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EAN : 9782226318954
220 pages
Albin Michel (02/09/2015)
3.27/5   11 notes
Résumé :
Ils sont déjà parmi nous mais nous ne les voyons pas. Ce sont tous nos objets connectés qui détectent nos réactions, s’adaptent à nous, et parfois même orientent nos choix à notre insu. Bientôt, certains d’entre eux auront une apparence humaine, déchiffreront nos émotions, nous parleront, et pourront même nous manifester de l’affection, voire de l’amour. Ce sera « pour de faux » ? Et alors ? Il suffira de l’oublier pour être heureux.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Très intéressant, ce livre signé par Serge Tisseron. Beaucoup de références pointues, une analyse humaine, humaniste, humanisante d'un sujet fondamental qu'on ne peut plus occulter. 
Alors autant comprendre, autant accroître sa lucidité, en vue de faire les bons choix individuels, et sociétaux. En cela, ceci est un livre utile ! Si pas nécessaire.
Sur la forme, la  lecture est agréable, les chapitres sont relativement courts, Tisseron ne fait pas de verbiage, il est clair, sans être sec, un ton qu'on peut souvent retrouver dans certains livres scientifiques et qui décourage des lecteurs. Tisseron vise ici un public plus large que les "professionnels" et je trouve que ça marche ou que ça peut marcher.

Un étonnement-surprise : Je n'avais jamais lu cette idée qu'on évolue fort dans l'octroi de droit aux animaux, comme si on voulait s'en faire des alliés du monde vivant, "contre" les robots et le "non-vivant". C'est interpellant.Autre plus, rarement si pas jamais lu ; Tisseron plaide pour qu'on apprenne aux enfants à construire leurs robots, des robots basiques puis sophistiques, pas seulement les langages de programmations, mais aussi leur aspect, leur technique, leur physique, comme on apprend aux enfants à dessiner. Qu'ils aient une globalité de la compréhension de ce qu'est un robot, afin de mieux se comprendre. Intéressant !
Il y a dans tout le livre, une critique assez dure du projet transhumaniste, qui fait la part trop belle à la machine dans le couple homme-machine. Au risque d'annihiler tout simplement l'humain. Ce que Tisseron, psychanalyste de base, ne peut pas ne pas "combattre" :Tisseron aime les failles, les manques, la non-compréhension et la différence de l'autre, la différence qu'est l'autre qui me font progresser... L'imperfection restant désirable. Plutôt qu'à éliminer. le froid technologique permettant en plus de se dédouaner de faire disparaître ce qu'on ou ceux qu'on jugerait indésirable. Drones tueurs pilotés de loin, impression de tuer façon jeu vidéo... etc. Ce qui se passe déjà.

L'"empathie artificielle"  est très bien expliquée, Tisseron est très pédagogue, tout le monde peut saisir ce concept, qui ne vient pas de nulle part, et qui évolue et les enjeux en conséquence.

S'interroger, toujours, sur ce qu'on désire, ce qu'on veut et pourquoi. Pourquoi veut-on des robots.
Il est évident qu'on va aimer nos robots, qui nous connaîtrons si bien et s'adapteront si bien à nous, avec leurs données énormes et leurs interconnexions permanentes. On va les aimer mais ils seront aussi nos pires ennemis, les délateurs les plus immédiats de nos manques et erreurs ou fautes... 
A travers une analyse également de notre rapport aux objets, de plus en plus sophistiqués, capables et polyvalents. Les fonctions de ceux-ci qui évoluent, se cumulent... Avantages et risques.
Passer d'un pensée "ou bien... ou bien" : ou bien les robots sont géniaux j'en veux, ou bien les robots sont des dangers à proscrire ; à une pensée en "et... et" : les robots sont géniaux et peuvent être utiles et des bienfaits pour les humains et ils sont aussi potentiellement des dangers. D'où la nécessité de les comprendre, de comprendre leur élaboration, leur langage, la programmation, et même bien plus leur dessin, leur mise en forme, leur physique... Comme dit plus haut. Etre dans un dialogue constant, tout en ayant la possibilité à tout moment de pouvoir "tirer la prise". Ce qui serait l'ultime non-réciprocité et donc avantage de l'homme sur la machine. 

