J'ai perdu mon fiancé et autres histoires - Tibo Lexie - Nouvelles - Librinova - Lu en janvier 2021.
Merci à l'autrice pour l'envoi numérique de son livre qui fait 138 pages.
La nouvelle la plus longue est "
J'ai perdu mon fiancé", pas une histoire à l'eau de rose comme on pourrait le croire à cause du titre, mais l'histoire d'une jeune fille en manque de reconnaissance, qui porte le lourd poids d'une révélation familiale passée, qui se sent mal dans sa peau, qui est grosse et petite, bref elle veut qu'on la remarque et va s'embarquer dans des mensonges qui vont l'amener à se faire passer pour une victime collatérale des attentats du Bataclan pour enfin être vue et reconnue.
La seconde, "La dolotière et la vieille dame" est l'histoire de Mane qui tient un cabaret quelque part en Afrique, qui vend du Dolo, boisson alcoolisée à base de mil. Une vieille dame qui vient tous les jours, silencieuse, seule, s'asseoir sur le banc devant le cabaret et de qui Mane s'occupe en lui portant son repas quotidien, un jour ne vient plus au cabaret. Que lui est-il arrivé ? qui était-elle ? Quel était son prénom ?
La troisième, "Nos espoirs envolés" , un mail de Mariam à Joceline, Mariam raconte son parcours de femme "virée" par son mari alors qu'elle est enceinte de leur fils. Elle n'espère plus rien, rejetée pas sa famille et sa belle-famille, car dans ce pays-là, quand une femme est abandonnée par son mari "Comme si j'étais porteuse d'un virus. le virus de la virée et la
quittée. Celle dont il faut désormais s'écarter du chemin."
La quatrième, "Les remplaçantes" se passe dans un collège où la directrice dépasse son rôle . Un spectacle pour la fête de l'indépendance, les remplaçantes sont les jeunes filles qui doivent se trouver prêtes à remplacer les élues du spectacles en cas de problème. Sauf qu'elles se révoltent...
La cinquième, La néante", terrible histoire d'une jeune femme enceinte dans le coma, sans espoir de retour suite à un accident et qu'on maintient en vie jusqu'à la naissance du bébé, mais qui entend tout autour d'elle. Émouvant
La sixième, "Le boucher de Kougpelin", L'histoire d'un roi, un marché, une disparition et bien sûr le boucher.
La septième, "La constance du codiverbiste", se passe en Gironde, un couple, 20 ans de vie commune, une fille, le décès de la mère. Vie routinière et toujours les mots codés à résoudre. Un codiverbistes est un amateur de mots codés.
La 8ème, "Dorom" , cité fictive intégrée à Voltan, état fictif du Sahel après les conquêtes coloniales. D'abord une vie de nomades, la coopération entre Dorom et Voltan, Ensuite, des frontières, des contrôles d'identité, la dégradation du climat, le fanatisme et l'effondrement.
La neuvième, "Mazeen et Gangesh", se déroule en Inde, deux gamins, l'un plus aisé que l'autre, Mazeen, va à l'école tandis que Gandesh doit travailler dans la mine de kaolin. Ils sont amis. Une opportunité se présente à Gangesh de pouvoir aller à l'école, il devient "ramasseur de déchets de plastique" qui lui rapporte plus d'argent que la mine et moins dangereux.
La dixième, "Un homme satisfait", sous les tropiques, à Mam Dabo, un collège, un professeur de français, un travail non fait par les élèves sans explications vraiment valables, côté 0 point s'ils n'arrivent pas à relever un défi du professeur. Y arriveront-ils ? La fin est surprenante.
Et enfin, la onzième, "La désenfantée", ma préférée, sous forme d'un long poème que je mettrai en citation, sur le thème d'une maladie avec pour conséquence l'impossibilité de concevoir un enfant et les difficultés d'une adoption et de son suivi, pour ne plus être "désenfantée".
Un lexique suit la dernière nouvelle, reprenant tous les films, livres cités dans les nouvelles ainsi que les mots étranges et les abréviations.
Une chouette lecture dans l'ensemble, 138 pages lues en un après-midi de dimanche, le premier de l'année que je vous souhaite une fois de plus sereine et pleine de petites et grandes joies dans votre quotidien.
Merci Tibo Lexie pour ces quelques heures d'évasion.