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3,82

sur 1062 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ru (petit ruisseau). Un seul mot. Preuve limpide que point n'est besoin du racolage ordinaire d'un titre à rallonge pour raconter l'émigration clandestine et le déracinement géographique. Ici en effet, tout comme dans les aventures d'un certain fakir calamiteux, la subtilité du propos se trouve être inversement proportionnelle à la longueur du titre…

Ru, donc, est une sorte de recueil autobiographique, où Kim Thuy dévoile sa vie par fragments aléatoires, évoquant son enfance dorée dans le Sud-Vietnam, sa fuite du régime communiste en 1978 avec tant d'autres clandestins, ou son nouvel avenir au Québec, sa patrie d'adoption. Réflexions intimes, anecdotes ou brefs portraits recomposent dans le désordre la mosaïque émouvante d'une existence éparpillée dans ses souvenirs.

C'est un voyage dans le temps qui nous est proposé, décousu et presque léger car exprimé avec un détachement gracile, une ironie paisible et une sobre concision qui contrastent en permanence avec l'horreur incontournable qui sous-tend chaque évocation. Un paradoxe qui ne rend ces récits que plus rares et déroutants car, on le devine sans peine, le destin de Kim Thuy est moins un long fleuve tranquille qu'un ruisseau turbulent.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Un petit livre trop court.
L'auteur y retrace sa vie tumultueuse.
Enfant de la haute bourgeoisie vietnamienne élevée dans les beaux quartiers de Saigon, elle est contrainte à l'exil par la victoire communiste.
Après avoir transité par un camp de réfugiés en Malaisie, elle trouve asile avec sa famille au Québec.
Jamais impudique, souvent drôle, la confession est toujours émouvante.
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Kim Thuy raconte dans "Ru" les souvenirs qui lui reviennent de son enfance à Saigon ceux de la traversée dans la cale d'un bateau, ceux de son passage en Malaisie et son arrivée au Québec. Cette autobiographie est construite sur de nombreux petits chapitres qui decrivent chacun un épisode, un moment de vie. Si certains font sourire, d'autres sont tragiques, mais ils sont tous émouvants, empreints de poésie. Il n'y a pas d'ordre chronologique, les chapitres se succèdent au gré de ses souvenirs. de tous ces souvenirs, il en ressort une réflexion sur la difficulté à se situer à s'ancrer dans une culture lorsque l'on est issu de deux cultures.
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Petit livre accumulant la poussière depuis trop longtemps, je me suis enfin penché sur son cas, découvrant par la même occasion une auteure que je ne connaissais pas. Kim Thuy fait donc partie de ces boat people des années 70, fuyant le Viêt Nam et son régime communiste d'après guerre, et c'est au Canada qu'elle a pu trouver un nouveau foyer.

Issue d'une riche famille du sud du pays, celle-ci fut frappée de plein fouet par la brutalité de ce gouvernement, de ses hommes de main et de leurs méthodes. S'ensuit leur effroyable périple, éprouvant tant physiquement que moralement et que Thuy nous présentera parfois de manière très crue.
Tout n'est pas noir dans cet oeuvre, et l'auteure détaille malgré tout quelques instantanés, glanés ça et là au cours de son existence, nous redonnant parfois le sourire entre deux souvenirs glaçants.

Le livre prend la forme d'un recueil de courtes anecdotes, ne dépassant que rarement quelques paragraphes. Les idées viennent pêle-mêle, Thuy les couche sur le papier sans aucune cohérence chronologique ou géographique. Telles quelles. Une idée, un objet, une personne ou peut-être encore une sensation comme simple passerelle.
C'est forcément décousu, mais plutôt intéressant de voir certains contrastes dans les événements et les émotions, présentés par une plume calme et légèrement détachée, froide même, quelques fois.

