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Les enquêtes d'Einar, journaliste tome 2 sur 7

Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782864246664
352 pages
Editions Métailié (02/10/2008)
3.24/5   207 notes
Résumé :
Au lendemain de la grande fête des commerçants de Akureyri, la grande ville de Nord de l'Islande, on dénombre de nombreuses gueules de bois, quelques dépucelages, plusieurs agressions, plusieurs viols aussi. Mais une femme qui se présente sous le nom de Victoria demande à Einar, le correspondant local du "Journal du soir", de se rendre immédiatement avec la police, dans une maison hantée de la vieille ville : ils y découvent le corps d'une jeune fille étranglée. Per... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,24

sur 207 notes
Ce n'est pas l'enquête qui fait l'intérêt du Dresseur d'insectes, mais bien plutôt le monde rock et tendre d'Einar, journaliste à tout faire dans un coin paumé d'Islande, père à temps partiel d'une adolescente un peu trop fêtarde, psychologue amateur ou agent infiltré à ses heures...

Comme le temps de la sorcière, ce deuxième opus nous montre l'autre Islande, bien éloignée des fjords et des geysers, celle des villes modernes, faite de violence, d'alcoolisme, de solitude, de secrets et d'illusions, mais aussi parfois de bons petits plats en famille, de moqueries complices entre collègues et de jeunes qui se construisent. La société d'aujourd'hui, en fait, mais préparée à la sauce islandaise...

