours sous-jacente, perce parfois la colère et la douleur.

Un livre qu'on n'écrit qu'une fois. D'un trait. Comme une catharsis. Il a la brièveté d'un cri et la densité du poids énorme de cette filiation contre nature. Et puis, il ne restera que le silence...

Il se lit de la même façon. D'un jet....
Mais ne comptez pas en sortir indemne.
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Le livre admirable d'un auteur trop peu connu, qui dans sa vie eut à mener deux guerres :
La première contre un père qui ne l'acceptait pas tel qu'il était.
La seconde, celle qu'un monde en furie et en voie de déshumanisation lui imposa.
Un livre profondément humain.
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Je mets une très bonne appréciation bien que je n'ai retrouvé la pépite littéraire qui ma été vendue. Par contre j'ai découvert un homme.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'était pour ainsi dire la première fois de ma vie que je rencontrais des familles harmonieuses, et les voir fonctionner était comme d'assister à une chorégraphie complexe interprétée à la perfection par les Ballets russes- chacun à sa place, chacun exécutant avec grâce les évolutions requises...Voila que je rencontrais des groupes étendus de gens qui s'aimaient les uns les autres. Ce fut pour moi la plus confondante des découvertes..
Cette amère définition de la famille- groupe d'individus apparentés dominé par son membre le plus névrosé- m'avait toujours semblé parfaite. Et voilà qu'en l'espace de quelque jours ma haine de l'hypocrisie familiale se dissipa complètement: je découvris, en prenant douloureusement conscience de ma carence affective, que la cellule familiale était la base de la grandeur américaine et que, à l'instar de la théorie de l'évolution, elle conférait une profonde cohérence à certains aspects fondamentaux du monde. Et la plus stupéfiante révélation entre toutes: la cohésion du monde trouve ses racines dans la morale.

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C'est sans doute John Steinbeck qui popularisa l'idée que l'on pouvait grâce au Norden loger,d'une altitude de 18 000 pieds, une bombe dans un baril de cornichons. Peut-être notre désillusion regardant Mr Steinbeck prit-elle naissance quand, au terme d'approches parfaitement léchées, nous voyions la lueur de nos bombes d'exercice s'allumer à 1000 pieds du centre de la cible, ce qui nous montra que nous pouvions non seulement manquer le baril de cornichons, mais également l'usine où ces condiments étaient conditionnés. Ainsi que l'aire de stationnement entourant ladite usine, et la voie de chemin de fer qui la desservait, sans oublier la ville voisine où résidaient les dix mille employés qui s'échinaient à confectionner des barils de cornichons dans le cadre de l'effort de guerre. (Discutant entre nous du type de monument qui pourrait être élevé après les hostilités en l'honneur des bombardiers, nous décidâmes que l'édifice le plus approprié serait un énorme baril de cornichons d'un diamètre de sept cents pieds. A baptiser 'Mémorial Steinbeck".)
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Clarence Jones. Un gosse de la campagne, de la Caroline du Sud, qui parlait un anglais traînant, avec un accent méridional à couper au couteau, si bien qu'il passa des mois et des mois avant qu'un seul d'entre nous parvînt à le comprendre. Tout ce qui sortait de sa bouche était (je crois) destiné à faire rire ; il avait des plaisanteries cyniques, irrévérencieuses, vulgaires, d'un réalisme cru, qui cachaient un amour passionné de l'Amérique. Toujours sur le qui-vive, un côté effronté, les muscles longs et nerveux, il possédait cette vigilance particulière au chasseur et je ne laissais pas d'être stupéfait devant sa jugeote, car il était pragmatique et futé comme un gamin des rues de New York. Il était aussi sec et coriace qu'un vieux coq déplumé, avec des yeux d'un bleu délavé et une tignasse toute raide de cheveux blonds. A mes yeux, il était le modèle du jeune, bagarreur et pugnace, façonné à l'image des ces rebelles sudistes, avec leur visage aquilin et leur dévouement sublime à une cause perdue. Il avait dix-neuf ans. Jusqu'au moment où je le vis à demi nu et mourant, sa présence et son culot m'avait inspiré une image hypertrophiée de ce garçon ; mais ici, dans l'avion, la poitrine éclatée, je l'apercevais tel qu'il était : menu, atrocement vulnérable, tendre comme un petit enfant. Perdu.
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Il avait attrapé cette maladie fatale qui ne se répand que par le brassage de grosses quantités d'argent et qui, une fois contractée, détruit à jamais la joie de vivre. Car tel est le malheur de la richesse : l'avoir n'est pas une garantie de bonheur et lorsqu'elle n'est plus, on ne s'en remet jamais. La perte de ce qu'on a eu produit une tristesse qui n'est jamais adoucie par des sentiments de gratitude pour ce que l'on a encore -ses enfants, son compte en banque secret, les années à venir et avec elles la possibilité de se refaire. La cicatrice d'avoir tout perdu, ce sentiment creux d'exister à peine deviennent avec le temps une insécurité permanente, une vulnérabilité, une castration. Jusqu'à la fin de sa vie on ne connaît guère de jours où l'on ne se retrouve brutalement rabaissé par l'imparable prise de conscience de son propre dénuement face à des circonstances adverses.
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Il est invariablement entre trois et quatre heures du matin, cette heure entre toutes où il est le plus pénible d'avoir à regarder la vie en face.
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