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EAN : 9782930440569
Atelier de l'Agneau (09/11/2012)
3.8/5   5 notes
Résumé :
H.D. Thoreau, (1817-1862), né à Concord (Massachusetts), écrit son texte à 25 ans. Il chemine avec un ami tout en lisant et faisant des haltes dans une chaîne montagneuse traversant le Massachusetts.
É. Reclus, (1830-1905) à 50 ans, nous raconte l'alpe suisse ; après avoir subi bien des épreuves, il fait vibrer dans ces pages un intense sentiment de liberté. Il les destine, après Histoire d'un ruisseau, à un public ne connaissant pas la nature, son but est d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Au bord de la terre se dressent,
Les montagnes et les arbres, comme gravés dans l'air....",
Une marche à Wachusett en compagnie d'Henri-David Thoreau (1817-1862) durant l'été 1842, où l'on se sent en dehors du monde, s'émerveillant à la vue des montagnes et des ruisseaux, ramassant les framboises qui poussent abondamment au bord de la route, observant la falaise du New Hampshire qui longtemps hantera nos rêves, entendant le murmure de l'eau et la respiration somnolente des criquets à travers la nuit......du pur bonheur.

Une retraite dans les Alpes suisses avec Élisée Reclus (1830-1905) en l'année 1880, alors que triste, abattu , las de la vie, il quitte la ville pour la nature et la solitude. le voilà dans la montagne, le pas plus allègre, le regard plus assuré, éprouvant un moment de joie réel non ressenti depuis longtemps, écoutant respirer la terre et ses habitants non homo sapiens, le végétal et l'animal.

Ode à La Montagne ( symbole du lieu de l'appel et de la rencontre avec le divin dans La Bible et le Coran, divinité dans le bouddhisme himalayen ....) de deux écrivains l'un américain, l'autre suisse.
Deux courts récits intéressants aux styles et sensibilités différentes dans cette approche à la nature.

Merci Bison.




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Vers l'Ouest et ses confins,
S'inclinent les aiguilles des pins.

Ainsi démarre ma promenade vers les sommets avec Henri-David Thoreau. Entre philosophie et poésie, Thoreau m'accompagnera à chaque lacet de ce versant de la Montagne. La première fois que j'ai découvert Thoreau, ce fut grâce à Christopher McCandless, alias Alex Supertramp. Si, souviens-toi, le jeune qui est parti seul avec son baluchon vers les plaines enneigées de l'Alaska. « Toujours plus loin. Toujours plus au Nord. Toujours plus seul ». Into the Wild. Depuis que j'ai croisé la route de ce gamin, j'ai été impressionné par sa fraîcheur et son insouciance. Il avait un livre de chevet signé Thoreau.

Je me souviens aussi de Rick Bass. Venu du Sud, il s'installe dans le Nord et passe l'hiver au plus près de la nature enneigée. Ses journées sont rythmées par les coups de hache. Rick l'écrivain se prend pour un bucheron, coupe du bois et coupe du bois sur 200 pages. Une belle expérience, d'autant plus que lorsqu'il ne coupe plus de bois, il se réchauffe les mains et m'écrit quelques citations de H-D. Thoreau. Un hiver avec Rick et Henri-David. Winter.

Il fallait donc qu'un jour je découvre également cet auteur. Voilà chose faite, avec une nouvelle inédite « une marche au Wachusett ». Un court récit qui raconte l'ascension du Mont Wachusett, Massachusetts.

Concis, mais pour rendre l'objet du délice encore plus beau, il est présenté avec sa version originale. Peut-être qu'un jour, je serai capable de lire en V.O. et saisir toute la poésie linguistique de Thoreau. Mais à mon niveau, la traduction me convient parfaitement. Une lecture que j'ai appréciée par ses images et son rendu visuel. Pour tout te dire, j'avais le sentiment d'y être là-bas, dans le Massachusetts. Avant, je te parle d'une époque où j'étais jeune, lorsque je partais en montagne et dévaler les pistes noires avec ma vieille paire de ski d'un autre âge, je prenais une bière comme trophée pour la boire au sommet et admirer le panorama. Maintenant, je prendrais ce bouquin que je relierai en contemplant le paysage avec les mots de Thoreau.