Un bon petit polar comme un bon petit plat donc, qui m'a donné envie, paradoxalement, de visiter Akureyri, d'écouter les Kinks, de m'acheter une perruche et de dîner avec des islandais aux noms improbables comme Gunnsa et Raggi !
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L'Islande est un beau pays, et si vous devez vous y rendre, ajoutez le guide du routard à quelques bons polars islandais. Car vanter les charmes touristiques de l'Islande ne fait pas partie des préoccupations essentielles d'Arni Thorarinsson. La 4ème de couverture donne le ton avec un aperçu des festivités traditionnelles islandaises se déroulant lors du premier week-end d'août : « Chaque année, la grande fête des commerçants d'Akureyri, au Nord de l'Islande, apporte son lot de gueules de bois, de dépucelages, d'agressions et de viols ». A la page 76, on précise : « Ça dépasse les limites de l'entendement. Notre sommeil est bousillé par des cris et des hurlements de sioux. Cette bande-là baise dans les jardins et les parcs, ça pisse et ça chie partout. Pour couronner le tout, vous vous retrouvez avec une caillasse au milieu de votre salle à manger. Où donc ces sauvages ont-ils été élevés ? » Bienvenu en Islande. Plus loin : « Je contacte les organisateurs de la manifestation. On me répond que 99% des participants se sont bien tenu. » Nous voilà rassurés.
C'est dans cette ambiance qu'Einar, correspondant du « Journal du Soir » envoyé en exil à Akureyri dans le précédent roman (Le Temps de la sorcière) traque le fait divers pour son rédacteur en chef Trausti Löve, resté à Reykjavik. Ne manquant ni de flair ni de sources bien placées – dont Olafur Gisli, le commissaire principal d'Akureyri, ça aide bien – Einar tombe rapidement sur une affaire louche, dans laquelle il va devoir s'impliquer personnellement.
Une maison abandonnée que l'on dit hantée, une femme médium qui en sait trop mais n'en dit pas assez, une équipe américaine de tournage de films « érotiques » qui débarque sur les lieux, un crime sans cadavre, une baignoire dans laquelle on retrouve le cadavre... Les pièces du puzzle sont suffisamment hétéroclites pour retenir l'attention du lecteur et faire durer l'enquête. Les cadavres finissent par sortir des placards, et pas seulement ceux des bouteilles d'alcool et autres substances ingurgitées pendant la fête.
A la lecture de ce polar 100% islandais, on ne peut s'empêcher de comparer Einar et Erlendur, les héros récurrents d'Arni Thorarinsson et d'Arnaldur Indridason. Tous deux ont vécu un divorce difficile et surveillent d'un oeil discret les excentricités de leur progéniture, avec toutefois un sens de la paternité et des responsabilités plus prononcé chez Einar. Tous deux, avec des motivations différentes, traquent les criminels et conduisent des enquêtes complexes qui lèvent le voile sur les recoins les plus nauséeux de l'âme humaine. Et si Einar, de par sa profession, vise avant tout le scoop et les gros tirages (seuls critères entrant en ligne de compte aux yeux de sa hiérarchie), il conserve un sens élevé de l'éthique professionnelle et parvient à préserver un équilibre toujours fragile entre protection des sources et respect de la morale et de la justice. S'il n'a pas la possibilité de mettre lui-même les criminels derrière les barreaux, il entretient des liens subtils avec la police pour faire éclater au plus vite la vérité. En échange de quelques tuyaux publiables obtenus de son ami le commissaire, il fait avancer l'enquête et donne de sérieux coups de main à la police, par exemple en assurant une mission d'infiltration pour déceler un assassin potentiel.
Einar est un personnage attachant, au caractère enjoué, attentif à ses collègues et à sa famille, pratiquant volontiers l'autodérision (sur cet aspect, on est assez loin du caractère taciturne d'Erlendur). Il aime, quand il trouve le temps, cuisiner des petits plats pour sa fille, écouter de la rock-music, et n'hésite pas à fredonner les airs, en anglais non traduits dans le texte, de Ray Parker Jr (Ghostbusters), de Belinda Carlisle (Heaven is a place on earth) et des Kinks (Victoria, Death of a Clown). le Dresseur d'insectes sera le titre de l'article qu'il publiera sur cette affaire, tiré des paroles de Death of a Clown : « The trainer of insects is crouched on his knees, and frantically looking for runaway fleas » (le dresseur d'insectes est à genoux et cherche frénétiquement les puces fugitives). Les puces en question sont les victimes qui cherchent à échapper à leur bourreau, et quelques-unes y laisseront malheureusement leur peau.
L'Islande est un beau pays finalement, et si vous devez vous y rendre, n'oubliez pas une petite laine, un guide touristique ET vos romans d'Arnaldur Indridason et d'Arni Thorarinsson… avec eux, même l'été on frissonne !
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Alors qu'Einar, journaliste au "Journal du soir" à Akureyri dans le nord de l'Islande, traque les fantômes dans une vieille bâtisse dite hantée, histoire de séduire son lectorat et d'assurer la survie de son canard, la fête des commerçants "Toute en une" se prépare. Il accueille d'ailleurs à cette occasion sa fille Gunnsa âgée de 16 ans et son petit ami, Raggi, venus profiter de la fin des vacances et de la fiesta dans les rues de la ville...qui s'avère être de plus en plus le théâtre de violence liées aux usages excessifs de drogues et d'alcool. Viols, vols, bagarres sont à déplorer parmi les participants et la police est débordée.
Des acteurs américains et leur équipe ont débarqué pour un tournage… justement dans la fameuse maison hantée. Et Einar reçoit de mystérieux appels d'une soi-disant médium, celle qui lui a signalé les fantômes, dont le dernier est plutôt alarmant… En effet une jeune fille de 17 ans est retrouvée morte dans la maison aux esprits… Un meurtre maladroitement maquillé en suicide.

De Akureyri à Reykjavik où Einar va faire connaissance avec la medium Alberta, alias Victoria, une femme brisée par la vie mais au courant de trop de choses, au rythme d'une chanson des Kinks "The death of the clown" d'où est tiré le titre du roman. Brisée par la vie mais bientôt par la mort, dans le centre de cure de désintoxication où elle avait décidée de reprendre sa vie en main, qui pouvait bien lui en vouloir ? Quel lien avec la jeune fille, sa soeur de souffrance, droguée et violée comme elle dès le plus jeune âge ? Quels sont les auteurs de ces crimes impunis qui brisent des existences avant même qu'elles aient pu éclore ? Notre journaliste lui-même père de famille, ancien alcoolique, révolté par certaines pratiques d'individus corrompus, n'a plus qu'un désir : que la vérité éclate et que justice soit faite…

