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EAN : 9782021494020
240 pages
Seuil (07/01/2022)
3.28/5   9 notes
Résumé :
Pamela participe à une plateforme d’écriture participative. Elle est à l’initiative d’un projet de roman qu’elle nourrit de façon tellement attractive que de nombreux auteurs de l’ombre, insaisissables, veulent s’y greffer. Elle est accro à ce développement d’histoires, jusqu’au moment où elle se persuade qu’on est en train de lui voler son roman. D’autres, nombreux et hostiles, ont pris la main, principalement depuis outre-Atlantique.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un roman dans le roman... J'ai été attirée par ce récit pour sa thématique littéraire. Très vite, la plume drôle et fluide de l'auteur m'a embarquée mais je l'avoue, je ne savais pas trop où. Si parfois j'ai aimé me laisser surprendre, cette atmosphère entre réalité et fiction m'a moyennement conquise.

J'ai apprécié la première partie. Elle interroge sur la pratique littéraire et les moyens d'y accéder, mais aussi sur ses dérives. Pamela, bien entourée par famille et amis, ne trouve pas d'autre moyen pour partager sa passion de l'écriture que ce partage virtuel malsain et envahissant. Faut-il y voir un sujet tabou dans la société ? Quid de ce projet participatif qui, au-delà de son aspect exaltant, conduit à une perte d'identité ?

Ou alors cette addiction s'explique par le caractère extrême de Pamela, exploité dans les deuxième et troisième parties du roman. Elle ne s'épanouit pas dans les relations humaines et les fuit systématiquement. Elle préfère se créer une réalité dans laquelle exister. J'avoue même m'être interrogée sur sa santé mentale. Je précise que tout ceci n'est que mon interprétation, puisque le roman, et notamment la fin, comporte en réalité peu d'explications concrètes. Je vous encourage donc à vous faire votre propre idée en lisant le livre.

Où s'arrête la fiction, où commence la réalité, je ne saurai le dire en refermant ce livre. Toujours est-il que je n'ai personnellement pas complètement adhéré à cette vision des choses, très loin de la mienne il faut dire. Je suis triste pour Pamela qui ne semble pas trouver son chemin et sa place dans la société.
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Pam est artiste, elle vit au Sana, un squat de Bruxelles avec d'autres artistes en tout genre. Elle rêve d'écrire son premier roman. Elle s'inscrit à un cours en ligne d'écriture collective au Canada et décide de faire de son tapuscrit un document partagé où chaque personne qui s'y connecte peut modifier l'histoire, réécrire un passage ou bien en ajouter un, voire même effacer un extrait mais en suivant des règles strictes. Pam devient accroc à son livre au point de se couper du monde et passer ces journées à regarder ces auteurs qu'elle ne connaît pas faire vivre et revivre son histoire transformant son oeuvre en un palimpseste numérique. Mais plus l'histoire avance et se modifie sans cesse, elle comprend que ces auteurs de l'ombre lui en veulent. Son téléphone ne cesse de sonner, harcelée, elle prend la décision de tout quitter, quitte à déroger à la règle n°4 : « ne jamais abandonner le roman de sa propre initiative ». Et là voilà partie dans un road-trip déjanté et plein d'embûches jusqu'à la rencontre avec une certaine Laura Tinard
Avec son premier roman, l'artiste performeuse Laura Tinard questionne avec habileté et humour la création artistique et plus précisément littéraire. Créer est-ce inventer, réinventer ou reproduire ?
Comme dans une mise en abyme, elle joue avec le lecteur et se joue de lui comme un équilibriste sur le fil entre réel et fictionnel. A lecture, on ne cesse de se demander si Pam serait l'alter ego littéraire de l'auteure mais dans ce cas-là pourquoi l'un des personnages s'appellent Laura Tinard ? Alors qui est qui dans ce jeu du chat et de la souris qui se transforme en une course-poursuite entre les personnages. Certainement (très) inspiré du monde artistique dans lequel elle évolue, Laura Tinard fait réfléchir le lecteur sur l'art tout en amusant entre vraie parodie et fausse réalité.
Déroutant parfois, amusant souvent, original tout du long, une performance littéraire qui fait du bien en ce début d'année morose.
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Un livre remarquable nous entraînant dans une virée trash et drolatique, au coeur d'un parcours de création empruntant plusieurs masques avec la mise en avant d'une écriture orgasmique faite de personnages troubles. Qui est donc Pamela? Une perle perdue entre l'océan et le ciel. Bon décryptage en compagnie de Laura Tinard et des siens.
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Pam participe à l'écriture collaborative en ligne d'un roman. Totalement investie dans cette expérience d'écriture, Paméla perd petit à petit le contrôle sur ce roman et tout bascule. Elle décide donc de quitter cette virtualité et repart à Bruxelles où elle côtoie une communauté d'étudiants. Mais cette virtualité la poursuit et elle en vient à penser qu'elle a perdu son roman.