Un récit poignant sur un exil violent, mais surtout une ode à la vie, à la deuxième chance qu'elle offre parfois, et aux éclaircies après la tempête. Plus habitué aux romans, ce livre ne représente pas vraiment ce que je recherche dans la lecture, mais c'était une histoire à lire, d'autant plus écrite de cette main-là.
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Kim Thuy convoque, avec ce petit recueil de souvenirs, ses souvenirs d'enfance les plus marquants. Toujours pleins de poésie, de tendresse pour sa famille et son pays, alors qu'elle a fui ce dernier dans des circonstances terribles, puisque Kim Thuy est une boat people qui a rejoint le Canada dans les années 1970.

Chaque historiette dépasse rarement deux pages, mais, avec son écriture magnifique et évocatrice, Kim Thuy nous projette instantanément ailleurs, où sons, odeurs, images prennent le dessus. Pourtant, les épreuves furent nombreuses pour sa famille et elle : notables de la ville de Saigon, ils quittèrent brusquement le pays en abandonnant tout, pour faire étape dans un camp de réfugiés en Malaisie, où les conditions furent (comme toujours, malheureusement) terribles, avant de reprendre le bateau pour s'établir au Canada. Là-bas, la jeune Kim Thuy, dont la timidité l'a conduite à se qualifier elle-même de « sourde et muette », se reconstruit pourtant, et apprend, poussée par des parents formidables, à croire en ses rêves et à les réaliser, notamment à retourner quelques années au Viêt Nam rendre un peu de ce qu'on lui a donné, et à celui de la littérature. Heureusement pour ses lecteurs !
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Kim Thuy nous raconte son enfance privilégiée avant l'arrivée des communistes au pouvoir dans son Vietnam natal , pui son parcours d'exilée jusqu'à arriver au Canada .
Des anecdotes douces amères , comme lorsqu'un groupe de jeunes révolutionnaires vient réquisitionner leur maison familiale , ils font l'inventaire de la maison et l'un deux se dermande pourquoi une armoire est remplie de filtres à cafés , en fait il s'agit de soutien -gorges mais le jeune , venu de la campagne profonde ne sait même pas que ce genre de vêtement peut exister , un énorme fossé culturel les sépare .
Bien des années plus tard , l'auteur retourne au Vietnam , où elle se rend compte que ce ne n'est plus vraiment son pays , elle est devenue une exilée , partagée entre deux cultures différentes , malgré , une bonne intégration dans la société canadienne , Kim garde les réflexes des gens qui ont tout perdu , elle ne s'attache pas aux objets et voyage toujours avec le minimum de bagages .
Un livre original par ses va et vient entre souvenirs et présent , poétique , inclassable car ce n'est pas tout à fait un témoignage objectif , plutôt des impressions .

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Et dire que j'ai failli arrêter avant la fin, égoïste que j'étais, voulant retrouvé mon Vietnam, celui que j'ai quitté et qui reste dans ma tête comme un rêve éveillé.
Mais le nombrilisme vous fait passer à côté des autres, de leur audace à exprimer leur vie entre-deux.
Devant l'enthousiasme des critiques Babelio, j'ai voulu le finir ce matin, je me suis recouchée et là j'ai ouvert tous mes sens, cassé mes barrières et qu'est-ce que j'ai bien fait.
Kim Thuy par touches, avec de petits chapitres très courts, nous raconte sa vie de là-bas et d'ici, qui a fait d'elle une vietnamienne plus vraiment vietnamienne parce qu'un peu trop grosse à présent pour leur ressembler, mais pas vraiment québécoise parce que mangeant encore la soupe de vermicelles au petit déjeuner… Chaque texte nous fait passer dans le désordre du passé au présent, des boats people à Montréal, de la vie à Saigon dans une famille bourgeoise et raffinée aux camps de réfugiés en Malaisie. On picore l'humanité ligne après ligne, d'un continent à l'autre.
Je ne m'autorise pas à aller plus loin, moi qui n'ai pas su savourer tout l'intérêt de ce roman dès la première page, j'ose croire qu'un jour, il acceptera que j'y pose à nouveau un regard …
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Autant de petits textes qui se répondent l'un l'autre, formant comme des fils de trame qui permettent de ravauder le tissu de la vie déchirée de cet enfant devenue femme que les événements tragiques de la guerre au Viet-Nam vont mener, à travers bien des épreuves, d'une vie privilégiée au dénuement : la fuite enfermée dans la cale d'un bateau, le séjour dans un camp en Malaisie et l'exil final au Canada. Dénuement, exil qu'elle retrouve devant Henri, son enfant autiste, exilé lui-aussi dans son monde, mais pour lequel elle décide de se battre comme elle l'a fait jusque là même si le combat semble vain.
C'est avec retenue, pudeur, une écriture à la douceur poétique, sans rancoeur et sans haine que Kim Thuy relie présent et passé dans un même embrassement en rendant un bel hommage, plein de compassion à sa famille et à bien des êtres démunis que son chemin lui a fait croiser.
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Allers retours incessants, irréguliers entre le passé vietnamien de l'auteur et sa vie canadienne après son exil à la fin des années 70.