Un très bon polar nordique dans lequel Arni Thoraninsson souligne que le progrès économique et la mondialisation engendrent de nouveaux maux même pour un petit pays un peu à l'écart du monde comme l'Islande, violence, jeunesse désaxée, l'appât du gain, l'exploitation d'une certaine innocence, criminalité en hausse, sexisme, racisme. Et qui donne envie de réécouter les Kinks…
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A Akureyri, la grande ville du nord de l'Islande, le mois d'août démarre en fanfare avec la célèbre "Toute-en-une", la fête des commerçants qui connait chaque année un franc succès malgré les excès en tout genre qu'elle provoque. Beuveries, viols, agressions...la police est débordée. Mais le pire est à venir. Une informatrice anonyme demande à Einar, journaliste au "Journal du soir" de se rendre dans une maison que l'on dit hantée. Sur place, il découvre le cadavre d'une très jeune fille. Pressé d'en savoir plus, Einar se lance sur les traces de sa mystérieuse correspondante tout en essayant d'être présent pour sa fille et son petit ami en vacances chez lui. Son enquête va l'obliger à les négliger un peu mais les deux adolescents s'en accommodent très bien , tout occupés qu'ils sont à travailler pour une équipe de tournage tout droit débarquée d'Hollywood!


Deuxième opus des aventures d'Einar dans son exil forcé au nord de l'Islande et c'est un vrai plaisir de retrouver ce cynique au grand coeur. Cette fois, il va flirter avec ses vieux démons et payer de sa personne pour une enquête en immersion dans un centre de désintoxication.
Bien loin des images de cartes postales où volcans, geysers et cascades rivalisent de beauté sous un soleil qui ne se couche jamais, Arni THORARINSSON décrit un pays qui n'est plus protégé des fléaux du monde par son insularité. Alcool, drogue, violence, corruption, jeunesse à la dérive...la société se délite et Einar en témoigne dans ses articles. Heureusement, l'ambiance n'est pas plombée par tant de noirceur, grâce à la personnalité du journaliste qui ne perd jamais son sens de l'humeur et aux incursions dans sa vie privée : sa grande histoire d'amour avec une perruche, ses inquiétudes pour sa fille, ses passes d'armes avec Trausti Löve, son rédacteur en chef.
Un héros attachant, un regard lucide sur la société islandaise et une enquête rondement menée, que demander de plus ?
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Apres Arnaldur Indridasson et héros récurrent Erlendur, après Ragnar Jonasson et son policer Ari Thor, me revoilà en Islande avec un nouvel auteur : Arni Thorarinsson. Cette fois ci, le personnage principal de cette histoire n'est pas un policier, mais un journaliste : Einar.
Ce dernier vit actuellement à Akureyri, au nord de cette ile fabuleuse qu'est l'Islande. Il ne s'y passe en général pas grand-chose sauf qu'à l'occasion de la fête des commerçants, les débordements sont au rendez-vous et le véritable visage de cette ile apparait. Oui il y a les aurores boréales et les paysages à couper le souffle, mais la réalité c'est aussi la drogue, l'alcool et tous les problèmes sociaux qui en découlent.
C'est à l'occasion de cet évènement annuel que Einar va être amené à s'interroger et enquêter sur un meurtre. Ses bons rapports avec les policiers de la petite ville facilitent certes ce genre de démarche. Il va pousser son enquête jusqu'à se faire passer pour un patient en se faisant admettre dans un centre de désintoxication. le Rolle est à double tranchant pour lui vu son propre passé.
J'ai beaucoup aimé ce nouveau personnage, avec son humour un peu bourru, son humanité, sa fille Gunnsa et n'oublions surtout pas sa perruche. Oui, Einar est un personnage qui vaut le détour et que je retrouverais avec plaisir dans les prochains livres d'Arni Thorarrinsson que je lirais. D'autant que j'ai commencé par erreur par le deuxième tome de cette série et que je possède le premier depuis un bon moment dans ma Pal. Il va falloir remédier rapidement à cette petite erreur.
L'écriture est fort sympathique et l'intrigue est habile avec un bon ancrage dans la réalité de ce qu'est véritablement l'Islande actuellement.
Je rajouterais que j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur lors d'un salon du polar et qu'il est bien à l'image de son personnage : absolument charmant.

