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EAN : 9782246748717
384 pages
Grasset (13/04/2011)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Decembre 1943... Dans le Rouen-Paris qui le mène vers sa nouvelle affectation, le capitaine Rainer Wunder, 28 ans, officier de liaison de l'Armée de terre auprès de la Luftwaffe, après deux ans sur le front russe et une blessure, rencontre Hanna Ollenstein, 32 ans, Allemande, juive, communiste et résistante, qui prétend être Alsacienne et "sonde" les militaires Allemands dans les trains et les cafés.Cette histoire d'amour ? cinq jours et six nuits d'un bonheur absol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est le dixième roman d'Olivier Todd, qui a été un journaliste de grand talent (Le Nouvel Obs., L Express, BBC).

Dans ce beau livre, qui mêle la fiction et la réalité, il nous emmène aux heures sombres de l'Occupation.

Le narrateur est un adolescent d'une quinzaine d'années, qui a été élevée par l'amie de l'héroïne du livre. Il nous fait partager le quotidien de ces années noires et dans les moindres détails (habillement, nourriture..) nous imaginons mieux ce que pouvait être la vie de tous les jours à Paris dans les années 40.

En parallèle se déroule une histoire d'amour entre d'une part,l'héroïne, Hanna Ollenstein, 32 ans, juive allemande communiste, qui est chargée par le Parti de faire parler les officiers allemands pour transmettre les informations à des agences de renseignements étrangères et, d'autre part, un officier allemand, Rainer Wunder, officier de la Wehrmacht détaché auprès de la Luftwaffe à Paris.
Une histoire a priori banale mais qui a le mérite de nous faire revivre toute une période douloureuse de notre Histoire.
Beaucoup d'humanité aussi dans ce livre puisque le narrateur, Olivier Todd lui-même, affirmera refuser les images toutes faites autour des Allemands, ayant lui-même appris bien plus tard que son père était autrichien.

J'ai beaucoup cette belle chronique de la France occupée, où parfois des faits de résistance se retrouvaient dans des situations inattendues, comme par exemple laisser sa montre à l'heure de Londres.
Un beau moment d'Histoire.
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Dans ce témoignage bouleversant, le mot n'est pas trop fort, Olivier Todd partage avec nous ses souvenirs d'une époque trouble où les convictions politiques (le communisme, le fascisme) ou le sens du devoir ont poussé des hommes et des femmes à s'affronter ou s'entraider, faire des choses dont ils ont été fiers ou qu'ils ont amèrement regrettées. À travers l'histoire d'un officier allemand, rescapé du front russe et amoureux des poètes français, et d'une jeune résistante communiste, française et juive, prête à utiliser son corps pour recueillir des renseignements sur l'ennemi, c'est la tragédie de la seconde guerre mondiale que l'auteur analyse. Son enquête minutieuse sur ces deux écorchés vifs, victimes, souvent inconsciemment, de leurs contradictions, lève le voile sur de nombreux aspects cachés de cette période troublée. En journaliste, il rassemble les faits, et essaie d'en tirer une interprétation cohérente, qu'il nous soumet sans jamais en cacher les zones obscures. Puisse son témoignage, d'une actualité brûlante, nous faire réfléchir sur l'enfer terrestre où peuvent mener les idéologies, lorsqu'elles sont poussées à leur extrême…
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Est-ce un roman ? On se prend parfois au jeu, notamment au début du livre, d'une histoire d'amour somme toute assez classique entre un officier allemand amoureux de la France et de ses arts, et une résistante communiste en mission. Il s'avère que finalement les deux protagonistes sont des connaissances (voire plus...) de l'auteur. J'ai fait dédicacer ce livre par Olivier TODD, mais je pense j'aurais dû le faire après l'avoir lu, de façon à lui poser les questions qui restent malheureusement en suspens. le livre est passionnant, l'intérêt qu'on lui porte grandit au fil des pages et culmine à la fin lors de l'approche de la libération.
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critiques presse (3)
LaPresse
01 juillet 2011
Mêlant faits et fiction, temps, espaces, souvenirs et réflexions, J'ai vécu en ces temps est, pour le lecteur, une expérience de lecture éclatée, qui fait la part belle à la digression.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Telerama
29 juin 2011
Uoman d'atmosphère dont on n'oubliera pas la grave élégance.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
16 juin 2011
On a le sentiment qu'il a enquêté toute sa vie sur cette histoire. Impossible de lui résister : virtuose du mentir-vrai, il nous emmène, de gré ou de force, dans les années de l'Occupation, qu'il a vécue, à Paris, et tous les personnages de son roman y sont plus vrais que nature.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Décembre 1943. Draps de lin frais. Hanna s'étirait dans un lit à l'hôtel. Elle profitait de l'aube d'hiver, un des plus froids du siècle.
Sept heures sonnèrent du côté de l'Opéra. Les occupants allemands contrôlaient le temps et l'espace. Seuls les cadrans solaires leur échappaient.
Horloges, pendules, cloches des églises s'alignaient sur l'Heure de Berlin.
Un bijoutier de Besançon avait placé une horloge comtoise à lheure anglaise dans sa vitrine. On le condamna à une amende, puis, pour récidive, à deux mois de prison.
D'autres protestataires gardaient leur montre à l'heure de Londres dans leur gousset.
Ils résistaient.
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En décembre 1943, Hanna Ollenstein, dite Suzanne Froment, agent Martin, matricule H22, réfugiée allemande, communiste, juive et résistante, rencontra le capitaine Rainer Wunder dans le couloir d'un wagon de première classe du Rouen-Paris de 17h50 bondé et en retard.

