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EAN : 9782815914406
256 pages
L'Aube (04/05/2016)
3.65/5   20 notes
Résumé :
De jeunes gens miséreux dans les rues de Niamey. Des cadavres de migrants africains échoués sur les plages d'une Oran devenue tombeau des désespérés. Ahmed Tiab s'interroge?: comment les premiers deviennent-ils les seconds??L'enquête mènera le commissaire Kémal Fadil au coeur d'une organisation de trafic d'êtres humains entre Maghreb et Europe. Sa route croisera l'histoire de son propre pays, toujours en proie à ses vieux démons, et celle d'une jeune femme, qui a la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pour une fois, je n'avais pas envie de commencer par le premier tome et tout compte fait, j'ai eu raison de lire le deuxième puisqu'il est antérieur au premier. Les cancres au fond de la classe suivent toujours ?

De l'Algérie, je ne connais rien de rien, si ce n'est les débordements lors de match de foot et la guerre, mais étant Belge, cela ne faisait pas partie de notre programme scolaire.

Mon image de ce pays était donc faussée ou limitée, il était temps de le voir sous un autre jour avec ce roman policier.

Le commissaire Kémal Fadil m'a tout de suite plu. Il n'a rien d'un super-héros, c'est juste un policier qui fait son boulot correctement et qui va au bout de ses enquêtes. Ok, c'est un super-héros tout compte fait.

Oubliez le cliché du flic alcoolo dépressif, notre Kémal a beau vivre avec sa mère et être célibataire, vivre sous le souvenir d'un père absent, il n'est pas un dépressif sévère, ni un barbu du cerveau.

Deux histoires se déroulent en parallèle dans ce roman : des migrants qui quittent une terre et une/ou une vie de misère et l'enquête de Kémal sur des migrants retrouvés noyés et échoués sur la plage.

Nos migrants, en provenance de Niamey, sont des personnages forts et entre la belle Fatou que l'auteur a tout de même préservée, Johnny le chrétien du Niger et Ali, le jeune tourmenté, on va vivre un périple que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi.

Malgré tout, on sent que l'auteur s'est retenu, qu'il n'a pas été dans les pires atrocités commises par l'Homme sur l'Homme, comme s'il ne voulait pas appesantir son histoire ou qu'il a trouvé que c'était déjà assez bien glauque ainsi sans en rajouter.

Clairement, nous sommes dans un roman qui a tout d'un p'tit noir serré car l'Algérie n'est pas celle de la carte postale, l'auteur est critique envers son pays, son administration, sa population et tout le monde ne prend pour son grade, des passeurs à la grande muette.

Il a de l'émotion, dans ces pages, de l'amour pour les personnages, notamment les policiers qui enquêtent avec Kémal et dans les trois migrants cités plus haut.

Le récit est réaliste, humain, sans fioritures mais avec un style que l'on sent maîtrisé et une découpe des chapitres harmonieuses : on sent qu'on avance, que l'on progresse, mais l'auteur en garde tout de même sous la pédale.

Un récit tout en émotions, en harmonie, avec du cynisme, de l'Algérie telle qu'elle est, de ses problèmes administratifs, des galères de ses habitants et de la misère qui plombe l'Afrique et met ses ressortissants dans des situations tellement impossible qu'ils n'ont pas d'autre choix que de fuir, rêvant de l'Eldorado que sont nos pays.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Deuxième livre publié pour Ahmed Tiab, "le désert ou la mer" est en fait, j'imagine, antérieur au premier publié "le français de Roseville". J'avais eu la chance de pouvoir découvrir Ahmed Tiab grâce à une opération masse critique, et je l'avais apprécié. Donc quand j'ai vu ce nouveau livre, je l'ai acheté et lu avec grand plaisir.

Le livre en fait se déroule avec deux histoires en parallèle, le périple de Fatou depuis son Niger d'origine, et, une enquête de Kémal Fadil à Oran.

Bien entendu, les deux vont se rejoindre. Autant les deux histoires que les deux personnages !