Challenge ABC 2018/2019

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
- La croissance n'est qu'une appellation politiquement correcte pour désigner la cupidité, j'observe. Hannes est le seul à s'opposer à ce que nous sombrions complètement dans une indécence irresponsable. Quant à « vieux jeu », c'est une expression insultante désignant l'amour du travail bien fait et une intelligence intacte.
- Ça, je ne dis pas le contraire, continue-t-il, toujours en chuchotant. Mais les Médias Islandais Réunis le considèrent comme le fossile d'un époque révolue.
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– Pourquoi les femmes mariées sont-elles plus grosses que les célibataires ? il demande.
Margrét le prend tout de suite au mot.
– Quand les célibataires rentrent chez elles et qu'elles voient ce qu'il y a dans le frigo, elles filent directement au lit. Alors quand les femmes mariées rentrent chez elles et qu'elles voient ce qu'il y a dans le lit, elles filent direct au frigo !
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Ma mauvaise conscience se dilue dans les effluves grisants de la célébrité Made in America et dans l'avant-goût de cette richesse importée de l'étranger.
Au fait , papa , tu n'as pas quelqu'un , je veux dire , a part Snaelda ? demande Gunnsa au moment où nous sortons du restaurent et remontons la rue Kaupvangsstraeti.
.Ma fille me lance unsourire narquois , snelda est une perruche jaune pas plus grosse que la paume d'une main qui faisait partie des meubles de mon appartement quand je me suis installé ici et que , dans ma solitude j'avais décrété femelle.
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Les mauvais traitements que cette femme s'infligeait à elle-même depuis des années ont-ils fini par réclamer leur dû ? A-t-elle été victime d(un infarctus ? D'une hémorragie cérébrale ? Son corps aurait -il abandonné la lutte juste au moment où elle se décidait enfin à suivre un traitement ? Au moment précis où c'est décidée à" régler ses problèmes. "
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"Notre fille qui vient d'avoir dix-huit ans n'est pas rentrée à la maison depuis le Week-end des commerçants. Nous avons juste quelques nouvelles d'elle par-ci par-là en ville, complètement droguée et en compagnie de merdeux quelconques. Quand nous avons lu votre article de ce matin à propos de la jeune fille retrouvée morte dans cette maison, nous étions évidemment morts de peur qu'il s'agisse de notre petite. Dieu merci, ce n'est pas elle. En revanche, la police nous a expliqué qu'elle ne pouvait pas intervenir ! Elle ne peut absolument pas bouger le petit doigt tant qu'il n'est pas avéré qu'il y a eu acte répréhensible. Acte répréhensible !!!
- Eh bien, votre fille est évidemment assez âgée pour être considérée comme une adulte. Elle est majeure...
- Une adulte ! Qui serait adulte une fois livrée sans défense à la drogue et à la boisson ? Qui donc est majeur dans de telles conditions ?
Je me mets subitement à penser à ma petite Gunnsa et à ses mésaventures du week-end dernier.
- Eh bien, je comprends ce que vous...
- Et la police qui nous répond qu'elle est débordée, qu'elle enquête sur toutes sortes d'agressions sexuelles et qu'elle a maintenant en plus sur les bras une enquête pour meurtre. Est-ce qu'elle compte attendre qu'on retrouve ma gamine morte à cause de cette saloperie ? Ou encore assassinée, comme cette pauvre petite dont vous avez parlé aujourd'hui ? Est-ce que c'est seulement à ce moment-là qu'elle enquêtera ?"
(p. 128-129)
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