A peine 60 pages, mais quel beau contenu entre cette belle couverture noire et cartonnée, des feuilles au grammage si épais qu'elles ne s'envoleront pas face à la brise des sommets. Oui, ce livre est plus qu'un bouquin. C'est un écrin précieux que le marcheur vénèrera tout au long de sa route vers la découverte de la nature et de soi-même. Après Thoreau, c'est donc au tour d'Élisée Reclus. Géographe de formation, sa vie citadine l'ennuie, plus même. Cela sent la déprime. La montagne deviendra pour lui un refuge, un endroit intime où il pourra se ressourcer. En fait, j'ai le droit aux deux premiers chapitres de son livre, « Histoire d'une Montagne », paru aux éditions Actes Sud. J'en aurais voulu encore plus. J'aurais voulu l'accompagner plus longtemps sur la découverte de cette nouvelle voie dans sa vie. Oui, cela m'a un peu frustré. Seulement deux chapitres. Trop court, trop rapide.

[...]

É. Reclus a pu lire Thoreau. L'inverse est improbable.
Et tous deux n'ont pas manqué de lire Rousseau.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique

Sous le titre « La montagne », les éditions « Atelier de l'agneau » ont eu l'idée de réunir dans leur collection Litté-nature, deux textes célébrant la randonnée, à une époque où ni le terme ni l'envie n'existaient. Au XIXème siècle encore, on préférait les routes et les chemins balisés aux excursions périlleuses et solitaires par monts et par vaux.
Le premier texte, inédit en français, et présenté aussi dans sa version anglaise, est de Henri David Thoreau. C'est un court récit, en 27 pages, de l'ascension du Mont Wachusett. Fasciné par « la ligne brumeuse que dessine les montagnes à l'horizon », Thoreau décide d'en faire l'ascension avec un compagnon, depuis la ville de Concord, qu'il quitte le 19 juillet 1842. Sous le haut patronage de Homère, Virgile, Humboldt, Samuel Johnson, il laisse « d'heureuses vallées...non sans craindre que dès lors il n'y ait plus pour nous de pays enchanté ». de fait la marche est courte : les marcheurs traversent Acton, Stow, Bolton, Lancaster and Sterling, et arrivent à West Sterling au coucher de soleil. Ils dorment à l'auberge locale et atteignent le jour suivant le sommet . 54 kilomètres parcourus en deux jours de marche : honorable randonnée, dépourvue de caractère sportif. le but est autre, comme on peut l'imaginer chez l'auteur, naturaliste et poète. Il s'agit de jouir du paysage, du contraste entre les vallées verdoyantes, consacrées à la culture du houblon, les contreforts forestiers et sommet dépouillé . C'est l'été. Il fait chaud. Sur le chemin, on botanise, goutant le frais parfum de la « swamp pink ». On patauge pieds nus dans les rigoles. On cueille des framboises, favorisées par « l'air raréfié des sommets » - à quelques centaine de mètres d'altitude! -. On célèbre la nature comme un culte. Bref , on est philosophe et poète plus que géographe.

Géographe en revanche reste Elisée Reclus, dont le texte, (11 pages extraites de l' « Histoire d'une montagne ») est présentée à la suite de celui de Thoreau. le narrateur est « triste, déprimé, las de la vie ». Plutôt que de mourir, il fuit la ville vers la montagne, pour se régénérer et retrouver le goût de vivre au contact de la nature et de la sombre beauté des sommets. Il rencontre un berger, qui l'accompagne dans sa découverte de ce milieu nouveau qu'il découvre, avec l'amitié. Ce qui ne l'empêche pas d'instruire doctement son nouvel ami des merveilles des sciences de la terre : « je lui expliquais aussi bien des choses qu'il ne comprenais pas et que même il n'avait jamais désiré comprendre ». Cette ascension, minutieusement décrite ne peut être située sur une carte. Elle est le modèle de découverte d'une montagne symbolique, mère de tous les montages, à l'usage des écoles. Car ce texte initialement publié chez Hetzel, puis chez Hachette, était destiné à une collection pour l'édification de la jeunesse et les distributions de prix. Élisée Reclus mêle l'étude scientifique à la réflexion morale et politique sur le progrès et le bonheur, dans le grand style IIIème République, entre Jean Henri Fabre -l'Homère des insectes- et « le tour de la France par deux enfants ». le texte, orné de belles descriptions et de plaisants récits, a de quoi susciter la nostalgie de l'encre violette et de la plume Sergent-Major , et reste une inépuisable source de dictées pour le certificat d'étude.