J'oublie beaucoup d'élément, ce livre est une petite mine simple de bonnes idées, à prendre ou pas, à discuter, à réfléchir. Sur un sujet FONDAMENTAL.
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L'étude des relations homme-robot est un sujet passionnant et un nouveau champ de recherche multidisciplinaire. On y retrouve le mélange de fascination et d'inquiétude que chacun peut ressentir au cinéma devant un film de science-fiction. Les ingénieurs sont en général de fervents défenseurs de la cause technologique qui libérerait les hommes et proposerait des solutions à leurs problèmes. C'est le cas de David Levy qui, dans son livre « Love and Sex with robots », se montrait très enthousiaste quand à la capacité des humanoïdes de répondre à nos besoins d'attention, d'affection et même d'amour.


Mais la technologie peut également nous asservir en nous rendant dépendant d'elle ! Ainsi les psys - même les plus technophiles comme Sherry Turkle - tirent la sonnette d'alarme. C'est également un avertissement que lance Serge Tisseron : « L'empathie entre l'homme et la machine pourrait constituer un piège redoutable ». Il en appelle donc à l'altruisme, à l'authenticité, à cette empathie morale propre à l'homme qu'il définit comme la « décision de nous orienter vers une utilisation de notre empathie émotionnelle et cognitive dans celui d'un bien vivre-ensemble plutôt que dans celui d'une manipulation permanente de notre entourage. ». A mon avis beaucoup de gens préfèreront leur propre bien-être avec leur robot à un bien-vivre-ensemble d'ores et déjà mis à mal par l'égoïsme consumériste et l'individualisme contemporain. Comme l'auteur le dit lui-même « l'homme est constamment partagé entre le désir d'emprise et celui de réciprocité ». Ce dilemme pourrait être résolu par des robots qui pourraient « satisfaire notre désir d'emprise tout en entretenant l'illusion de la réciprocité ». Sherry Turkle pense quand à elle que ces « robots sociaux » pourraient nous offrir le plaisir de leur compagnie sans le poids de la responsabilité ou d'une intimité qui nous effraie. L'enfer c'est les autres ; le paradis (artificiel), c'est les robots.
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Une fois le sujet du titre assez vite et correctement traité, j'en avais finalement tout entendu dans mon transistor par l'auteur lui-même invité à faire de la promotion. Puis le manque total de l'aspect économique de ces mimétismes anthropomorphiques m'a énervé car il ne s'agit pas non plus d'un récit sympa, voire épique sur l'avenir à la limite de la SF, je m'ennuie ; bof, une succession de prospectives d'un futur évidement dans un quotidien de toutes sortes de technologies et d'assistances pour tous... Pour tous ? Ah ah ah ! je le termine pas
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"Les hommes sont des machines désirantes, on le sait, notamment depuis Deleuze et Guattari. Les machines, quant à elles, sont modelées sur les désirs humains. On le sait moins, mais les plus curieux auront l'occasion de le découvrir à la lecture du dernier Tisseron, le jour où mon robot m'aimera. A l'heure où les expositions sur les robots fleurissent un peu partout en France (à Paris, Lyon, Pau, etc.), d'aucuns s'interrogent sur la frontière, entre l'homme et la machine, le vivant et l'artificiel, frontière que les technologies de pointe ont rendue de plus en plus poreuse. "

