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EAN : 978B004QVBFY4
Desclée et Cie (30/11/-1)
5/5   2 notes
Résumé :
Table des matières abrégée

Première partie. Époque grecque et romaine. Philosophie païenne.
Première période. Aurore de l'hellénisme philosophique
Deuxième période. Apogée de l'hellénisme philosophique (Platon et Aristote)
Troisième période. Décadence et Transition (Plotin)
Deuxième partie. Époque patristique et médiévale. Philosophie chrétienne
Première période. Préparation Patristique (saint Augustin)
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Caractère général.
Non seulement Spinoza adopte la méthode de l'idée claire, mais il lui donne sa pleine signification et l'applique avec une rigoureuse logique. D'abord, il revendique avec une entière franchise l'indépendance totale de la raison vis-à-vis de la Révélation pour atteindre le vrai. Selon lui, entre la foi ou théologie et la philosophie, «il n'y a point de communication, par suite, point de conflit à redouter. Ni la théologie n'est au service de la philosophie, ni la philosophie n'est au service de la théologie» . Mais l'Écriture Sainte ne demande au croyant que d'accepter l'unique dogme de l'existence de Dieu, et d'obéir aux préceptes de justice et de charité. Tout le domaine de la vérité spéculative et pratique est réservé à la raison.

Dans ce domaine philosophique, Spinoza, distinguant les idées confuses, sujettes à erreur et les idées claires, infailliblement vraies, exige pour celles-ci que leur objet soit simple, ou une combinaison d'éléments simples, selon les règles de la déduction cartésienne: mais de telle sorte que chaque élément trouve sa place marquée dans un système unique, rendant intelligible l'universalité du réel. C'est pourquoi, posant quelques définitions qui s'imposent, selon lui, par leur évidence même, il en déduit l'explication de toutes choses, depuis Dieu, au sommet de l'univers, jusqu'à la nature et notre âme, terminant par l'exposé de la manière de vivre la plus capable de nous rendre heureux. Et le critère d'infaillible vérité de chacune de ces conclusions est précisément leur aptitude à prendre place comme d'elles-mêmes dans l'édifice total de la science, à former un des anneaux de l'unique chaîne de déductions intuitives qui rend intelligible le réel total.

Cette exigence d'unité absolue ou d'intelligibilité universelle n'était pas illégitime, car elle est naturelle à notre raison, et c'était arbitrairement que Descartes admettait plusieurs idées claires indépendantes. Mais dans une méthode où le seul raisonnement admis est la déduction, où, par conséquent, toute cause explicative est intrinsèque et constitutive de l'effet, il était inévitable qu'on aboutît, en l'appliquant rigoureusement, au monisme absolu ou au panthéisme.

Spinoza crée en effet dans la philosophie moderne une première forme bien caractérisée du panthéisme, qu'on peut appeler «intellectualiste», c'est-à-dire objectif ou réaliste, et prétendant se prouver devant la raison par une démonstration rigoureuse. Cette démonstration se développe en trois étapes: la première établit que Dieu est la substance unique, connue par ses attributs; la deuxième explique comment Dieu infini et le monde fini peuvent coexister, identiques comme être, distincts comme natures; la troisième en déduit une morale, mais en lui donnant une signification toute nouvelle. De là trois paragraphes:

1. - Dieu connu par ses attributs.
2. - Coexistence du monde et de Dieu.
3. - Morale transposée.
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Baruch (ou Benoît) Spinoza est né à Amsterdam, de parents juifs, originaires d'Espagne. Élevé par un rabbin épris de l'exégèse rationaliste de Maïmonide, il manifesta bientôt, avec une vive intelligence, une grande indépendance et hardiesse de pensée. Le besoin d'unité était fondamental dans son esprit, et bientôt, sous l'influence des traditions juives de la Cabale, et en particulier du Zohar , il s'orienta vers le panthéisme. Ayant étudié le latin, il prit contact avec les philosophes modernes de la Renaissance, comme Giordano Bruno, qui le poussèrent dans le même sens. Mais l'influence décisive fut celle de Descartes (à partir de 1654): Spinoza trouva dans le cartésianisme le cadre doctrinal qui lui permit de démontrer rigoureusement à ses yeux, le monisme qui l'avait fasciné.

Cependant le panthéisme était directement opposé à la doctrine des Livres Saints. C'est pourquoi, en 1656, la synagogue d'Amsterdam fulminait contre lui la grande «excommunication»; en même temps se faisaient sentir les premières atteintes de la phtisie qui devait l'emporter. Sous le coup de ces malheurs, le philosophe décida de vivre la doctrine que lui révélaient ses méditations; il se retira dans une vie frugale et austère, mais studieuse et indépendante, refusant une chaire de professeur à l'Université de Heidelberg, et gagnant sa vie par son travail.

Ses principaux ouvrages, tous écrits en latin, sont: «Traité théologico-politique» qu'il édita en 1670 et «Principe de Philosophie cartésienne»; après sa mort seulement, parurent «Tractatus de intellectus emendatione» et son oeuvre maîtresse, l'Éthique. Ce dernier livre se présente, même extérieurement, «more geometrico», avec définitions, axiomes, théorèmes, corollaires, etc.: c'est le triomphe de la méthode mathématique de l'idée claire.
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Cette nouvelle Édition, revue et en partie refondue, voudrait, tout en conservant les caractéristiques qui ont fait apprécier la première, répondre aux justes désirs de bienveillants critiques, et se rendre utile à un plus grand nombre encore de lecteurs.