J'ai aussi pu échanger quelques mots avec l'auteur lors du salon polar du sud à Toulouse en octobre 2016. Sympathique, réservé, abordable, un moment agréable. Je vois que le tome suivant est annoncé en fin de celui-ci. Je vais surveiller avec attention pour ne pas le manquer et le lire au plus tôt.
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Ahmed Tiab nous propose avec ce « le désert ou la mer » un roman dépaysant et réjouissant . Il suit le dangereux périple d'immigrants africains à travers le Sahel puis le Sahara , ayant laissé derrière eux leurs pays pour rejoindre la mer au nord et le Maghreb synonyme d'étape indispensable vers l'Europe et d'espoir d'une vie meilleure . Parmi eux , Fatou , cette jeune et belle nigérienne accompagnée d'Ali , au tempérament impétueux et intrépide et de Johnny , chrétien du Niger qui ambitionne de rejoindre l'Angleterre . Mais la route de Niamey à Oran sera longue et parsemée de multiples dangers, de guet apens où l'instinct de survie sera mis à rude épreuve . le deuxième volet de ce roman se déroule à Oran et dans les environs ,où le commissaire Kemal Fadil cherche à découvrir ce qui se cache derrière la mort de ce clochard , Bakhti , qui cohabitait avec des hommes morts , apparement de noyade . Il va vite découvrir que derrière ces corps se cache un juteux trafic d'êtres humains...
Un roman émouvant qui nous fait découvrir la souffrance vécue par ces milliers de gens qui fuient la misère et la violence. ; ces africains qui n'ont plus rien à perdre et qui tente de rejoindre cet eldorado européen au péril de leur vie . En contrepoint on découvre le travail de ces flics algériens – qui ne manquent pas d'humour- et à travers eux , l'Algérie du XXI ème siècle qui se débat encore avec son passé et ses contradictions . Un livre qui vous donnera sans aucun doute l'envie de découvrir d'autres romans d'Ahmed Tiab .
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Ce tome 2 a des allures de tome 1, tant il nous montre les origines, finalement, de cet enquêteur, et comment il a rencontré sa compagne.
Nous suivons en effet deux récits dans ce livre, qui ne se rejoigne qu'à la fin, celui de Kémal Fadil et de sa future compagne, Fatou, partie depuis le Niger pour rejoindre cet Eldorado qu'est l'Europe. Nous découvrons de l'intérieur les causes du départ, les conditions dans lesquels elle et les autres migrants voyagent, les conséquences, aussi, pour les femmes, qui risquent bien plus que les hommes dans ce voyage. Pourquoi partir alors ? Parce que rester serait pire encore que tout ce qu'ils endurent. Nous voyons, au début du récit, des corps de noyés, anonymes, nous découvrons ceux qu'ils ont été, plein d'envie d'une vie meilleure, nous ressentons la colère du commissaire, bien décidé à mener l'enquête, bien décidé aussi à découvrir pourquoi Bakhti est mort - un simple SDF un peu fou pour presque tout le monde, un être humain à part entière pour Fadil.
Un roman qui m'a donné envie de poursuivre les enquêtes de Kémal Fadil.
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Malgré quelques imperfections, j'avais bien aimé « le Français de Roseville ». Ces imperfections, Ahmed Tiab les a gommées avec cette suite qui se révèle plutôt être un préquel du « Français… ».

Ce second tome des aventures du commissaire Kemal Fadil raconte la rencontre avec Fatou qui plane au-dessus du précédent roman. On saura alors comment ils se sont rencontrés et aimés au premier coup d'oeil.

Mais ce n'est pas tant cela qui est important pour Ahmed Tiab qui devait porter ce récit en lui sans avoir le courage ou la force de l'écrire, passant par « le Français de Roseville » pour s'obliger à écrire celui-ci qu'il redoutait presque. Ahmed Tiab laisse donc la première place non pas au récit de l'enquête de Kemal Fadil qui l'a menée jusqu'au hangar où se trouvait Fatou mais bien au récit de la fuite de Fatou depuis son pays jusqu'aux côtés algériennes.

Ahmed Tiab opte ici pour un découpage radicalement différent du premier qui était très mono-bloc pour un récit plus haché alternant les petites avancées de Kemal Fadil et les grandes errances de Fatou, ses rencontres, ses joies et ses peines.

Et c'est là qu'on ressent tout le tiraillement d'Ahmed Tiab : on sent qu'il a ce récit dans les tripes mais qu'il a peur d'en faire trop et qu'il retient sa plume et les vicissitudes du voyage erratique de Fatou. Les récits de journalistes que l'on a pu entendre sur les migrants de Syrie sont parsemés d'atrocités, d'esclavagismes, d'abus et il ne doit pas en être bien différent des migrants venants d'Afrique noire. Et pourtant, mais fort heureusement pour elle, Ahmed Tiab ne fait pas tout subir à Fatou qui a tout de même droit à son lot d'atroces cahots sur son parcours.