Titre singulier pour un roman hors genre. Lecture qui bouscule. Un roman qui interroge sur le processus d'écriture, sur la virtualité grandissante de notre société et ses dérives.
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Tout comme Gloria, Laura était romancière et vouait une admiration sans limites à Fitzgerald qu’elle couvrait de superlatifs dès qu’elle parlait de lui, « le plus grand, le plus beau ! ». Ça me faisait peur, tout ça, l’idée de rencontrer mon personnage dans la réalité. Je me suis contentée alors de passer quelques jours sur l’île Saint-Louis, de faire la loque entre le fauteuil de Laura et son canapé, d’enfiler ses pantoufles iraniennes afin de mieux comprendre la démarche de Gloria. J’ai réalisé que j’étais simplement venue vérifier à quel point elles se ressemblaient. J’ai fait un tour dans la chambre de Laura essentiellement décorée d’œuvres du mouvement américain Pattern and Decoration. Autant dire que c’était haut en couleur et très chargé. Laura était une femme-enfant qui portait de l’essence de Guerlain et des créations Alexander McQueen, elle adorait la littérature, mangeait du Crunch et des bonbons au lieu de faire de vrais repas. Elle correspondait exactement à ce que j’avais écrit, elle avait les mêmes goûts et les mêmes manies.
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Les meurtres qui bouleversent la petite ville californienne de Woodsboro allaient me secouer. Comme je me préparais à désobéir à la règle no 4 que j’avais moi-même fixée, « Ne jamais abandonner le roman », je suivrais désormais au mot près celles énoncées par Randy Meeks, le geek de la bande, qui connaissait parfaitement les mécanismes scénaristiques d’un film d’horreur. Je lui faisais entièrement confiance. Dès le début du film, Randy, qui bosse dans un vidéoclub, prévient ses amis et les spectateurs : « Tout le monde est suspect. » C’est la fameuse réplique. Je notais chacune des apparitions de Randy dans le film. Il devenait mon meilleur ami qui me protégerait contre le danger. Pas loin du dénouement final, Billy et Sidney sont en train de perdre leur virginité dans le lit des parents de Stuart, et à l’étage en dessous, dans le salon, Randy poursuit sa leçon scénaristique en plein milieu du film Le Bal de l’horreur. J’ai appuyé sur pause entre chacune des règles énoncées par Randy et je les ai notées dans mon carnet rose :
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Ma conception de la littérature était large. Il m’arrivait de faire des lectures de ce que j’écrivais sous forme de performances, de mettre en scène mon roman, j’étais intéressée par le devenir de la fiction en dehors du livre, par l’impact de la fiction sur la vie réelle. Mes amis du Sana ne comprenaient pas pourquoi le roman que j’écrivais seule depuis des mois devenait soudainement une œuvre collective.
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Si son rythme d’écriture était trop tumultueux, je m’accrochais à ma barre de pole dance et je restais là en l’air, les cheveux agités par le souffle de mon ventilateur, le temps que nous traversions la tempête. Du haut de mon mât, je voyais que le calme revenait sur OceanSkyLine, je me rapprochais alors de mon écran et je lisais avec un accent canadien tout ce qu’elle avait écrit. Bien sûr, certains ne supportaient pas de partager avec les autres en LIVE une écriture qui « se cherche ». Philip, par exemple, contestait : « En fait tu veux regarder littéralement par-dessus mon épaule, je comprends que ce soit marrant, mais c’est pas ma méthode. D’abord, j’écris seul sur Word puis, uniquement si je suis satisfait, je partage. » Je lui disais : « Je comprends ce que tu ressens. Mais je ne pense pas que ta méthode soit la plus efficace. Profite d’un regard extérieur en direct sur ce que tu écris. Bénéficie de plusieurs cerveaux. Tu verras ça t’aidera à aller plus loin, plus vite. »
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Il y a des sacrifices à faire dans la vie, si tu veux écrire un roman, tu peux pas vivre, pas tout le temps. Il faut choisir. Là, on écrit un roman. » Ils trouvaient toujours des excuses, ils me racontaient qu’ils n’étaient pas dans les bonnes conditions pour écrire, qu’ils étaient malades, qu’il y avait des gens autour d’eux, que contrairement à moi leur mère ne leur préparait pas à manger. Je leur répondais que les mauvaises conditions n’existaient pas. J’aurais pu écrire en plein milieu d’une rave party organisée dans des combles.
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Video de Laura Tinard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laura Tinard
Performance écrite et jouée par Laura Tinard à Nice, Janvier 2015
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