Et si la meilleure façon de se camoufler était dans la timidité ? La poésie de
Camille Tillet surprend par sa force et sa timidité à la fois, par ses accents surréalistes. L'image du cheval me rappelle le poème « Le cheval » dédié à Sașa Pană écrit par
Max Blecher et que j'ai traduit dans «
Corps transparent » (p. 21) qui se termine par « Le cheval s'en va parcourir le monde ».
Ici, il court «
le cheval bleu relevant l'échine/Sa courbe enveloppant les étoiles/Lancé dans une interminable ronde ».
Le moi crie ses envies de vie, ses peurs et ses métamorphoses, comme ce « rire à n'en plus pleurer ». Lorsque « femme nue » rime avec « musique perdue » (ou « politicien » avec « tu n'auras rien ») c'est tout simplement beau à pleurer à nouveau, car c'est la mer qui se charge de récupérer la douleur, de la laver et l'élever au ciel (où d'autre ?). le rêve remplit ensuite le tout, de sa douce musique. « De mon promontoire je me tends comme une corde de contrebasse ».
Un immense et vibrant plaisir de lecture de ce livre numérique, grâce auquel j'ai aussi appris à lire sur mon ordinateur des epub. C'est anecdotique, mais je suis toute fière de ma découverte. Un simple jeu d'enfant !
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