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« on se met parfois à l'écart de la vie, parce qu'on croit n'avoir plus d'autre recours, pour moins souffrir, que cesser de vivre. »

T'as mis 4 étoiles... t'es dur en affaires dis donc Blackbooks ! J'en mets 5 car Tunis, par hasard est rudement bien écrit, une plume qui me touche aux trippes. Tant la composition du roman que les thèmes abordés, c'est un livre qu'on garde en mémoire et je te remercie de me l' avoir fait découvrir. Une pépite bien cachée au coeur. J'ai senti la douleur de cette mère lorsqu'elle raconte son histoire,son drame. Une éxilée qui cherche l'oubli sur une autre rive de la Méditerranée et qui rencontrera à cette occasion Farah, une autre déracinée sans «accès au monde doublement impossible du passé, et de Carthage Présidence.» Un livre qui parle de la vie des femmes dans un univers où les yeux des hommes voient trouble devant le désir, où femmes et enfants suivent les changements de vie d'un continent à l'autre, d'un quartier à l'autre lorsque le père le décide au regard des circonstances et des contraintes sociales. Mais ça reste gravé dans toutes les mémoires. On a beau partir parce qu'il le faut, parce que ce sera mieux après... c'était quand même bien avant. Et au travers de ces deux histoires de femmes, Anne-Christine Tinel évoque aussi la vie des tunisiens ainsi que le regard de l'Occident, «persuadé que seul lui-même, qui se présente comme le monde libre, détient de vraies valeurs.» «L'autre est tout juste bon à nous apporter des sensations susceptibles de réveiller notre propre profondeur.» Un roman sur la douleur des femmes, mères soeurs épouses... oui un 5 étoiles on ne peut plus subjectif :)
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Ce roman est à l'image de sa couverture : tout en nuances, à l'apparence calme de cette mer qui a l'air en formation, mais avec au bout la lumière qui pointe …
La narratrice quitte tout pour se retrouver à Tunis, et tenter d'oublier, ou du moins de panser le traumatisme qui l'a amené là. Ni tout à fait chez elle, ni complètement chez les autres, elle va par petite touche faire rentrer son lecteur, tout doucement dans l'univers de Tunisoises, et dresser un tableau tout en modulation, mais sans concession. de femme blessée, ne livrant son histoire que par bribes, elle parviendra à se libérer de par le malheur des autres, d'une autre en particulier, Farah, dont l'histoire cruelle et malheureusement habituelle des femmes vivant de ce côté-ci de la méditerranée.
« Tu apprends qu'exister femme, c'est exister dans la dépendance du désir qu'on est sommée d'inspirer. »
« Ce pays n'est pas fait pour les amoureux; nulle part un banc où s'asseoir paisiblement »
Habilement construit, ce roman est également joliment écrit ; tantôt la prose est imagée, elliptique, tantôt elle se fait plus chaotique, plus sèche, sans verbe.
Sans qu'il y ait forcément une part autobiographique dans cette histoire, l'auteur y met forcément de ses expériences de vie en Algérie, puis en Tunisie. Cela donne une sensibilité particulière pour un roman de l'intime qui se laisse lire d'une traite.
« Les femmes que je croise dans la rue, et cela m'a intriguée dès le premier jour, je leur ressemble, oui, je me reconnais avant tout méditerranéenne, parfois cela vient même avant ma conscience d'être européenne. J'ai envie d'aimer ce pays, qui m'appelle, je le voudrais, à une étreinte privative. »
A nouveau merci à Libfly, et, aux éditions Elyzad, pour cet ouvrage de la collection éclats de vie qui renferme de véritables pépites de lecture, comme on en trouve rarement ailleurs.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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"Il y a des moments où la fuite semble le seul moyen de continuer à vivre."
Au départ, je suis d'emblée surprise et gênée par le style un peu télégraphique et le côté impersonnel. Pas de prénom, elle parle de l'enfant. Nul doute qu'il y a une blessure profonde, une urgence. La narratrice est venu se réfugier près de Tunis, avec son fils. Peut-être pour retrouver ses racines algériennes et se reconstruire dans un pays qui lui rappelle son enfance. Ce point n'est pas suffisamment développé. Elle aime se sentir méditerranéenne mais semble critiquer le comportement des femmes et des hommes qu'elle rencontre.
