Une précédente critique l'a dit, et ce avec raison : NE LISEZ PAS LA QUATRIÈME DE COUVERTURE! Métailié n'a pas compris qu'il ne faut pas y révéler un évènement choc, essentiel, qui de plus, se situe au milieu du récit!
Einar est journaliste, correspondant du Journal du Soir à Akureyri. Il est compétent, il a beau se démener, ses articles n'intéressent pas la direction du journal à Reykjavik. Jetons donc un coup d'oeil à ses derniers articles : une maison hantée, la visite de deux acteurs de cinéma, des agressions pendant la fête de la ville, la police en sous-effectif, des licenciements dans une entreprise, le gagnant du concours de l'Apollon du nord, les préparatifs d'un tournage… Ah oui, quand même j'oubliais : une jeune fille retrouvée morte, nue dans une baignoire. On ne sait rien d'elle, pas même si c'est un meurtre. Une information qui risque de passer inaperçue si on n'en découvre pas plus. de son côté, la direction du journal envisage de fermer cette antenne d'Akureyri qui, de fait, ne contribue que très peu au tirage du journal.
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Einar décide alors de mettre les bouchées doubles et s'investit à fond dans ce qu'il lui semble le sujet le plus prometteur pour le moment : la mystérieuse jeune fille morte. Pour ce faire, il téléphone sans arrêt à Olafur Gisli, le commissaire de police local. Il n'hésite pas à se rendre à Reykjavik pour rencontrer une informatrice - qui se dit médium - et réussit ainsi à faire avancer un petit peu l'enquête sur cette inconnue dans la baignoire. Mais cet informatrice, qui passe son temps à boire, est peu loquace, et se comporte d'une façon bizarre. La police avance de son côté et détermine que la jeune fille dans la baignoire a bien été assassinée. Einar et Olafur Gisli accélèrent alors leurs investigations. Est-ce que les scoops d'Einar sur ce meurtre parviendront à faire augmenter les ventes du journal et ainsi à justifier le maintien de l'antenne d'Akureyri?
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On a dans ce récit : une intrigue assez banale au début mais qui prend un tournant inattendu, la vie quotidienne d'un journal et d'un centre de désintoxication, des personnages classiques tels que le journaliste qui n'abandonne jamais et le policier qui accepte de collaborer avec le journaliste réglo, et un personnage énigmatique en la personne de l'informatrice. Au final, je n'ai pas eu le coup de coeur pour ce dresseur d'insectes (*). Même s'il est vrai qu'on ressent une certaine sympathie pour Einar. C'est d'ailleurs cette sympathie qui nous empêche d'arrêter la lecture en cours de route.
Arni Thorarinsson m'a semblé plus inspiré dans
Treize jours.
(*) Einar est un fan des Kinks ; il fredonne page 131 (Métailié) leur chanson Death of a clown : "The trainer of insects is crouched on his knees and frantically looking for runaway fleas." Et voilà pourquoi ce roman a un tel titre!