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André Fayot (Traducteur)
EAN : 9782714307644
359 pages
José Corti (31/12/2001)
3.88/5   32 notes
Résumé :

Lorsqu'il meurt prématurément à quarante-quatre ans, Henry David Thoreau (1817-1862) n'est parvenu à faire paraître que deux ouvrages, A Week on the Concord and Merrimack Rivers (1849) et Walden (1854), mais outre le journal qu'il tient régulièrement depuis 1837, il laisse un grand nombre de textes soit en préparation soit publiés dans des revues ou prononcés lors de conférences dans sa ville de Concord ou à Boston.

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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Henry David Thoreau, né le 12 juillet 1817 à Concord (Massachusetts) où il est mort le 6 mai 1862, est un essayiste, enseignant, philosophe, naturaliste amateur et poète américain. Il est surtout connu pour ses deux ouvrages, Walden ou la vie dans les bois (1854), qui délivre ses réflexions sur une vie simple menée loin de la société, dans les bois. Et La Désobéissance civile (1849), dans lequel il prône l'idée d'une résistance individuelle à un gouvernement jugé injuste, ce qui en fait un précurseur des mouvements adeptes de la « non-violence ». Les différents mouvements écologistes ou les tenants de la décroissance actuels le considèrent comme l'un des pionniers de l'écologie car il ne cesse de replacer l'homme dans son milieu naturel et appelle à un respect de l'environnement.
Les Forêts du Maine est un recueil de trois textes, Ktaadn et les forêts du Maine (1848), Une excursion au Wachusett (1843) et La succession des arbres en forêt (1860). Si les deux premiers sont le récit d'expéditions, le troisième est plus scientifique puisqu'il se propose de nous expliquer le mécanisme naturel d'expansion de la forêt à travers les propres observations de l'auteur.
L'Etat du Maine, au nord-est des Etats-Unis, est le terrain de jeu favori pour ne pas dire exclusif de Henry David Thoreau et c'est là qu'il se livre à ses excursions ou grandes randonnées, comme nous dirions aujourd'hui. A pied, à cheval ou en canoë, accompagné d'amis et épaulé par des guides locaux, grands connaisseurs du terrain, il part à la découverte de régions qui ne sont habitées que par les bûcherons, quelques colons et les chasseurs pour la plupart des Indiens. Très vite, Thoreau en tire un premier enseignement, « plus on s'enfonce dans les bois, plus on s'aperçoit que leurs habitants sont intelligents et, dans un sens, moins culs-terreux, parce que le pionnier a toujours été un voyageur (…), son savoir est plus universel et plus étendu que celui du villageois ». Ce qui corrobore le fameux dicton, les voyages forment la jeunesse.
Ne vous attendez pas à lire un de ces récits d'explorateur, fait de mille dangers où l'homme affronte animaux et périls naturels, nous sommes plus dans le registre de la grande randonnée comme je l'ai écrit plus haut. D'ailleurs le propos de l'écrivain n'est pas de nous faire frémir à ses exploits, qui n'en sont pas, mais de nous faire découvrir la richesse de la Nature, berceau de notre civilisation. le lieu d'où tout est parti et où toujours nous devrons nous ressourcer.
Thoreau se veut aussi didactique, « afin que le lecteur puisse se faire une idée », et il nous explique en quoi consiste le métier de draveurs (flottage du bois), de batelier ou bien comment sont aménagées les cabanes des bûcherons.
Ecrit dans un style énergique, froid car proche du récit scientifique et éducatif, Henry David Thoreau est un observateur attentif et précis qui déjà en son temps avait pris conscience de l'importance de la nature et de la place de l'homme dans ce grand tout qui lui est supérieur. C'est en cela qu'il a une place importante dans la bibliothèque de tout écologiste ou plus simplement, de tout humaniste.
