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Citations sur L'Ange du matin (38)

- Mais qui sont donc ces ordures ? Comment la société islandaise a-t-elle pu engendrer de tels prédateurs ?
-Comment ? rétorque Hannes. Eh bien, sans doute en baisant, mon cher monsieur.
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- Derrière chaque grande fortune, il y a un grand crime, qui a dit ça?
- Je l'ignore, Hannes. On est lancés dans une nouvelle partie du Trivial Pursuit?
- Balzac, mon cher.
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Une famille d'immigrés est assassinée en Espagne : l'information franchit à peine les frontières du pays. Il suffit qu'un pickpocket dérobe le sac à main d'une star de la télé et là ...
Le monde est incroyablement fou.
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La génération de nos parents a bâti sur les mottes d'herbe et la morue une société qui était tout de même quelque chose. Ma génération a voulu transformer ce quelque chose en tout. La génération suivante a transformé ce tout en rien.
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Un rapport sur les causes de l'effondrement de l'économie a été publié par la commission d'enquête de l'Althingi, notre Parlement national. Tout le monde est d'accord pour dire que ce document dévoile la vérité dans ses grandes lignes. Mais dès qu'il a été question de déterminer les responsabilités, toutes les personnes impliquées sont bien vite rentrées se cacher chez elles, elles s'y sont enfermées à double tour, ont tiré les rideaux et montré du doigt la maison du voisin.
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On se demande parfois si la seule chose qui unit cette nation ne se résume pas à un ensemble de signaux GSM, de conversations téléphoniques, de SMS, de photos ou de vidéos prises avec des portables, et je ne sais quoi encore. Qui a besoin de liens familiaux alors qu'il possède un portable?
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La religion c'est ce qui empêche les pauvres d'assassiner les riches.
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- Ce type-là, c’est un vrai salaud ?
- Ce serait peut-être aller un peu loin, ma petite Gunnsa. C’est un homme, naturellement, comme tout le monde.
Elle bâille.
- Mais il est responsable de la crise ? Il est partie prenante de toute cette corruption ?
Je bâille également.
- En effet. Même s’il n’était pas propriétaire d’une grande banque à laquelle il aurait fait payer tout ce qu’il achetait. Lui et ses sociétés apparaissent dans le grand rapport d’enquête du Parlement, que ce soit pour des emplois fictifs ou pour des contributions mirifiques versées à divers hommes politiques. Mais tâche de lui témoigner un respect total et d’agir en professionnelle. Nous sommes des hôtes qu’il reçoit chez lui et nous représentons le journal. Tu es photographe, donc tu prends des photos, point. End of story.
Hier, tandis que nous déjeunions à Grillhusid, nous avons discuté de l’effondrement de l’économie et de la crise. Il a été question de la responsabilité des politiques, de celle des banques et des hommes d’affaires, de celle de tout un chacun. J’ai bien senti que Gunnsa s’efforçait de comprendre le pourquoi et le comment de tout ça. Raggi n’a pas dit grand-chose, mais ses yeux noirs et pétillants d’intelligence montraient clairement qu’il n’en pensait pas moins. Derrière la joie de vivre et l’insouciance qu’ils affichent tous les deux se forme peu à peu une pensée personnelle sur les choses sérieuses de la vie, je dirais même une conscience politique.
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J'arrive trop tard. Si le temps est le moyen qu'a trouvé la nature pour éviter que tous les événements se produisent simultanément, il n'est pas très efficace. Je ne disposais pas d'assez de temps. Peut-être était-ce une question de secondes, ou peut-être de minutes. Mais, conformément à une loi implacable, j'arrive trop tard.
Alors que je quitte tranquillement la maison jumelée que j'occupe dans le quartier de Hlidahverfi, je n'ai pourtant pas l'impression que le temps me manque. Mon haleine sort de ma bouche pour s'élever dans l'air glacial et immobile de la ville d'Akureyri. C'est la preuve indéniable que je respire, avec les volutes de vapeur afférentes et tout le bataclan. Mes jambes m'obéissent et me transportent, lentement mais sûrement, jusqu'à mon poste de travail sur la place de l'Hôtel de Ville. Toute chose est encore conforme à mes plans, au vœu que j'ai formulé en silence et à la résolution personnelle que j'ai prise lorsque nous sommes entrés d'un bond avec ma fille Gunnsa dans la nouvelle année. Mes vieux parents n'ont pas voulu tenter leur chance, du reste, ils auraient hypothéqué leur futur si, comme nous, ils étaient montés sur cette chaise pour faire le grand saut à cloche-pied au risque de se casser une jambe en se réceptionnant. Dans ce genre de situation, mieux vaut reculer que sauter.
Il suffit d'y croire un peu pour envisager les sommets des Sulur, Kerling, Hlidarfiall, la lande de Vadlaheidi et les montagnes qui cernent le fjord d'Eyjafjördur, ainsi qu'Akureyri et son Pollur comme les géants tutélaires de la ville, les anges gardiens donnés par mère nature. Mais dans la pénombre matinale de ces premiers jours de l'année, peu de choses viennent confirmer cette croyance, si ce n'est la foi elle-même.
Les lampadaires projettent à peine leur clarté pâlotte sur l'environnement immédiat : immeubles, entrepôts, usines et bâtiments à usage de bureaux. L'allée piétonne qui longe la rue Skardshlid et traverse le pont enjambant la rivière Glera avant d'entrer dans la rue Glerargata est loin d'offrir la plus jolie vue de la charmante capitale du Nord. Mais je vais devoir m'en contenter pour me bâtir un futur et faire ce que les experts nous conseillent : chercher le positif au sein du négatif, se battre pour remporter la victoire y compris dans la défaite, voir les ouvertures au bout des impasses et la lumière au fond de la plus noire des nuits. Et ainsi de suite. En général, je ne suis pas très doué pour me bercer d'illusions sans avoir ingurgité un verre d'alcool et je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle, en ce moment, je me satisfais entièrement de la déliquescence.
L'esprit occupé par ces considérations, je marche d'un pas léger dans le petit matin. À l'angle des rues Glerargata et Eyrarvegur, je croise une vieille femme qui n'est pas de cette humeur. Elle jure et maugrée tout ce qu'elle sait dans son coin. Je ne me laisse pas décontenancer et pose un pied sur la chaussée pour traverser.
- Hé, vous, là-bas, me crie-t-elle alors. Vous travaillez bien au Journal du soir, n'est-ce pas ?
Et moi qui m'imaginais ne pas être un visage connu.
- Euh, oui, dis-je alors que je maudis en silence la politique du droit à l'image appliquée par mon journal.
Elle me fait signe de me retourner. Rien ne m'oblige à lui obéir, mais je m'exécute quand même.
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Depuis des années, j'écris sur cette société qui oscille entre rêves de grandeur et autodestruction, complexe d'infériorité et mégalomanie. Dois-je m'étonner d'osciller un peu moi-même ?
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