Depuis le temps que je voulais lire
Henry David Thoreau !
C'est chose faite, une expérience pas désagréable, étonnante et instructive. Achat lors d'une balade littéraire dans les rayons de la librairie Les mots passants.
Tout d'abord, je salue le travail des éditions le mot et le reste que je ne connaissais pas et qui réalisent ici un bel ouvrage d'extraits sur les premiers habitants du monde sauvage. Les annotations n'encombrent pas le texte et vont à l'essentiel. La couverture et la quatrième de couverture sont sobres et belles. L'ensemble donne envie. Bel objet !
Thoreau étonne, je ne sors pas déçue de cette lecture, plutôt déconcertée, je m'attendais à davantage de poésie, mais ici l'ode à la nature se fait par la sobriété et l'analyse. L'attitude de l'auteur peut sembler ambigüe par exemple lorsqu'il capture un écureuil volant pour l'analyser, quand il s'adonne à la taxidermie ou tue un papillon de nuit après s'être émerveillé de sa mue...
Il faut dire que Thoreau a vécu en Amérique au XIXème siècle, il était donc un précurseur dans le domaine écologique, comme dans celui de la cause animale. Il dénonce à de nombreuses occasions la barbarie la chasse qui prive l'observateur de la beauté et l'animal de la jouissance de sa vie, pour satisfaire un désir primaire de gourmandise ou succomber à une tradition mortifère.
Je conseille donc ce petit opus sympathique à tous les curieux de nature (j'ai découvert des oiseaux inconnus à mes yeux tels l'engoulevent ou le bruant), aux défenseurs des animaux sauvages et à ceux qui voudraient avoir un aperçu de la philosophie de Thoreau (Into the wild) sans plonger dans les quelques 400 pages de Walden.