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Pionnier du Nature Writing, Henry David Thoreau est avant tout un philosophe naturaliste et poète américain du XIXeme siècle. J'ai découvert son oeuvre par le classique "Walden ou la vie dans les bois" qui raconte son expérience de retrait de la civilisation au milieu de la nature en solitaire. Sur fond de guerre de Sécession , il revendique un certain ascétisme. C'est aussi une critique de la société américaine colonialiste et une réflexion sur l'économie. Il est parmi les premiers écologistes et entretient un rapport transcendantal à la Nature et considère le christianisme comme superstition.
Il dénonce, il y'a 150 ans déjà, les ravages à venir du tourisme de masse et la destruction de la biodiversité. J'ai ensuite lu "La Désobéissance civile", pamphlet anti esclavagiste et qui prône la désertion et qui influencera des gens comme Martin Luther King et Gandhi. Il appelle à boycotter l'impôt et à une une résistance passive et non violente.
"Teintes d'automne" est un essai encore qui décrit de manière contemplative les arbres et toute une atmosphère à la veille de l'hiver.
Dans le recueil cité en titre " Les forêts du Maine", il relate une expédition dans le nord est américain encore vierge de déforestation et de cartographie où il va tenter l'ascension du Mont Kataddin et décrit le mode de vie des pionniers et des indiens. Une fois encore on sent l'influence du naturaliste.
Suit une autre plus court récit "Une excursion à Wachusett" où une fois de plus, il chante la beauté de la nature et la compare à la vie humaine.
Pour finir "La succession des arbres en foret" est un discours qu'il a prononcé le 20 septembre 1860 lors d'une foire agricole où il explique de manière empirique suite à se travaux d'arpenteur, la prolifération de la foret. Hélas, il avertit aussi son audience des dangers de la disparition des arbres de la mécanisation de la société.
Il faut prendre le Thoreau par les cornes et continuer à découvrir cet auteur !
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Dans ce recueil sont rassemblés trois textes rapportant ses trois voyages dans les forêts du Maine (en 1849, 1853 et 1857).
Le Premier texte a pour titre "Le Ktaadn" . Il s'agit du mont Katahdin, le point culminant du Maine.
Le second texte a pour sujet le Chesuncook, un lac de barrage situé au Nord Ouest du mont Katahdin.
Dans la troisième partie, Thoreau nous fait découvrir l'Est du Maine et la rivière Allegash.
Nous rencontrons une nature foisonnante mais aussi menacée par l'activité humaine. Thoreau nous présente le peuple amérindien des Penobscot à travers son guide Joseph Polis.
Dans ce recueil, Thoreau dénonce en filigrane la violence de la déforestation et le massacre de la faune.
En appendice, sont réunies la faune et la flore que Thoreau a rencontré au cours de ses pérégrinations.
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Pour ceux qui aiment marcher en montagne, écouter les ruisseaux, sentir l'odeur des pins... Pour ceux qui ont envie de partir en voyage, dans l'espace (la côte Est des États-Unis) et dans le temps (les années 1840). Au milieu du XIXe siècle, les blancs, souvent bûcherons, sont encore rares hors des côtes. le promeneur croisait peu de monde, excepté quelques indiens et des élans dans les forêts sauvages et humides de l'Est.
Un livre serein et magique, qui fait surgir avec simplicité des images, des odeurs, et des souvenirs aux randonneurs.
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Après "Walden", après "La désobéissance civile", impossible de ne pas me jeter sur "Les forêts du Maine" lorsque je le découvre par hasard dans les rayonnages d'une libraire qui a depuis lors courbé l'échine devant le géant Amazon.

Sans regretter ma lecture car elle aura eu le mérite de me dépayser, ce serait cette fois vouer trop de crédit à un auteur au demeurant talentueux et visionnaire que de ranger ce livre aux rayons des incontournables.