Tout d'abord, le Précis reste un instrument de travail à l'usage des étudiants ecclésiastiques: il se propose de compléter les Manuels de Théologie et de Patrologie, et dans ce but, il expose avec soin la doctrine des maîtres scolastiques. En cette section, les notices consacrées à saint Bonaventure et à Suarez ont été soigneusement améliorées.

Mais aussi, le Précis se présente aux étudiants en Philosophie des écoles secondaires, avec l'espoir de leur rendre service dans la préparation du Baccalauréat ès lettres (seconde partie). L'exposé des opinions défendues par les diverses écoles philosophiques tient une grande place dans la matière de cet examen; et il y a de sérieux avantages à trouver ces systèmes, non plus présentés par morceaux détachés du contexte selon les diverses questions traitées, mais dans leur enchaînement historique et comme un tout cohérent et vivant. Dès la première édition, l'attention particulière accordée à la philosophie moderne, spécialement au courant positiviste, ainsi que la Table doctrinale des matières orientaient le Précis vers cette utilisation. Cette nouvelle Édition s'efforce d'y répondre mieux encore par les développements plus amples accordés aux auteurs modernes, comme François Bacon, Spinoza, Locke, Hume, Stuart Mill, etc.; et surtout par l'étude des diverses écoles de Psychologie expérimentale, anglaise, française, allemande, et des principales directions actuelles de cette branche si moderne de la Philosophie .

1) Préface à la deuxième édition
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2. - Coexistence du monde et de Dieu.
Si Dieu est l'unique substance, il est évidemment impossible de trouver hors de lui aucune autre substance. Cependant, selon Spinoza, le monde se distingue de Dieu par sa nature; c'est pourquoi on peut parler de son émanation ou même de sa création, et il est possible de construire une psychologie humaine.

A) Distinction du monde et de Dieu.
Non seulement il est évident que la substance est unique, mais il est évident aussi que le monde existe et est composé d'êtres multiples, mobiles et finis, et par conséquent contingents. Ces deux certitudes se concilient en admettant un seul Être ou un seul subsistant, mais deux natures réellement distinctes: 1) La nature divine, «natura naturans» qui est constituée par les attributs et est absolument simple et immuable; 2) la nature créée, «natura naturata» qui est constituée par des modes, c'est-à-dire par des réalités qui ne peuvent exister en soi, mais seulement en Dieu et par Dieu; et ces modes, dans leurs degrés inférieurs, sont finis, multiples et changeants et constituent les choses particulières dont nous avons l'expérience.

Cependant, pour rejoindre ces réalités contingentes à l'immuable essence divine, Spinoza conçoit une série d'intermédiaires à la manière de Plotin. Il distingue en effet des modes finis, et des modes infinis, et ces derniers sont de deux sortes: les uns, les plus parfaits, émanent directement et immédiatement de chaque attribut divin; les autres en découlent médiatement, par l'intermédiaire des premiers et c'est de ceux-ci que jaillit enfin la série mobile des modes finis. Ainsi l'attribut Pensée produit directement l'Intelligence infinie, comme mode immédiat; de celui-ci émanent, semble-t-il, comme modes médiats, l'ensemble des âmes immortelles et éternelles qui, elles-mêmes, donnent naissance aux multiples âmes humaines d'ici-bas. Parallèlement, l'attribut d'Étendue produit directement, comme mode infini, le mouvement en général; de celui-ci, émane ce que Spinoza appelle «facies totius universi» c'est-à-dire, semble-t-il, la nature considérée comme un certain tout individuel permanent grâce à la loi de conservation de l'énergie; et ce mode infini médiat est enfin la source de toutes les modifications finies de l'étendue qui constituent notre monde corporel.

Ces intermédiaires semblaient nécessaires à Spinoza pour rendre intelligible le passage de l'infini absolu au fini. Mais les modes infinis se distinguent nettement des attributs par leur caractère d'effets dépendants et subordonnés. Ainsi, dans l'esprit de Spinoza, Dieu est bien l'unique Être, mais subsistant en deux natures distinctes.
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Réalité de Dieu.
Spinoza établit d'abord la réalité de Dieu. Partant de l'idée claire de substance, il en déduit trois propositions:

1) La substance existe nécessairement. En effet «l'idée claire de substance est celle d'un être qui n'a besoin de personne pour subsister» , c'est-à-dire de l'Être parfait qui subsiste par soi. De cette définition de la substance, il faut passer à l'affirmation de son existence réelle, car si on en niait l'existence, on en détruirait par le fait même la définition: poser sa définition, c'est poser son existence réelle. Et puisque nous avons l'intuition de cette définition par l'idée claire qui est infaillible, nous connaissons donc que la substance existe nécessairement dans la réalité.

2) Cette substance est infinie. En effet, il répugne que la substance dont toute la définition est d'exister par soi, soit «non-être» en quelque façon. Mais «être fini» ne peut se comprendre que comme un non-être, une limitation qui est une non-perfection. Il est donc impossible que la substance soit finie: elle est par définition infinie.

3) Cette substance est unique. En effet, une deuxième substance n'est possible que si elle se distingue de la première. Mais pour cela, il faut que la première possède une perfection que ne possède pas la seconde; il faut donc que cette seconde substance enveloppe du non-être et soit finie, ce qui est impossible, puisque nous venons de démontrer que toute substance est infinie.

Cette substance, conclut Spinoza, c'est Dieu, Être nécessaire, infini et unique, simple, immuable, éternel, souverainement indépendant.

Cette preuve de l'existence de Dieu a toute la valeur de la méthode cartésienne de l'idée claire, mais n'en a pas d'autre; elle tombera, comme celle de Descartes et de Leibniz, sous les coups de la critique kantienne
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