Henry David Thoreau, l'auteur du grand Walden, déroule dans un petit opuscule l'éloge
de la marche. Ce grand pionnier de l'écologie moderne, nous livre plus qu'un amour
de la marche, un essai en forme d'éloge, où la marche est devenu l'indispensable instrument de sa liberté.
Qui ? mieux que
Sylvain Tesson pouvait illustrer l'art
de la marche, la libération de l'homme en mouvement, le disciple de Thoreau, prend corps après son accident. Sa reconstruction semble s'imprégner de ce balancement si particulier dans le silence des chemins de bois noirs.
Celui qui avait vécu
dans les forêts de Sibérie, comme Thoreau dans sa cabane de Walden, s'est nourri de toute les vibrations de la nature, envahissant terreau de liberté en recréant au milieu des congères sa propre bibliothèque.
La marche c'est aussi la possibilité d'aller vers de nouvelles réalités, aller vers les autres, vers l'ailleurs. Par le non retour arrière, la fuite, l'individu peut libérer ses tensions, rechercher une reconstruction, une nouvelle énergie, la marche invite ainsi à vivre autrement. L'
éloge de la fuite d'
Henri Laborit, complète bien la pensée de Thoreau.
La fuite, devient solution et chemin, car "pour retrouver l'ensemble du cosmos, pour se situer dans la nature, l'homme doit s'approcher des fenêtres étroites que, dans sa prison sociale, l'idéologie dominante, ici ou là, veut bien entrouvrir pour lui faire prendre le frais. " H Laborit.
Sylvain tesson et
Henri Laborit montent toute l'actualité de la pensée de Thoreau. Il m'apparaissait intéressant de montrer une continuité de sensibilité, d'un continent à l'autre d'un siècle éloigné au notre.
L'ouvrage est si court, qu'il pourrait être considéré comme un résumé. Il s'adosse au contraire à de multiples références philosophiques, naturalistes qui amplifient le propos.
Ainsi dans un second mouvement, Thoreau évoque la force exercée par la volonté d'aller vers l'ouest, comme une fascination de la lumière, celle qui est à la naissance de toute vie. " chaque crépuscule dont je suis le témoin m' inspire le désir d'aller vers un ouest assez lointain et plus beau que celui où le soleil descend". P28
La vie sauvage est aussi questionnée. Mis en avant, la marche est la rencontre de cette nature sauvage , ce sont les chemins noirs de Tesson .
"Comme ce qui est sauvage est proche de la beauté P39 "
La nature sauvage n'est pas mauvaise, c'est notre regard qui voit des nuisances entre les animaux nuisibles, et les mauvaises herbes. La nature, est à cette époque l'objet de nombreuses recherches comme l'interdépendance ou les l'interaction des espèces entre elles.
Enfin la fin de son voyage littéraire, évoque l'ignorance utile, car les croyances opaques ou les connaissances opaques sont bien plus dangereuses pour l'homme en marche, les fausses routes comme les idées fausses ne peuvent nous faire avancer !
Pour ceux qui lisent en marchant, c'est le livre idéal qui tient dans une poche !
Pour tous ceux qui aiment
marcher, puis lire, cette invitation de partir sans se retourner, sans vouloir revenir à son point de départ est un défi.
Rassurez vous Thoreau parle par image comme dans la bible où la femme de Loth fut cristallisée pour avoir regardé en arrière.