Ahmed Tiab livre donc un récit mieux écrit que le précédent, plus maîtrisé en terme de style et de structure, adaptée à son propos, insérant l'enquête de Kemal Fadil comme autant de respirations dont il avait lui-même besoin au fur et à mesure de l'écriture du livre. Malgré (ou à cause) de la retenue dont il a fait visiblement preuve sans toutefois épargner Fatou et ses compagnons de route (de galère !), peut-être pour ne pas sombrer dans un excès par trop démonstratif, il touche le lecteur pour faire de l'impossible quête d'une vie meilleure le vrai héros du livre. En tout cas, Ahmed Tiab évite de se poser en juge, sauf peut-être vis-à-vis de la religion, de ses carcans et de ses dérives.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-FX
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critiques presse (1)
LeDevoir
16 août 2016
Le récit est beaucoup plus touffu, les personnages beaucoup plus complexes et, surtout, la vie des Oranais est immensément plus riche et diversifiée que le laisse deviner le fil de l’intrigue.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui, pour rejoindre Oujda, ville marocaine distante de moins de cent kilomètres de la frontière, il faut prendre l'avion depuis Oran. On vit au royaume d'Ubu : les deux pays du Maghreb les plus dynamiques économiquement, et principaux partenaires de l'Europe, demeurent incapables de se parler pour des raisons d'amour-propre et d'arrogance. Une querelle de voisinage interminable, qui finira par affaiblir les deux camps, confrontés aux mêmes périls.
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Le sort réservé à cette nouvelle immigration est semblable à celui des Roms en Europe occidentale : le mépris et la méfiance. Les migrants africains constituent le bouc émissaire idéal, la nouvelle cause de tous les nombreux maux de ce pays. L’étranger demeure l’éternel coupable, surtout lorsqu’il est faible et démuni.

Nous laissons prospérer sous nos fenêtres une nouvelle misère, encore plus terrible que la nôtre. Une couche de misère supplémentaire qui vient s’ajouter aux camps de fortune déjà construits autour des villes. Des sous-bidonvilles à la périphérie de la périphérie.

La misère s’ajoute à la misère.

La population, déjà en majorité en proie à la détresse sociale et économique, les considère avec une arrogance teintée de violence. Les plus bigots les disent mauvais musulmans, les accusent de véhiculer le sida et de pratiquer la prostitution. Ils deviennent un nouvel exutoire, nous révèlent un nouveau sentiment : le racisme. Le racisme le plus abject, celui qui s’exerce dans l’impunité et l’indifférence complice des autorités.

Comment pourrait-on devenir solidaire et fraternel avec les plus faibles lorsqu’on n’est soi-même rempli que de haine et de mépris ?

Les Algériens subissent pour la première fois de leur histoire une vague d’immigration économique. Partagés entre la peur de se voir dépossédés d’un bien déjà mince et l’orgueil de tenir une position enviable, mes compatriotes gravissent un nouvel échelon et prennent du galon. Merci les hordes de miséreux !
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Depuis plusieurs décennies, la frontière terrestre entre le Maroc et l’Algérie est fermée, en dépit du bon sens et au grand dam des populations frontalières, qui ne demandent qu’à circuler pour travailler des deux côtés. Aujourd’hui, pour rejoindre Oujda, ville marocaine distante de moins de cent kilomètres de la frontière, il faut prendre l’avion depuis Oran. On vit au royaume d’Ubu : les deux pays du Maghreb les plus dynamiques économiquement, et principaux partenaires de l’Europe, demeurent incapables de se parler pour des raisons d’amour-propre et d’arrogance. Une querelle de voisinage interminable, qui finira par affaiblir les deux camps, confrontés aux mêmes périls.
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Ici la nostalgie du pays perdu se fait dans les back-rooms des salles de prière, dans un esprit de revanche et de sombre rancune. Une confusion volontairement et savamment instillée dans leurs esprits permet à des anciens caïds de monter des brigades prêtes à combattre là où on les envoie. Des brigades internationales d’un nouveau genre. Les terrains de combat, qu’offrent des zones de non-droit tels que l’Irak et la Syrie, présentent une aubaine offerte aux aventuriers et aux amateurs de gâchette. Un no man’s land dans lequel des fanatiques désœuvrés ont planté un drapeau noir et font des cartons en attendant d’en découdre.
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Moss se délectait par avance à l'idée de sa récolte à venir : les numéros de portable allaient pleuvoir.
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Vidéo de Ahmed Tiab
Samedi 21 mai 2022, dans l'Antre des livres, table ronde d'auteurs : Littérature et policier Avec : Ahmed Tiab, Entendez-vous dans nos campagnes, éd. de l'Aube, Yves Chicouène, Rue Legendre, éd. Élan Sud Comment les deux auteurs ont-ils tissé leur intrigue en s'appuyant sur le passé pour expliquer le présent ? De nombreux points communs à découvrir. Animée par Roxane Bertrand. L'antre des livres est le festival de l'édition indépendante qui réunit à Orange (84) des maisons d'édition indépendantes venues de toute la France et De Belgique. https://www.lantredeslivres.com
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