Le propos de "
Je veux qu'on m'aime" de
Leo Timmers pourrait nous rappeler le classique ( à présent) "
Le loup vert" de
René Gouichoux et
Eric Gasté chez Bayard jeunesse.
Dans cet album, notre loup n'y était pas populaire et en plus il était tout vert.
Pas facile de se faire des amis parmi les copains de la forêt et parmi les loups, tout court.
Le héros de
Leo Timmers sera un corbeau.
En terme d'impopularité dans le monde des histoires pour enfants, ce dernier sera aussi souvent sur le banc de touche pour attendre qu'un rôle de vilain se libère.
Oui, dans nos contes, le corbeau est un oiseau de mauvais augure, il transporte les tristes nouvelles (avis de décès), voire même accompagnent les grands gagnants du dernier souffle jusqu'à leur nouvelle demeure.
Brrrrr.. (Mauvaise compagnie, mauvaise compagnie...)
Il n'y aura que le corbeau de l'auteur
Jean de la Fontaine qui s'en tirera bien et encore, le pauvre se fera avoir dans une sombre histoire de fromage et de ramage.
"
Je veux qu'on m'aime" est un grand cri d'amour: crrroa crrroa crroa!
Le corbeau de cette histoire sera bien sympathique pourtant mais aussi bien seul.
Un jour, il prendra ses plumes à deux ailes et tentera sa chance, se présentant à un petit cercle tout aussi sympathique de volatiles non loin.
"C'est affreux ! hurla la mésange; Il est tout noir !
De la tête aux pieds...dit la perruche. Vous trouvez ça normal ?
-Bien sûr que non! répondit le pinson. C'est une canaille!..."
Tandis que les petits lecteurs feront la moue, pris de pitié pour le corbeau malheureux, les grands lecteurs reconnaitront ces paroles.
Nos références nous permettront plus ou moins d'en rire un peu (nous rappelant les blousons noirs voyous des Années 60) ou pas du tout (en repensant bien entendu à l'image un peu caricaturale de l'étranger à une époque passée).
Si ce n'est qu'une question d'apparence, qu'à cela ne tienne, le corbeau est prêt à se travestir pour adopter l'allure de bon ton.
Et hop, l'auteur et son humour reprendront la main, changeant le corbeau trois fois aux couleurs des trois autres, usant d'huile de coude comme
le loup vert de Gouichoux pour se faire accepter autrement.
La démarche du corbeau fera sourire car cela renverra les plus jeunes à l'activité très ludique du déguisement d'une part mais aussi de l'expression vive de la patouille en peinture.
L'issue de l'histoire sera pleine d'ironie et comme à une hauteur d'enfant, tout cela se conclura bien vite et se résumera à peu de choses pour faire changer d'opinion.
Cette simple pensée devrait redonner confiance à ceux et celles qui manqueront de confiance pour se faire des amis