On reste sur sa faim, et admettons le, certaines sections sont, par leur niveau de détail, parfois exaspérantes.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au matin, après nous être aiguisé l’appétit sur du porc cru, une tranche de biscuit microscopique et une louche de nuage condensé (ou d’eau de la conduite forcée), nous nous mîmes tous ensemble à remonter le scoutes que j’ai décrites, en choisissant cette fois la pointe à main droite – la plus haute – et non pas celle que j’avais approchée la veille. Mais rapidement mes compagnons disparurent de ma vue, cachés par une arête qui était dans mon dos et qui semblait toujours reculer devant moi – de sorte que sur plus d’un mille j’escaladai seul d’énormes rochers en équilibre instable, jusqu’à la bordure des nuages; car si l’air était clair partout ailleurs, la brume masquait le sommet. la montagne semblait formée d’une énorme accumulation de rochers bien distincts les uns des autres, comme si à une époque il y avait eu une pluie de rochers, restés depuis sur le penchant de la montagne, à l’endroit même où il avait chu – nulle part véritablement en repos, mais accotés les uns sur les autres; des pierres branlantes, en somme, avec les cavités dans l’intervalle mais presque pas de terre ni aucun endroit plat. C’étaient les matériaux constitutifs d’une planète, tombés de quelque carrière invisible, que la vaste chimie de la nature transformeraient dans l’avenir en plaines verdoyantes et riantes vallées. On tenait là un bout inachevé du globe, comme nous voyons dans la lignite un charbon en cours d’élaboration.
J’entrai enfin dans les franges du nuage qui paraissait flotter éternellement sur le sommet : il semblait ne devoir jamais passer, comme si l’air pur le générait aussi vite qu’il s’écoulait. Quand, un quart de mille plus loin, j’atteignis le sommet de la chaîne, que ceux qui l’ont vue par temps clair disent mesurer quelque cinq milles de long et qui représente un plateau d’un bon millier d’âcres, j’étais en plein milieu des rangs hostiles de nuages qui obscurcissaient tout. Tantôt le vent m’envoyait un carré de clair soleil dont je cherchais à profiter, tantôt il ne parvenait à produire qu’une clarté grise comme l’aube, la ligne de nuages montant et s’abaissant continuellement selon l’intensité du vent. Parfois, on pouvait croire que le sommet allait se dégager dans peu de temps et resplendir dans le soleil, mais ce qu’on gagnait d’un côté, on le perdait de l’autre. C’était un peu comme être assis dans une cheminée et à attendre que la fumée se disperse. C’était en fait d’une usine à nuages, que le vent extrayait des rochers froids et nus. De temps à autre, quand les colonnes du vent se brisaient contre moi, j’apercevais, à droite ou à gauche, un rocher escarpé, sombre et couvert d’humidité, le brouillard défilant sanie cesse entre lui et moi. Cela me rappelait les créations des anciens poètes épiques et dramatiques, Atlas, Vulcain, les Cyclopes et Prométhée. Le Caucase avec le rocher auquel était enchaîné Prométhée ressemblait à ça. Eschyle avait sûrement visité un paysage comme celui-ci : immense, titanesque, et où pas un homme n’habite jamais. A croire qu’une partie – et même une partie vitale – de celui qui l’embrasse s’échappe entre ses côtes au fur et à mesure qu’il monte. Et il est plus seul qu’on ne peut l’imaginer. Là-haut, la pensée est moins riche, l’esprit moins clair que dans les plaines où habitent les hommes; la raison s’y disperse, indécise – plus rare et plus ténue, comme l’air. la vaste, la titanesque, l’inhumaine nature l’a pris au dépourvu, alors qu’il était seul, pou lui escamoter un peu de son talent divin. Elle ne lui sourit pas comme dans les plaines, mais elle semble lui dire d’un ton sévère : « Pourquoi vient-tu ici avant ton heure ? Ce lieu n’est pas pour toi. Ne te suffit-il pas que je sourie dans les vallées ? Jamais je n’ai conçu ce terrain pour tes pieds, cet air pour que tu respires, ni ces rochers pour être tes voisins. Je ne puis ici ni te plaindre ni te cajoler; il me faut au contraire te chasser sans retour ni pitié vers les lieux où je suis aimable. Pourquoi me chercher là où je ne t’ai pas appelé et te plaindre ensuite de moi comme d’une marâtre ? Mourrais-tu de froid ou de faim, ou rendrais-tu ta vie dans un frisson, il n’y a ici ni autel ni temple et ne compte pas que je t’entende ».