Hanna-Suzanne portait son unique robe sous son imperméable. Elle ne possédait pas de manteau. L'officier était en uniforme, tenue repassée, longues bottes cirées.
Ces deux-là n'auraient pas dû se croiser. Les civils, en principe, ne circulaient pas dans les mêmes wagons que les militaires allemands.

Les corps d'armée chancelants de la Wehrmacht affrontaient alors une contre-offensive soviétique.
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En mai 1938, Edouard Daladier, président du Conseil, avait annoncé: "Le nombre sans cesse croissant d'étrangers, résidant en France, impose au gouvernement.. d'édicter certaines mesures.. économie générale du pays.. protection de l'ordre public."
Déclaration suivie d'effets: le 21 janvier 1939, création par décret du centre de rassemblement d'étrangers de Rieucros, en Lozère, près de Mende, destiné à héberger des étrangers de toutes les nationalités indésirables en France et qui ne peuvent déférer à la mesure d'éloignement dont ils ont fait l'objet."
Ces premiers internements concernaient les étrangers de sexe masculin politiquement suspects.
Officiellement les femmes avaient été épargnées.
Mais des "suspectes au point de vue national" furent arrêtées à Paris dès la fin août 1939.
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Plus de la moitié des officiers et 75% des sous-officiers autour de moi n'ont plus d'opinion sur la guerre. Un désir: qu'elle finisse.
Il scribouillait des poèmes en français et en allemand, dédiés à Suzanne:

" Meine Seele wandert sich in der Wüste, verlassen, vergessen.
Dornen hinden mich an der Flucht;
Ich muss weg, hin zu Dir,
Hab Geduld, Geduld,
Die Wolken tragen dich zur mir,
dann gleiten wir gemeinsam über die Schmerzen hinweg
in die Unendlichkeit.
Solange die Wurzeln nicht vertrocknen, die Träne den
Blick nicht trüben, bleibt Hoffnung..."

Mon âme erre dans le désert, abandonnée, oubliée.
Des épines l'empêchent de fuir..
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_ j'ai eu tort, me confiera-t-il, d'accepter l'Inspection;
J'aimais enseigner. Imaginez l'ennui. On débarque à Carpentras ou Alençon faussement impromptu.
Il faut dîner avec les femmes du proviseur et du censeur.
On se croit important.
On distribue des notes une fois tous les cinq ans et, en une heure d'inspection, on casse la carrière d'un jeune prof...
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Vidéo de Olivier Todd
Audrey Pulvar reçoit Olivier Todd, Ecrivain, journaliste, auteur de "J'ai vécu en ces temps" publié chez Grass Paru le 20 avril 2011.
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