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voir la rencontre que j'ai animée avec S.Tisseron sur ce livre chez Mollat à Bordeaux.
Lien : https://www.mollat.com/podca..
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Citations et extraits (105) Voir plus Ajouter une citation
Même si cela ne cadre pas avec notre culture humaniste, il nous faudra accepter l'idée que l'homme fabrique des machines pour trouver en elles un partenaire idéal qu'il puisse choyer et aimer sans ambivalence, parce que totalement sous son contrôle.
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les robots pourraient bien être rapidement perçus, et conçus, comme des moyens de guérir les humains de leurs déceptions quotidiennes avec d'autres humains.
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Demandons plutôt aux programmeurs de réfléchir à des robots auxquels nous puissions dire :" Permets-moi de mieux le connaître, de mieux communiquer mon présent, et, avec toi ou sans toi, de mieux maîtriser mon avenir."
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J'ai désigné sous le nom de "désir d'extimité", en le définissant comme le désir de rendre publics certains éléments de notre intimité jusque-là gardés secrets, à la fois pour en faire reconnaître la valeur et savoir quelle place leur donner dans notre vie sociale. Ce processus contribue donc en même temps à la construction de l'estime de soi et à la création de liens plus nombreux et plus riches. Il est toujours individuel car la relation que chacun entretient avec les technologies qu'il utilise dépend autant de l'usage qu'il en fait que des possibilités que leurs concepteurs en ont prévu. Et il est en même temps collectif du fait des nombreux liens entre individus qu l'appropriation collective des technologies favorise, à la fois par leur permanence et par le fait qu'elles seront capables de garder en mémoire l'ensemble des événements de notre existence.
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Les robots du futur ne seront pas seulement capables de nous fournir toujours plus d'informations sur nous-mêmes, ils nous donneront aussi leur avis et même des conseils, en particulier sur notre état de santé. Et comme avec les alertes actuelles de nos véhicules automobiles, il est probable que certains d'entre nous rêveront de les débrancher. Il dépendra alors des programmeurs de ce systèmes que nous le puissions. Ce sera d'autant plus important que ces robots pourront garder des traces sonores et visuelles des multiples événements que nous traverserons avec eux. Ils construiront notre biographie personnelle, que nous décidions de la consulter ou pas. Tout le problème sera alors de savoir ce qu'ils en feront, autrement dit de connaître l'identité et les motivations de ceux auxquels ils pourraient la transmettre. Un témoin est parfois dangereux.
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Videos de Serge Tisseron (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Serge Tisseron
État des lieux et enjeux
Avec la participation de Nora ABED, Gisèle APTER, Angélique BELMONT, Stéphane BOUCHARD Dana CASTRO, Nele DE WITTE, Bénédicte DEFONTAINES, Naomie DESIREE, Emmanuel DEVOUCHE, Haddia DIARRA, Philippe DRWESKI, Capucine DUBOIS, Quentin FRULEUX, Sara GABRI, Carlo GALIMBERTI, Richard GNASSOUNOU, Sarah HAMMAMI, Marianne JOVER, Gilbert LACANAL, Fredi LANG, Alice LECOQUIERRE, Andra LUNGU, Carine MILCENT, Sylvain MISSONNIER, Gladys MONDIERE, Clotilde PERREVE, Virginie PICCARDI, Fanny REDLINGER, Bertrand SCHOENTGEN, Serge TISSERON, Emmanuelle TRUONG-MINH, Inès UTRILLA, Tom VAN DAELE, Ilaria VERGINE, Xanthie VLACHOPOULOU
Un état des lieux sur les pratiques psychologiques à distance, en France et ailleurs, piloté par des acteurs majeurs de cette discipline.
Cet état des lieux des pratiques à distance des psychologues, en France et au niveau international, a pour objectif de nourrir les réflexions et les pratiques des professionnels et des chercheurs. En effet, les récentes et rapides évolutions de ces modes d'intervention facilitées par l'usage des TIC (technologies de l'information et de la communication) génèrent des débats éthiques et méthodologiques qui s'inscrivent dans les transformations du champ de la santé. Ainsi la télépsychologie, discipline encore assez nouvelle, est amenée à se développer de façon structurée grâce aux résultats de la recherche et aux apports des professionnels de terrain.
Si la pandémie COVID-19 en a généralisé l'utilisation pour permettre le maintien d'un lien ou d'une écoute dans une situation alors particulièrement anxiogène, elle a révélé la nécessité d'une meilleure formation des psychologues pour cerner les problématiques pratiques, techniques, méthodologiques, théoriques et déontologiques. Certains cadres existaient avant la crise dans le contexte scientifique plus large de la cyberpsychologie mais ils restent à enrichir voire à construire dans une démarche collective pour les inscrire dans le champ social, institutionnel et réglementaire. Les auteurs, acteurs majeurs de cette discipline, y contribuent.
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