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Critique de JIEMDE


Si les rayures sur la crosse du fusil de son père témoignent du nombre de victimes ayant malheureusement croisé sa route, les stigmates laissées sur le corps de Samuel Hawley par douze balles de fusil sont autant de jalons d'un parcours de bandit que la quarantaine venue ferait bien d'interrompre. D'autant plus que Loo, sa fille devenue adolescente, a furieusement besoin de lui. Et vice-versa.

Se posant enfin après une énième cavale, Hawley et Loo vont chercher en vain une stabilité impossible. Peut-on vraiment imaginer mener la vie de Monsieur tout le monde quand on est constamment sur ses gardes ? Que vivre avec autrui n'est pas un apprentissage naturel ? Et que le passé revient chaque jour un peu plus avec ses interrogations sans réponses ? À l'âge de tous les questionnements pour Loo, les secrets, silences et non-dits de Hawley ne peuvent plus tenir longtemps et la jeune femme au tempérament bouillonnant va vivre ses apprentissages en mode accéléré.

Dans Les douze balles dans la peau de Samuel Hawley, Hannah Tinti -traduite par Mona de Pracontal- appuie sa jolie histoire de relations père-fille sur une construction habile et remarquablement maîtrisée. Usant intelligemment des flash-backs pour apporter aux moments opportuns les explications du passé à sa trame du présent, elle réussit un roman rythmé et des portraits délicats et attachants, y compris de Lily, la mère absente. L'atmosphère pesante, l'omniprésence des armes et l'action soudaine et souvent violente qui surgit au détour d'un paragraphe sans s'être annoncée, instaurent une tension qui font de ces Douze balles, une réussite du noir US contemporain.
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