Mais la douleur la rend peureuse, acerbe sur cette vie bruyante, sur le comportement des femmes soumises et des hommes autoritaires. Cette hospitalité débordante l'exaspère parfois.
Toutefois, c'est auprès de ces femmes et surtout de Farah qu'elle va comprendre le vrai lien amoureux. le style devient alors plus souple, l'histoire plus romanesque. En connaissant l'histoire de Farah, la narratrice va enfin oser lire les lettres de son mari qu'elle a entassées depuis un an. La reconstruction paraît alors un peu rapide mais l'exil à duré quatre ans. Guérit-elle par l'espace ou le temps ou en écoutant les blessures des autres?
L'auteur décrit ainsi la place des femmes et le rôle de l'homme dans la société méditerranéenne, le sentiment de rejet de la culture orientale par l'Occident.
C'est un premier roman intéressant qui manque peut-être d'osmose, de transitions entre les différentes parties. À la fin du roman, je comprends le cheminement de la narratrice mais peut-être qu'une plus large introspection aurait pu mieux éclairer les voies de sa guérison.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Dans le cadre de l'oprétaion LIBFLY, un édieur se livre, les éditions Elyzad nous propose le premier roman publié d'Anne Christine Tinel, "Tunis, par hasard". Elle nous interroge sur la possibilité que nous avons de fuir notre douleur.
"Ailleurs" peut il nous permettre de recommencer? Dans ce nouvel "Ici", trouvera t on enfin le silence du coeur? L'héroîne de ce roman a fui l'indicible. Et c'est justement par ce qu'elle ne peut exprimer cette douleur insurmontable qu'elle fuit vers cet ailleurs et échoue sur les rives du pays du Jasmin.
Elle s'y découvre étrangère et retrouve parmi les rues de Tunis le chemin qui la ramènera vers celui qui ne l'a jamais quitté. On est du pays de nos vies, peu importe le lieu, nous portons en nous notre propre terre.
Deux écritures se mêlent dans ce roman, deux tons qui rendent le récit un peu déséquilibré.
Mais on ne peut que souligner la qualité de l'écrit d'Anne-Christine Tinel.
Le chapitre 3 nous donne le récit magnifique et tragique de la vie d'une femme,Fatah. Ce passage est sans doute le plus remarquable de ce roman.
Anne Christinel Tinel est une auteure pleine de promesses.
Un excellent choix éditorial d'Elyzad. Merci à Libfly pour ce coup de soleil !
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Ce livre nous raconte deux drames : celui de la narratrice, installée à Tunis, par hasard en effet, et celui de Farah. En refermant ce livre, j'ai eu tout d'abord le sentiment de ne pas avoir compris l'intention de l'auteur, le lien entre ces deux drames. Et finalement, c'est peut-être cela, ces deux femmes, qui partagent pendant quelques mois, quelques années, des instants du quotidien, ne se rencontrent pas réellement. Elles vivent leur drame séparément. Mais elles avancent, et parfois s'en sortent.
L'écriture d'Anne-Christine Tinel, très saccadée au départ, m'a un peu perturbée, mais finalement, j'ai pris du plaisir à lire ce conte. Oui, ce conte. L'auteur écrit : "... les contes s'achèvent au début du bonheur, nous laissant dans une frustration qui est celle du spectateur ;". L'optimisme reste de rigueur.
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Anne-Christine Tinel nous emmène à Tunis, lieu de refuge pour l'héroïne. Cette fuite en avant, elle l'a effectué avec son fils. Pendant quatre ans elle tente de reconstruire sa vie, dont on ne sait finalement pas grand chose, et que l'on va découvrir de manière diluée, par petites touches, tout au long du livre. Elle est critique face à sa nouvelle vie, et nous fait ainsi découvrir la vie à l'orientale, les comportements humains de l'autre côté de la méditerranée. de ces hommes et femmes dont elles se méfient, apparaitra tout de même un couple, dont la femme finira par être le second personnage principal du livre. Chacune des vies de ces femmes sont transposées dans ce livre, et pourtant, il n'existe pas de lien entre elles, sauf peut-être le désir de vivre après avoir éprouvé tant de douleur.
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