Sanguine. Ocre de la terre du Petit Colorado. Dans le Luberon, le sang imprègne le sol, "l'homme est pris entre deux feux ou deux folies, celle qui tombe du ciel et celle qui monte du sol".
C'est dans ce décor, presque théatral, souvent prisé des peintres que
Jean Max Tixier qui a reçu en 1994 le grand prix littéraire de Provence pour l'ensemble de son oeuvre, a situé "
Le Mas des terres rouges" et sa tragédie.
Et toujours, l'éternel trio amoureux le mari, la femme, l'amant.
1930. Raymond Sigean, veuf, la quarantaine hautaine, dirige d'une poigne de fer son exploitation agricole. le "maistre" est secondé par Fernande, une vieille fille dévouée mais aigrie.
Léa, vingt cinq ans, commise dans une bonetterie marseillaise (dont les propriétaires sont les amis de Sigean) a mené jusqu'à présent une vie de déboires et de mélodrames. Elle accepte de suivre Raymond lorsqu'il lui propose de remplacer Fernande hospitalisée. Ils se marient. Elle est ravie de changer de statut social et lui considère qu'elle lui appartient.
Victor Bardini, l'italien est un homme à femmes, conscient de son charme, il lui suffit d'un regard, lors d'un bal, pour soumettre Léa à son bon vouloir.
Et là, c'est le drame car dans tout village il y a le fou, le 'fada' et le sorcier, son pendant qui incarne les forces du mal, et Maurice Picon ce suppot de Satan sera le pivot autour duquel s'enclenchera le drame. Qui est ce quatrième personnage, qui tel un arbre mort a reçu la foudre dans son jeune âge? Pourquoi voue t il une haine tenace à Raymond?
A lire.............
Joliment imagé, ce récit alerte, sans jamais tomber dans un provencialisme agaçant, situe toutefois son action sur ces terres ensoleillées balayées par le mistral qui excite les sens plus que de raison. Les portraits sont forts et les personnages prennent vie au fil des pages.
Un bon livre. Dommage que
Jean Max nous ait quittés car il était conteur, poète, romancier......Dommage!