« Qu'une petite vapeur s'élève, qu'une brume imperceptible se forme à l'horizon, ou seulement que le soleil, en s'inclinant, laisse gagner l'ombre, et ce montagnes si belles, ces neiges, ces glaciers, ces pyramides, s'évanouissent par degrés ou même en un clin d'oeil. On les contemplerait dans leur splendeur. et voici qu'elles ont disparu du ciel; elles ne sont plus qu'un rêve, un souvenir incertain. »

On peut préférer, sur le même thème, le récit d'un autre poète, Pétrarque, à l'assaut du Mont Ventoux en compagnie de son frère, un livre de Saint Augustin dans sa poche, admirable allégorie de la vie de l'esprit, qui élève plus encore que la difficile ascension. René Daumal aurait pu figurer en exergue lorsqu'il écrit dans « le Mont Analogue » : « On monte, on voit. On redescend, on ne voit plus ; mais on a vu. Il y a un art de se diriger dans les basses régions, par le souvenir de ce qu'on a vu lorsqu'on était plus haut. Quand on ne peut plus voir, on peut encore du moins savoir. »

Les admirateurs de Thoreau seront heureux de lire son texte inédit en français. Il apprécieront l'élégance de la traduction, surtout dans les passages de poésie versifiée. Ils regretteront en revanche que l'éditeur n'aie pas eu l'idée de mettre les deux versions anglaise et française en regard, pour la commodité de lecture. Une présentation et quelques notes n'auraient pas été inutiles à l'usage du lecteur ignorant des références littéraires de Thoreau. A l'appui de l'idée affichée par la collection de défendre la nature à travers la littérature, un zeste de culture n'aurait pu qu'ajouter à la saveur du recueil.
Lien : http://diacritiques.blogspot..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Si, dès mes premiers pas dans la montagne, j’avais éprouvé un sentiment de joie, c’est que j’étais entré dans la solitude et que des rochers, des forêts, tout un monde nouveau se dressait entre moi et le passé ; mais, un beau jour, je compris qu’une nouvelle passion s’était glissée dans mon âme. J’aimais la montagne pour elle-même. J’aimais sa face calme et superbe éclairée par le soleil quand nous étions déjà dans l’ombre. J’aimais ses fortes épaules chargées des glaces aux reflets d’azur, ses flancs où les pâturages alternent avec les forêts et les éboulis ; ses racines puissantes s’étalant au loin comme celles d’un arbre immense, et toutes séparées par des vallons avec leurs rivelets, leurs cascades, leurs lacs et leurs prairies ; j’aimais tout de la montagne, jusqu’à la mousse jaune ou verte qui croît sur le rocher, jusqu’à la pierre qui brille au milieu du gazon.
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Il existe, cependant, une consolation pour le voyageur le plus rompu sur cette route poussiéreuse ; le chemin décrit par ses pieds est si parfaitement symbolique de la vie humaine – tantôt gravissant des collines, tantôt descendant des vallées. Quand il est au sommet, il voit les cieux et l’horizon, et quand il est dans la vallée, il lève encore ses yeux vers les hauteurs. Il parcourt toujours ses vieilles leçons, et, aussi las et rompu qu’il soit par la route, son expérience reste sincère.
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Été comme hiver, nos regards s'étaient imposés sur la ligne brumeuse que dessinent les montagnes à l'horizon, dont la grandeur est exagérée par la distance et l'indistinction ; aussi se prêtent-elles de même aux interprétations de toutes les allusions faites par les poètes et les voyageurs - que ce soit lors de nos matinées printanières assis sur les sommets de l'Olympe en compagnie d'Homère, ou lors de nos errances dans les collines de l’Étrurie et de la Thessalie avec Virgile et ses pairs...
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Enfin, nous avons vu le soleil se lever sur la mer, et briller sur le Massachusetts ; dès lors l’atmosphère se clarifia de plus en plus jusqu’au moment de notre départ, et nous avons commencé à prendre conscience de l’étendue de la vue, et de combien la terre, par sa largeur même, offrait une réponse au ciel, et les villages blancs un pendant aux constellations du ciel.
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Il existe, cependant, une consolation pour le voyageur le plus rompu sur cette route poussiéreuse; le chemin décrit par ses pieds est si parfaitement symbolique de la vie humaine - tantôt gravissant des collines, tantôt descendant des vallées. Quand il est au sommet, il voit les cieux et l'horizon, et quand il est dans la vallée, il lève encore ses yeux vers les hauteurs. Il parcourt toujours ses vieilles leçons, et, aussi las et rompu qu'il soit par la route, son expérience reste sincère.
Thoreau
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