J'ai eu du mal à m'y repérer : pléthore de personnages et d'anecdotes sur son enfance et sa vie d'adulte. Enchaînements sans logique apparente, à l'image de nos souvenirs et de nos pensées, certes. Ce style de narration fastidieux m'a rebutée ici. Je n'avais pas envie de faire l'effort de compréhension nécessaire, malgré l'intérêt que je porte aux sujets évoqués : guerre du Vietnam, emprise communiste sur la population après le retrait des troupes américaines, Boat-people, exil et problèmes identitaires lorsqu'on est partagé entre deux cultures, deux pays.

L'écriture de certains auteurs d'origine asiatique me semble tantôt subtile, poétique et belle, tantôt empreinte d'une préciosité pénible. le ton m'a paru artificiel, affecté ici, ce qui explique aussi mon impression globale très réservée - un peu comme après la lecture de 'Quand l'empereur était un dieu' de Julie Otsuka.
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Dans son premier livre, Kim THÚY pousse devant elle une soeur presque jumelle, qui a son âge, un parcours voisin, des souvenirs communs.
À travers An Thịn qu'elle fait naître à Saigon au moment de l'Offensive du Tết, elle évoque le Vietnam de la guerre et celui de la paix que ses parents, ses deux frères et elle ont fui, la petite ville du Québec qui les a reçus, les anecdotes du décalage entre les modes de vie divergents, les incompréhensions, les adaptations… et se remémore les grands-parents, oncles, tantes, cousins, cousines qui les ont suivi en exil ou sont restés au Vietnam.

Très vite, elle parle aussi de ses fils, du lien qui les unit, de dilemmes devant lesquels elle a vu d'autres parents, durant la guerre et après, et de décisions qu'elle comprend depuis qu'elle est mère. de ses parents dont la vie a été évidemment bouleversée par l'arrivée des communistes et par l'exil. de souvenirs de la vie d'avant, des parcours entrelacés, toujours en écho avec ses choix de vie et ce qu'elle veut apporter à ses fils, forcément teinté d'exil, de différence.

Ce sont de petits cailloux qu'elle sème pour qu'ils puissent peut-être trouver leur propre chemin, à coup sûr afin qu'ils puissent comprendre le sien.

Je suis passée complètement à côté de ce monologue passant d'un sujet à l'autre, d'une époque à l'autre, esquissant en paragraphes courts les personnages qui ont peuplé son enfance et accompagné son exil.
J'ai eu l'impression d'être restée à la surface, ou plutôt à la porte, de ce récit à la première personne, comprenant bien les questions qu'il soulève sans pour autant éprouver quoi que ce soit d'autre.

Une lecture sans déplaisir, mais loin de ce que j'en attendais.
Dommage.
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