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Critique de H0rage


L'histoire commence avec César, 17 ans, complètement désorienté. Sa mère, Nathalie, chauffeure de camion-citerne pour la SEGIKA, une usine qui fait dans le pesticide, s'est filmée déversant le contenu toxique de sa cuve en pleine campagne pour alerter ses concitoyens. le problème, c'est que les habitants de la ville ne voient pas tous cet acte d'un très bon oeil : ils risquent leur boulot, et dans une zone sinistrée comme la leur, pas simple d'en retrouver un autre. C'est même beaucoup plus simple de la faire craquer (parce que l'écologie, c'est important, mais c'est pas ça qui fait manger). César se retrouve pris dans une spirale infernale : gêne de ses camarades lorsqu'il se rend en soirée, messages injurieux sur son téléphone, voire coups et agression. le muret de sa maison se retrouve tagué, un vitre brisée par des individus venus intimider sa mère. On ajoute une police mollassonne face à ces actes et des militants écolo pour le moins intrusifs, on on comprend que le pauvre César n'ait plus les idées très claires. D'autant qu'il sort avec Lou-Ann, la fille du directeur technique de l'usine. Toute cette affaire promet d'être bien compliquée…
Lancer l'alerte est un petit roman diablement efficace. Sur un sujet rare dans la littérature adolescente (voire dans la littérature tout court), Jean-Christophe Tixier construit deux personnages attachants, pris dans une tourmente qui les dépasse mais qu'ils ne peuvent et ne veulent ignorer. Aucun manichéisme dans leurs réactions, tout sonne juste : préserver leur amour, préserver leur famille, préserver leur environnement : comment concilier l'inconciliable ? Deux amants maudits qui auraient atterri chez Monsanto en somme.
Les adultes ne sont pas en reste : la mère de César et le père de Lou-Ann sont des personnages tout en nuances, pris par les nécessités et les blessures de la vie. Ni héros, ni salaud, terriblement humains.
Tout ce petit monde évolue dans un décor de carte postale (que la montagne est belle), mais dont la localisation reste suffisamment vague (quelque part à l'est) pour que le roman se mue en fable écolo. La construction est efficace (deux longues parties, successivement du point de vue de César puis de Lou-Ann), puis deux parties plus denses, plus ramassées, au moment où tout s'accélère. Seul l'épilogue, du point de vue de Dramane, l'ami footeux de César, m'a un peu moins emballée (mais ça doit être parce que je n'aime pas le foot). L'écriture est simple mais efficace, parfaite pour des adolescents, l'histoire s'enchaîne sans temps mort.
Je remercie Babelio et les éditions Rageot de m'avoir fait découvrir ce livre. J'ai passé un très bon moment de lecture. Encore une fois, Jean-Christophe Tixier confirme sa réputation de valeur sûre de la littérature adolescente.
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