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EAN : 9782374981123
112 pages
Editions Wombat (19/04/2018)
3.5/5   5 notes
Résumé :
La guerre avait tout détruit ; la guerre avait avili les hommes. Les “Seigneurs de la Terre” étaient devenus une race déchue. Heureusement, il y avait une fleur, une seule fleur : la seule fleur de toute la planète. Elle sema une petite graine d'amour dans le cœur d'une femme, et... tout recommença. Tout : la vie, mais aussi la guerre.

(Traduit de l'américain par Albert Camus.)
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« La dernière fleur » est un bijou qui est à nouveau offert à notre génération d'adultes pour qu'elle puisse sensibiliser les enfants, dès l'âge de 7 ans - dit souvent l'âge de la raison - à la perte d'humanité vers laquelle le Monde s'empresse de courir s'il ne prend pas garde à relire son passé et à s'interroger sur les mutations de son temps.
Cette réédition a été rendue possible grâce aux Nouvelles Editions Wombat et aux autorisations octroyées par les ayants droits de James THURBER et Albert CAMUS. Qu'ils soient remerciés pour ce cadeau de première nécessité dans un monde où l'urgence de réfléchir devrait être décrétée !
Cette histoire a tout de la parabole. le corps même de ce texte illustré se compose d'un récit gentil, doux, non-agressif qui se tient par lui-même à partir de notions simples et quotidiennes, tant dans le choix des mots que dans le graphisme des dessins. Chacun, au premier degré, peut suivre et apprécier cette histoire.
Mais, le lecteur ne s'y trompera pas. Au-delà du corps, se révèle l'âme du message. Par suite d'idées parallèles au texte et dessins contés, une conviction de l'auteur, dans un plan supérieur, propose une élévation de l'âme du texte et du lecteur et confie une vérité qui interpelle, se montre susceptible de mobiliser l'homme, la femme que nous sommes pour construire, reconstruire des relations humaines qui épanouissent les vivants.
N'oublions pas que James THURBER a écrit et dessiné ce « The last flower » à l'intention de sa fille, Rosemary, en novembre 1939, deux mois après le déclenchement officiel de la seconde guerre mondiale. Sa dédicace était : « Pour Rosemary, avec l'espoir ardent que son monde sera meilleur que le mien ! »
En 1952, alors éditorialiste chez Gallimard, quelque peu en panne d'écriture après la polémique fratricide qui l'opposa à Jean-Paul Sartre (par suite de la parution de ‘L'homme révolté'), Albert CAMUS se saisit de ce texte signé THURBER et en propose une traduction française tout en gardant les dessins d'origine, tracés simples et pourtant chargés de symboles qui porte à réfléchir.
L'homme, bâtisseur et destructeur du Monde engrange tant d'effort pour stabiliser une civilisation dans la joie, la sérénité, le partage des biens et la douceur d'une vie commune puis, avec la même rage, avec une force parfois décuplée, il ignore tous ces bienfaits, les banalise, ne les voit même plus et il s'insurge contre la vie, la détruit au nom de son insatisfaction, des ses envies, de ses ambitions et de sa soif de pouvoir. La grandeur de ce qui était est détruite, rasée, ruinée, rien ne subsiste ! Rien peut-être, sauf une toute petite fleur qui pourrait devenir celle de l'espoir si tant est qu'il y aura au moins un homme, une femme pour la remarquer et se laisser habiter par le besoin de la faire vivre.
J'ai reçu comme un cadeau « La dernière fleur », cette parabole illustrée qui m'a été proposée par Babelio et les éditions Wombat. Mille mercis à eux ! La lecture en a été agréable, l'observation des dessins qui, pour simplistes qu'ils apparaissent, n'en sont pas moins gorgés de messages dans l'expression des visages, la position des corps, les mouvements des protagonistes ou leur absence, la disparition progressive du soleil ou sa réintégration dans la vie, le coeur des gens… tout est à observer et à mettre en relation avec nos quotidiens dans un monde de réchauffement climatique et de refroidissement des relations humaines.
En s'attelant à ce travail de traduction de « The last Flower », Albert CAMUS ne s'était pas trompé. A la suite de Jame THURBER, comme lui lanceur d'alerte, c'est en parfaite congruence avec son époque et la nôtre qu'il déclarait dans le journal le Soir Républicain à propos de cette déclaration de seconde guerre : « Nous savons qu'à une certaine extrémité du désespoir, l'indifférence surgit et avec elle le goût de la fatalité. […] Tant d'efforts pour la paix, tant d'espoirs mis sur l'homme, tant d'années de lutte ont abouti à cet effondrement, ce nouveau carnage ! […] C'est bien là peut-être l'extrémité de la révolte que de perdre sa foi dans l'humanité des hommes. Peut-être après cette guerre les arbres refleuriront encore, puisque le monde finit toujours par vaincre l'histoire. Mais ce jour-là, je ne sais combien d'hommes seront là pour les voir. » (Le Soir républicain, 17 septembre 1939).