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Les sommets des montagnes comptent parmi les parties inachevées du globe, où c’est un peu comme insulter les dieux que d’y grimper, de s’immiscer dans leurs secrets et d’éprouver l’ascendant qu’ils exercent sur notre humanité. Les hommes audacieux et insolents sont sans doute les seuls à y aller. Les races simples, come les sauvages, n’escaladent pas les montagnes : leurs cimes sont des endroits sacrés et mystérieux qu’ils ne visitent jamais.
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Les sommets des montagnes figurent au nombre des parties inachevées du globe : c’est un peu insulter les dieux que d’y grimper, c’est s’immiscer dans leur secrets et éprouver leur ascendant sur notre humanité. Les audacieux, les insolents sont les seuls à monter là-haut. Les races simples, tels que sont les sauvages, ne gravissent pas les montagnes, dont les cimes sont des lieux mystérieux et sacrés qu’ils ne visitent jamais. Pomola se fâche invariablement contre ceux qui montent au sommet du Ktaadn.

Selon Jackson, qui en sa qualité d’inspecteur géologue d’Etat l’a mesuré précisément, le Ktaadn a une altitude de cinq mille trois cent pieds, soit d’un peu plus d’un mille au-dessus du niveau de la mer. Et il ajoute : « C’est donc à l’évidence le point culminant de l’Etat du maine et la montagne granitique la plus escarpée de la Nouvelle-Angleterre. » Les particularités du vaste plateau où je me trouvais, tout comme le remarquable précipice semi-circulaire de son versant est, m’étaient totalement cachés par la brume. J’avais apporté là tout mon barda, pour le cas où il me faudrait redescendre seul jusqu’à la rivière ou même jusqu’à la partie habitée de l’Etat par un autre chemin, et parce que je tenais à avoir avec moi un équipement complet. Au bout d’un certain temps, pourtant, craignent que mes compagnons ne veuillent rejoindre la rivière avant la nuit et bien conscient que les nuages pouvaient rester des jours sur la montagne, je fus forcé de redescendre. En cours de route, le vent m’ouvrait de temps en temps une échappée, à travers laquelle je pouvais voir la région du côté de l’est, avec ses forêts sans limites, ses lacs et ses cours d’eau miroitant au soleil – certains se déversant dans la branche Est. On apercevait aussi de nouvelles montagnes dans cette direction. Parfois un petit passereau, jaillissait devant moi, incapable de maîtriser son vol, comme un morceau de rocher gris emporté par le vent.
Je retrouvais mes compagnons là où je les avais laissés, à flanc de montagne, en train de cueillir les airelles (…)
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Il nous est difficile de concevoir une région inhabitée par l'homme. Nous tenons partout pour acquises sa présence et son influence ; on n'a pourtant pas vu la pure Nature si, même au cœur des villes, on ne l'a pas vue de la sorte, vaste, terrible et inhumaine. La Nature était là sauvage et terrifiante mais belle.
(P.79)
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* »Chaos and ancient Night, Chaos, antique nuit,
I come no spy Je ne viens pas comme un espion
With purpose to explore or to disturb Pour percer ni pour déranger
The secrets of your realm, Les secrets de votre royaume…
But. . . . . as my way Mais parce que mon chemin vers la lumière
Lies through your spacious empire up to light. » Traverse votre vaste empire
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