Citations sur Marcher - Une promenade en hiver (12)
Si vous êtes prêt à abandonner père et mère, frères et sœurs, femme, enfants et amis, prêts à ne jamais les revoir ; si vous avez payé vos dettes, fait votre testament et réglé toutes vos affaires, vous êtes un homme libre ; alors vous êtes prêt pour la marche.
Si nos vies se déroulaient en plus grande conformité avec la nature, nous ne devrions sans doute pas avoir à nous défendre contre la chaleur ou le froid qu’elle produit ; elle serait alors pour nous une nourrice et une amie constante, comme pour les plantes et les quadrupèdes.
« Je ne voudrais pas que chaque homme ni que chaque partie de l’homme soient cultivés, pas plus que je ne voudrais que le soit chaque arpent de terre ; une partie sera labour, mais la plus grande part restera prairie et forêt, ne servant pas à un usage immédiat, mais préparant un humus pour un futur lointain.
Le jour viendra sans doute où cette contrée sera morcelée en soi-disant terrains de loisirs, où seuls certains trouveront une source assez réduite et exclusive d’agréments ; les clôtures alors se multiplieront ainsi que les pièges à braconniers et autres machines inventées pour confiner les hommes sur la voie publique ; marcher sur la surface de la terre de Dieu signifiera empiéter sans autorisation sur le domaine de quelque personnage important. Jouir d’une chose en exclusivité revient communément à s’exclure de sa véritable jouissance. Profitons donc des occasions qui nous sont offertes avant l’arrivée de ces jours malheureux.
Nous allons vers l’Est pour appréhender l’Histoire et étudier les oeuvres d’art et de littérature […] – nous allons vers l’Ouest comme vers le futur, avec un esprit d’entreprise et d’aventure.
Rester tranquillement assis chez soi, c’est la voie du paradis ; sortir, c’est suivre la voie du monde.
[Abu Musa]
En hiver, on mène une vie plus intérieure. On a plus chaud au cœur, on se sent plus guilleret, comme les maisons écrasées sous la neige : les fenêtres et les portes sont à moitié cachées, mais la fumée des cheminées monte joyeusement vers le ciel.
La chaleur vient directement du soleil au lieu d’émaner de la terre, comme en été. Et quand on sent ses rayons sur le dos alors qu’on marche péniblement dans la neige d’un vallon, on se sent plein de reconnaissance pour une bonté toute spéciale ; on bénit le soleil qui nous a suivis jusque dans ce lieu écarté.
Il est béni entre tous les mortels, l’homme qui ne perd aucun instant de la vie qui s’écoule à se souvenir du passé. A moins qu’elle n’entende le coq chanter dans chaque basse-cour de notre horizon, notre philosophie est dépassée.
Ma soif de savoir est intermittente, mais mon envie de baigner ma tête dans des atmosphères inconnues à mes pieds et pérenne et constante. Le stade le plus élevé qu’on puisse atteindre n’est pas la connaissance, mais la sympathie intelligente.