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Critique de cuisineetlectures


J'avais beaucoup aimé « Terre des oublis » de Duong Thu Huong et « Au Zénith » est encore un voyage intime et historique dans son Vietnam natal, une fresque époustouflante qu'on ne lâche plus dès les premières lignes,

Jamais ennuyeuse, l'écriture de Duong Thu Huong est simple et précise, le récit est riche de savoureux détails culinaires, de descriptions sensuelles de la nature. Comme dans son précédent roman, on découvre successivement les destins de plusieurs personnages écrasés par la pression familiale, politique et le poids de traditions ancestrales.

Il y a tout d'abord le président (on devine qu'il s'agit d'Ho Chi Minh), père de la révolution, vieux et malade qui vit accablé de remords dans sa retraite montagnarde en 1953 : le pouvoir l'a isolé de tout et son passé lui revient comme un boomerang, le détruisant à petit feu. Il repense à sa jeunesse d'étudiant à Paris, à ses combats dans la jungle aux côtés de ses camarades devenus des hommes de pouvoir corrompus. Mais il repense surtout à une jeune femme avec qui il vécut un grand amour alors qu'il avait une soixantaine d'années. Deux enfants naquirent de cette union secrète pour le peuple, mais le parti lui demanda alors de sacrifier sa vie sentimentale au nom de l'intérêt suprême du parti. Sa dulcinée fut sauvagement tuée par un membre du gouvernement.

Et il ne fit rien pour défendre les siens.

Il y a ensuite, Vu, son meilleur ami, un ministre du gouvernement qui élève son fils en le préférant au sien. Avec lui, on découvre le train de vie luxueux de dirigeants cyniques et jaloux de leurs privilèges.

Puis vient le point de vue du beau-frère de la jeune femme assassinée dont la rencontre avec le président entraina dans son sillage tout une famille aimante et brisée à jamais par cette histoire tragique.

Enfin, c'est le cri d'un enfant brisé par le chagrin causé par la mort de son père, un bucheron, qui réveille le président au début du roman et fait écho à sa propre histoire. Cet enfant est aussi le fruit d'un amour tardif avec une jeune femme, mais le bucheron avait pris son destin en main… affrontant avec courage le regard de la société et le poids des coutumes.

On sent toute la rage de l'auteur pour nous restituer les ravages provoqués par le régime communiste en place et l'étouffement de tout un peuple alors que la guerre du Vietnam contre les États-Unis faisait rage.

Un livre envoutant. J'ai déjà hâte de lire son dernier livre « Sanctuaire du coeur »









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