« La dernière fleur » pourrait-elle être notre dernière lecture ? Peut-être si nous ne prenons garde à préserver la fleur d'amour qui ne demande qu'à s'épanouir au coeur du Monde.
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Merci à Babelio et aux Editions Wombat qui, à l'occasion de la dernière Masse critique, m'ont permis de renouer avec l'auteur américain James Thurber dont je n'avais plus rien lu depuis mes études universitaires d'anglais. J'ignorais d'ailleurs qu'il était également dessinateur, ce qui apparaît dans « La dernière fleur », parabole en images publiée en 1939, deux mois après le début de la guerre, et traduite par Albert Camus en 1952.
L'auteur a dédié cette fable à sa fille unique, Rosemary, alors âgée de sept ans avec, je le cite, « le désir ardent que son monde sera meilleur que le mien ». A la lecture de cette dédicace, je me suis immédiatement posé la question suivante : le monde d'aujourd'hui est-il meilleur que celui de 1939 ? Bien sûr, l'Europe n'a pas connu d'autres guerres depuis celle-là, mais l'Europe n'est pas le monde….
Le texte est simple, bref, les illustrations dépouillées, au crayon, parfois à la limite du dessin d'enfant, mais expressives. Bien qu'écrit en 1939, il ne s'agit pas de la seconde guerre mondiale, mais de la douzième ! J'imagine votre étonnement en lisant cela. Peut-être l'objectif de J. Thurber était-il de protéger sa fille alors très jeune, puisque ce 12ème conflit a conduit à l'anéantissement total de la civilisation sur la planète, en sous-entendant que cela n'arriverait pas avec la seconde ? ou alors, s'adressant à tous les lecteurs et non à Rosemary en particulier, a-t-il voulu nous faire comprendre que d'autres guerres suivraient. Pourquoi ? parce que c'est le propre de l'homme !
Lors de ce conflit mondial fictif donc, tout a été détruit : les villes, la nature, l'art. Les humains ont certes survécu (étonnament) mais ils ont été déchus de leur rôle de race « supérieure », se retrouvant dominés par les animaux, même les plus inoffensifs tels que les lapins (l'une des rares touches d'humour de cette parabole), et réduits à l'inactivité et l'absence d'amour.
Sur cette toile de fond plutôt sombre et pessimiste, le lecteur voit poindre une lueur d'espoir: une jeune fille découvre la dernière fleur au monde, pas bien épanouie certes , ce dont d'ailleurs tout le monde se moque, à l'exception d'un jeune homme qui aide la jeune fille à en prendre soin. Ce sentiment de compassion ou d'amour permet à la fleur de renaître à la vie. En effet, grâce à leurs soins et aux insectes, elle se multiplie et la terre se couvre à nouveau de végétation.
L'attention que les deux jeunes gens ont porté à la fleur s'est mué en amour réciproque entre cette nouvelle Eve et ce nouvel Adam. Il est communicatif car les humains reprennent goût à la vie et la civilisation se reconstruit peu à peu. Mais…… telle la roue qui tourne, l'Histoire reprend son cours et reproduit les mêmes désastres. C'est l'éternel recommencement, un cycle sans fin de destruction et de renaissance, car, à chaque fois, il reste une fleur, symbole de vie, de renouveau, de beauté, de cycle perpétuel.
Je n'ai trouvé cette fable ni cynique, ni humoristique, ni absurde, mais plutôt grave et sérieuse. A la fois désespérante (l'Homme n'apprendra-t-il donc jamais ?) et pleine d'espoir (la vie est indestructible et reprendra toujours le dessus). La nature et l'amour seront toujours les sauveurs de l'humanité. Je veux y croire, pas vous ?
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critiques presse (1)
LeDevoir
08 août 2018
La profondeur du propos passe par la simplicité du graphisme et de l’écriture, qui est tout aussi sobre. Une seule phrase par page évoque l’état des lieux, la chute du monde et sa reconstruction.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un jour, une jeune fille qui n'avait jamais vu de fleur vint à tomber sur la dernière qui poussait en ce monde.
Elle courut dire aux autres êtres humains que la dernière fleur se mourait.
Le seul qui lui prêta attention fut un jeune homme qu'elle trouva, errant à l'aventure.
Le jeune homme et la jeune fille soignèrent ensemble le fleur qui commença à revivre.
Un jour, une abeille fit visite à la fleur, puis un colibri.
Très vite il y eut deux fleurs et puis quatre, et puis un très grand nombre.
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[ Incipit ]

La douzième guerre mondiale, comme chacun sait, amena l'écroulement de la civilisation.
Capitales, villes et villages disparurent de la surface de la terre.
Bocages et forêts furent détruits ainsi que tous les jardins, et toutes les œuvres d'art.
Hommes, femmes et enfants furent ramenés au dessous des espèces les plus viles.
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Même les quelques généraux survivants avaient oublié quelle avait été l'issue de la dernière guerre.
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Livres, peintures et musique disparurent et les êtres humains ne surent que s'asseoir en rond, inactifs.
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La Vie rêvée de Walter Mitty - Bande Annonce.
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